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Affichage des articles du 2011

Les en-dehors

Incrustée de silences, la nuit brille entre les étoiles. SOn pelage sombre dans l'advenance. Duveteuse, elle clapote les en-dehors. Les ombres des secondes picorent le son de gouttes mesurées. Levées une à une elles tracent des silhouettes sombres aux minutes deseulees.

L'embrun brille

Devenances eau-rayonnées d'une luminosité et de transparence de gouttes. Ta main sur mon avant-bras appelle et tranquilise. En ces temps souffreteux, l'être lance des lignes le long desquelles pousser, grandir, verdir et parfumer. Perdance de raison quand les sentis en bouquets semblent tinter de leur fraîche pâleur. Les yeux clôtures de paupières multiples chaudement saignent des pleurs contre lesquels les joies crépitent des éteints-sels. L'assouplissement des peaux blottit l'élasticité du temps dans la paumé creusée du don de soi. Les fossettes travaillent la chair de sourires quand les sous-pires serpentent les destins croisés. Multitude d'être à l'autre: l'embrun brille.

Opale

Eau pâle, tendre vers l'autre côté de soie. Diluée dans les brisures grisées du ciel, la mer opulente dilapide ses nuances. Elle invente des couleurs sans nom qui vibrent et claquent jusque dans l'écume des silences. La bruine chagrine les vitres de tâches. Le sable crisse dans les plis et sous les pas

La mer tire des fils

Claquées sur les chairs à vif des côtes, les vagues démêlent leurs écumes. Dans l'enchevêtrement de la houle et des courants, la mer tire des fils. Eux pâles sous les grises mines d'un ciel bas à la moustache pleine de nuages. Eaux cinglantes qui fouettent les rochers. Le ciel baisse les paupières sur un jour pas vraiment né.

Mille nuits dans l'horizon bleu

J'immensais le ciel d'un rose rouge âtre où les nuages se consumaient en braise incertaines. Grande heure à courir après la trotteuse tortueuse. Les glas, sons dissous, engourdissent la résonance des ciel. Vire, lente volupté, de bord en bar, et tangue où le ciel bat l'air menu. Dis Mille nuits dans l'horizon bleu.

Le silence de l'hiver

Bras coulé au corps. Lasser l'infime aux articulées. Abreuver de bleu l'inétendu. L'indéfinissable assis sifflote. L'un rit. Goulées de joies et pluiteuses envies d'oh. Alanguies et longées, les chères se tiennent par le coup ou la main. Attendrisseuses elles figurent l'amande et la boucle. L'olivier branchu a la même pâle verdeur quand le printemps va commençant. Il est précieux le silence de l'hiver.

Chair percée

Balourdises étendues au voile de la peau sillonée de devenirs. Et sanguins les êtres s'époumonent et luttent avec le temps tout contre toi. En pointillés, les délimitations de l'âme dévirgulent les tendances stendues d'un toi à l'autre. Espaçant les devenirs, les papiers froissés se frippent, s'effritent et dans le noir de ce nom hurle le temps arrêté. Le coeur débattu divise le ciel sinueux où cheminent les femmes de papier aux noms en gras. Dépoussiéré, le temps gris de cette face de l'espace. Essuyer les façades de leurs impacts et agglutiner les chaleurs dans les à-venirs et avenues de cette cité décharnée et cabossée où caracolent le vent et le gris bras dessus,bras dessous. Et je croise le regard des amants souriants dans les hautes herbes jaunes du présent. C'est le même ciel qui nous découpe la chair percée de souvenirs mais le miroir de l'amour s'est voilé,tu n'y apparais plus.

Désablés...

Désablés, les termes de sans fil de soi décousent les évidences. Et j'halo-cine les silences blancs que perpétue la langue. Habillée d'l, la silhouette débonnaire déambule embrumée. Des bouchées d'oxygènes, j'avalise leur candeur et leurs arômes au dévoilé volume de vos lèvres irisées de rires. Dérider les amples tessitures.

Les plaies du soir

Les jours noirs de décembre quand la nuit dérobe les sourires. Ils ne fondent pas. Ils se dressent raides et lourds, sans piété. Aux accents amers du calendrier la voix ôte la candeur. Il est des jours plus sourds, plus gourds. A nos joues rosies, la chaleur intérieurement de sales attentes. Accroché aux aspérités du paysage. Quelques formes faméliques titubent et les traces ensanglottées du couteau sur la toile enluminant les plaies du soir.

Chevillé au corps

Pluie baroque sur ce jour en partance. Le devenir de la nuit glisse et coulisse le long des draps tièdes. Alimenter le débit des mots là où la anche gratte. Mélanger délicatement les blancs salis du ciel. Illumine tous les regards lents. Perdre la page et la tâche pour mieux la lier. Oublier les dates à célébrer. Et ressentir, le corps chaud comme du pain frais, que le sommeil me rattrappe par la cheville.

Est-il fini, qu'en pensez-vous ?

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Acharnement charnel

Souvenance de ces perles sanguines aux buissons d'hier. La paix diffuse ne se dissipe que là où elle avait percé: ton cœur et son sourire. Le froid trempe de raideur les mouvements cassants éparpillés en mikado sur le dos de nos mains croisées. Je lâche la lisse lueur et me défais de mes fatigues quand les lèvre remontent leurs commissures d'un air mutin. A l'île de l'autre temps, les fruits cocotent sous la poudre du soleil. Un demi-sommeil s'évanouit dans les bras d'une Morphée indisciplinée. Les accents de la somnolance encadrent les voyelles de leurs épaules bronzées. Tiédeur des faux froids intérieurs, je jongle avec ma langue sur quelques consomnes titubées jusqu'à la trace de tes pas. Beng beng claque le fusil. Des vieilles violences reste un acharnement charnel à survivre. Les phrases tressées autour de ta tête te rendent à l'enfant que tu restes.
Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge pour chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… "Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre." La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage , tenu à jour, mois après mois, par Brigetoun . http://wanagramme.blog.lemonde.fr/2011/12/02/de-ma-main-sur-ta-joue/

Les vases communicants: Ballade du troisième âge

Que n'ai-je perçu les prémices D'une longue et morne saison, Quand dix jours avant le solstice Je passais décembre aux tisons. Me calfeutrer dans ma maison ? M'interdire tout voisinage ? Non. Rien ne ferme l'horizon, Car vieillir n'est pas un naufrage. On use de tant d'artifices Pour cacher ses cheveux grisons Pour lisser sa peau qui se plisse Il faut se faire une raison. Ce n'est pas une trahison Des os, des muscles de notre âge Lorsque le corps devient prison Car vieillir n'est pas un naufrage. Tant que l'esprit reste complice Tant que l'âme germe, à foisons, D'orgues, d'amours et de délices Tant de bons mots que nous osons Sachons goûter la floraison Que le temps nous offre en partage Pour une vie de pamoison Car vieillir n'est pas un naufrage. Envoi Ami, fi de terminaison ! Aujourd'hui commence un voyage Tu peux ranger tes oraisons : Non. Vieillir n'est pas un naufrage. Wana, né un 11 décembre,10 jours avant le solsti

Nuits goulues

Tu découpes les silhouettes des toits peignés. comme un phare la lumière se déverse sur le troupeau des maisons. Je vole un regard et j'énonce les voix. La nuit vorace titube. Je l'entends palpiter des pas traînants. Le regard clos, j'écoute rêver les nuits goulues .

Encore gémis

A ta eau-teur, la perle de cris-stal grise l'oeil malouin. Je sens les vagues claquer contre le bastingage. Et les claques vibrent environementales et fluettes. Les sons s'affutent et prêtent leurs corps à l'encore qui gémit non que j'ai mis. Butée où cogne le silence. Comme un sourd. J'ai perdu la géode où la girouette simule... Une multiplicité de boussoles éperdues varient du nord à fort quand les fards du frimas rendent pulpeuses les frimousses grisées de froid.

Soupçon de tant

Déciller les bulles mutines. Les deux "é" glissent. Pour parler de ta voix je brode mes lèvres de Soie. J'entame une main que fripe le silence. Oh l'oubli plie où ta douceur frôle la conscience. Co qui âge sur le sablé étendu sous le tendre fruit. Et j'énumère les soupirs enfilés le long de ton cœur en les appelant par leur proche nom. Ris ma belle, mire-la dans un soupçon de tant.

Passé passager

Du bout des doigts, j'ai déplacé les étoiles pour dessiner des mots blancs que seul toi reconnaîtras. Pour dévorer le brouillard épais aux allures de vacherin, j'ai ouvert grand mon coeur. Par surprise des rubans d'avant s'emmêlent sous mes yeux. Le passé n'est toujours pas passager.

Dansons la camisole

J'ai dévoilé les vices orangés où nichent les feuilles tendues et fripées. D'être sèches, elles crissent et brunissent. Je sais un parfum rusé pour dire les doux accents de ta voix. Les pans de vie fébriles contournent les plis de peau. Coule l'heure chair. L’assommoir de la nuit frappe la base de ma nuque du poids du temps. Banderole souillée, caracole soulier. Souriez amis, le cœur se fend.

Rayons de rousseur

Les pas clapotent et se jettent sur les crépitements des feuilles brûlées. Les corps lenteux se dévoilent les piles. Des voix crissent sous la fausse chaleur jaune répandue éparpillée sur les bitumes perdus. Il faudrait les fourrures des fougères pour délimiter les sentiers vagabonds où traînent les démarches menues des citadines. Tous les arbres s'emmêlent les feuilles de joies orangées qui font briller les yeux qui les gardent. L'eau dort là-bas et l'étang déglutit des bulles sous les poissons. Quand les syllabes sifflent entre les froissements des tissus et des tapis de feuilles, l'oreille englobe les accents automnaux. Le parfum doré qui emplit les yeux sobres dilapide les trésors terreux que le sol ramasse par brassées le long de ses troncs. Il brille des rayons de rousseur le long des écarts bleutés.

Boucles de lueurs

J'entends les pieds froisser les pas jaunes et ocres. Je tremble du coeur et l'âme baignée de candeur, j'alphabétise. Résilier les souffrances comme des mégots froids. Le rayon de lumière aux multiples facettes allume cette gorge cheminée de feuilles dorées. Plaintives les voix déshabillent les mots en les enchaînant à la boiterie du silence. Les branches alourdies de couleurs se balancent mollement. Abondances de bulles de bien être font pétiller les endroits frémissant. L'odeur est tue dans les douceurs et tendresses de l'air. Une ondée de feuilles mourantes dégringolent les branches de plus en plus noires d'être nues. L'air léger palpite entre les bois et leurs courbes. Un pépiement sous une averse de joies perce le bercement du temps. Octobre invite novembre et le père ramasse les chutes et les glissements pour les poser dans leurs paumes meubles et ouvertes. Je collectionne les nuances et déplace les entièretés d'être d'un vaisseau à

Pêche à la lune

Les paupières finies, les lèvres pointées. Le dessin des os sous la peau décime les prés étendus sur les collines . Cime-hante les mains empoignées. Chat-leurre . Tu butines des sons incertains au sommet de ton nom. J'intestine nos tremblements et j'assimile et plus. Je penche mes souvenirs par-dessus ton épaule et j'aime le jaune qui dore tes yeux . Trois tiges inégales balancent leurs ombres belles. Je me nourris d'écumantes facilités. Les pluies mirent leurs gouttes dans leurs flaques. La pêche à la lune est ouverte. Je dorlote les é-monde-és et j'abandonne à son ressort les tristes vanités du temps. Dirons-nous les prières singulières? Qui mes mentent? Grains de soie dans ta peau vitreuse avant le touché. J'immobilise les images heurtées. Je demande un silence et je l'inaugure de ... Grandes cages de lettres boîtées et vertes. L'inter-dit sème le çons et laitues. La fatigue assassine d'encore les mouvements muets. L'écrit dure.

Flotte, eau

Bout de vent qui jase en creux d'oreille. Lovée contre soi, la chaleur intercal-ine dessine des silences soupirés. Bleu de jus quand le ciel agrume se presse aux coins de tes yeux. Spiritueuse, la devenance éclaire du dedans le corps articulé par ta bouche. Peau de papier sous la paume crisse en peine. L'incrue dé-voile des aisances de douceur où tourne sur elle-même la solitude. Tour-billone et carrè-sse le son, démange l'âme, flotte eau...

Ton pas sera mon non

Les mains engelées glissent sur le papier qui tape contre le vent un rythme énervant. Plus de baisers bonbons à sucer tendrement. Les gris sont trop soutenus, les oreilles m'en seignent. Vole Upté et électrise le temps. Le tant est vie, je crois mes doigts lourds et gonflés en un geste aérien entre mes seins. Je ne veux ni ne peux. Assez-ssin. Pluie de métal me tranche la peau en lamelles. C'est la crainte qui tambourine contre ma peau de bois comme contre une porte. Je délège les gestes. Le poids des pas se heurte au bitume. Je sens encore sur moi les battements de peau-p'hier. Si tu lentalises les choses, ton pas sera mon non.

Dentelles du soir

J'ai perdu, lavis. Et je ne peux plus compter les pois de sans-teur . Frêle, le bourdon de mon coeur mijote des mélopées. Toute emberlificotée dans les dentelles du soir, j'accumule les espoirs dans la pomme. Parmée , elle est-vanescente et j'encoche les crans des sentiments jusqu'à la taille froid-c . J'émonde la planète verte et mande les mots pour qu'à genoux ils sol-licitent ta bien-veillance . Feuille de fougère couvre le voile de la toile enrubannée d'eau. J'ai perdu la vis qui tenait l'écrou de mon esprit. J'aspire aux cascades rochues et aux flots nerveux des ruisseaux qui sifflotent de drôles d'airs entre mes pieds. Lattée, elle planche dessus la vie.

Petits pas de nos caresses

Dérider la lune et un soupir se murmure. Et tu l'as cru. Par déli-catesse, j'ai rogné d'en-vie les chemins de boue et de feuilles. J'abonde dans ton sens. Unique. J'écosse les petits pas de nos caresses.

Pencher vers le bois

Tendre des toiles perlées de bruine contre le tronc malhabile qui me soutient. Mes rites troublants soulèvent le poids du temps. Le verdi penche vers le bois. Les quarts d'heure s'emboîtent.

Larme à mer

Du mauvais côté de l'être, le coeur assis se fend d'une larme à mer. Des boucles de lumière enserrent l'ombre salie de veillées creuses et alanguies. Le silence mordille l'avancée du jour mutin. A chaque doigt qui glisse titube la chair encroisée . Le soleil glacé décime les ombres. Écrasement de devenues virulentes.

Bruine brune

Passer la lame au ventre de la peau. Placide, ta langue a mal à son écrit. Livre tes mots et initie-les en soleil des raies de temps. Ployer sous la chair électrique qui souple double le devenir d'une soie inventive. Et frais, prend le fruit de la bouche. Mordre la paume et vogue vaguer vers la vie. Dis six et range les absences dans l'oubli de soi. Vole vers le vent violent que l'automne brouille. Bruine brune.

Adoption

Je peindrai les océans en rouge baiser. Je tiendrai la main du vent, et les embruns enlaceront nos coeurs. Je ne lis sur tes lèvres qu'en braille. Le monde titube entre nos vies rosissantes . Je ne lâche pas ton devenir, je lui tisse des paysages silencieux et chauds. Langue et longue, elle précipite des airs diluviens où louve et voulue elle adopte mon visage, l'affection.

Facilitude

Limpide toile de gouttes sonores. Simplicité du parcours des couleurs sur les peaux. Je bruissone des frémissements à l'aube de ton regard. Ramassant les mots , je décline l'invitation silencieuse d'une nuit profonde, à tous les cas de figures. Je mur-mûre des bouchées de tous les jus de chaque jour. Sois crème-uscule et love easily.

Lent, qui la défend

Les pages flétries défraîchissent les nudités cryptées. Lent, qui la défend. Criblée d'importance ton identité décharne l'océanique mouvance qui meut mon coeur. Feuille volante dérobe l'humidité âcre des couleurs alimentant les traces du chaud. Veiller ses fièvres et brûler les désirs de paille.

Ent-âme - hante âme

Pan de vie déchêné dans les ocres automneux . Suis au bord de l'oubliance , près de là, dix raisons et j'ent-âme la virevoltude des débutants. Point sonneuse , je délie les clés des ouvr-âges . L'isolement sonne grand, il parle avec l'écho et tous deux, viens, frais et gais nous chavireront les sons de nos coeurs balbutiants. La raie, la mèche, la blondeur et je veux. La pulpe noire est outrageusement mûre de plaisir. Il revient un tant d'ailleurs, la sentitude dit cet instant. Il aurait fallu se désamanter en douceur sans arracher une peau de l'autre. Sanglante inquiétude meurt en solo. Désoublier le deux-venir et fondre pour cette chanson de la langue. Profonditude de l'hérésie perdue dans les ressentis. L'ère est " Sie " et laid résille. La nudité claque, on parle nacktitude . Mon coeur est si néant d'être nu de toi.

Vases communicants: en marge(s)

Envoi / Essai Commence mal : large rature, biffure perfide, pied de nez à l’assurance. Revenir encore – au moins toujours – à l’action Première. Apprendre de ses erreurs dans la frustration d’une existence qui s’étire mais échappe inexorablement à l'entendement laissant le corps et bien souvent l’âme meurtris. La vie immédiate et violente comme un grand COUP qui s’élance des reins vers les côtes. Un seul suffit pour que tout s’échappe et recommence. L’histoire se répète. Son contexte est trompeur. Laisse présager une diversité de situations. Dans la mobilité des êtres et objets, en dépit de leur profonde entropie, rien ne paraît proprement varier. Cette Histoire se déploie dans la lenteur de son universalité : un drame heureux peut-être. De l’essai à la première fois, je me suis essayée à toi. Croyant pouvoir me débarrasser de cette fichue contingence, j’ai cherché en vain, me perdant dans le même temps, une façon de supporter le quotidien. L’amour, impénétrable, sombre et complex

Quand tu souffles

Les peaux tressées dévalent le long des riens. Ces petits plus amidonnés et resentis. Circulent des plumes intimes au seuil de nos êtres. Frêles sons de ta voix, à la fois, quand les mots sont les poids qui lestent nos à vivre. Semblante tremblerie quand tu souffles.

Un, deux, trois soleils

Balader une lèvre fiévreuse dans la courbe. Sentir tes yeux comme une caresse, laisse. Le coeur en voûte, l'âme en grange, je palpite de te respirer. Pouce, je te maintiens sauf. Et je compte les soleils qui vibrent à notre immobile vastitude .

Reset

Palper la profondeur de ta peau qui danse sous mes doigts. Ancrer mon oreille à ta voix. Ranger les rages. Déplier les membres. Tournoyer du dedans. Et vibrer épais et grave. Reset à chaque accent du regard.

Aube-servation

Nos lourdes salives titubent sur le matin. Les odeurs étourdies de la nuit se concentrent un instant. A la rigueur, ris de toi. Je grignote la turbulence de nos échanges de mes grands yeux divagués . Le temps que tes pieds déposent est nourri de nous. J'aube-serve . Les nuées dénouées délibèrent.

Ta main

Deux cordes de lumière amarrées à la nuit, plus rien ne bouge, plus rien ne bruisse. J'ai ta main sur mon épaule.

Monotone

A l'aurore de ton sein, il n'y a plus que la mâlitude pour écho. La main invisible si lente initie les froissements alors que deux jambes tendues et nues découpent l'air en feuilles lisses et transparentes. Mon automne, deux, et toi, trois.

Le sens commun

Le soleil part tard au bord de la route. La morosité des terres galbe l'amour qui frappe triangulaire. Trop lent temps qui divise la nuit en cures de soleil. Les bouteilles brisées percent les plages de préciosité. Le vent court après toi. Tu ne te retournes pas. Et le vent dépité tourne sa langue autour des longs peupliers jaunissants. Et je frémis de toi, car ta peau soulignée de caresses s'étend sur la mienne. Drôle d'indigène, rien ne te gêne, tu remontes le sens commun, comme "un".

Goûter

Aux yeux couleur de jade un éclat de chair trouble la matière. A la pulpe du corps, la rondeur du fruit tendu décline les sensations estompées. En gradé le sein touche à la volupté quand il désigne en pointant la source de son émoi. Circulaires approches du touché. Le tenté déglutit puis goûte.

La butée de l'eau

Chute de glands et de noisettes à mes pieds emiettés. Les projectiles rebondissent sur le tronc où j'allonge ma vie le temps d'un repos. L'arrondi tremble sous la vibrance de l'air. Pas de peau mais des particules chaleureuses qui se cognent mollement à mon corps. Le jour a sorti sa belle toilette. Il me met du sambon sur l'intérieur des poignées et c'est comme la délivrance d'un féminin secret. Voile élevé et doux qui nimbe les non-dits. Ma peau est morte de n'être plus sentie. Elle tremblote à peine et personne. Padam, padam, padam: voix profonde jusqu'à la butée de l'eau raye l'ouie. Les rainures du temps n'inspirent pas de goûteuses plissures au visage tendu vers le vent. Brin d'r, brin de t, le temps des brins orne les virages de l'année et je pousse des soupirs qui s'accumulent en piliers qui soutiennent le ciel d'où ne s'échappent pas encore les volées de feuilles orangées. Passe le soleil comme une crème, de la

Glossaire

Quand je pose la tête sur ma main, c'est un sou, une pièce de 5 francs qui brille au cou du passé. Et la voix qui dit a des yeux précieux sous les verres. Je revois ce mot rond et chaud dans ma bouche, comme il crépite d'ignorance. Je serre les lèvres brûlées de silence. Je l'articule et l'entends s'embrasser muet. Des rires l'ornent narquois. Et je sens la flamme rougir mes joues. L'incompréhension se dit "bûche" à 6 ans.

Conter le temps

Quand descendent sur nous les voiles de la nuit c'est comme une peau de soie bleutée qui recouvre les formes et souligne les ombres. Dix vagues vont et reviennent sur la grève et je sens en nous tous ces remous qui nous sculptent du dedans. Échouée sur ces draps de coton, j'entame notre flamme et sonde intensément les vibrations de notre mer. Envoilees, devolees, les silhouettes heurterent la géométrie. Pieusement et jusqu'à l'epuisement nos êtres se vénèrent et se plient. Quantifier le temps te contenant. Comme au son des clochers, on comte dedans les plis des quarts. J'hume en rampant les effluves des heures isolées. Hélas la durée tente la démesure en étirant les aiguilles décadrées. Les spasmes secondent les échelons circulaires. Et je ne compte plus le temps passé sans toi.

Hors temps

Plongée dans le sans, je contemple la forme goutteuse du son. Figée dans l'absence de la durée, le froid des âmes me sculpte. La quantité de la voix sonde le temps.

Le double sens

Comme des bonbons acidulés, je faisais jouer les cailloux des mots contre mes dents et sur ma langue. Les lumières crues ont la chance de l'être. Une chaise orange entre deux blanches trouble la partition. Et les bonbons avalés avilissent les soupes de sons où les lettres nagent l'une après l'autre. En file italienne, elles se faufilent entre les signifiances. Les cheveux lissent, la peau lisse, tout pour que tu pâs-lisses . Lisons séparément le pas-sage par lequel les pâtes lettrées dévalent. Tu vois, manger c'est dur, c'est comme le sens, double.

Salves de lettres

La rue donne des miroirs au soleil. Décharnées, les ombres d'un doute poussent devant elles à l'erreur. L'heure de l'errance est rapidement advenue. Et tu joues, ris, dans ta fraîche insouciance. Je donne deux mains à qui les prend par la taille. Tu mures et mures des silences trahis. Lavis et aplats se posent sur les parois de ton heure. Je tire sur ton bras dénudé des salves de lettres.

Longer le lointain

Un film de tendresse sur les lettres baise l'ailleurs. Le lointain longe les devenir. A l'arbre brisé s'ébruitent les lents échanges cachés sur les mots. Surgis de nous, les moux silences des mouettes incarnent l'espace électrique où tendre de coeur à coeur les bras esquissés. La voix a tu la peau mal lissée sur le tambour.

Retenir les voyelles

Peu de tant. Ou prou de temps. La déserrance se cramponne , j'en aurais mal dedans. Envol de voyelles à ton visage. Elles dansent, tournent, allument tes yeux, illuminent ton sourire. Dans mon poing fermé je les sens glisser et couler entre mes doigts. Je ne les retiendrai pas. Que l'on sonne ma fin, pour que la découverte du silence bleu se pose sur ma peau. Que la douleur dans mon sein me harponne pour que le fluide soit sang. Et que mes mains battent mon coeur une mélopée rapée . Les sacs à larmes sont à nouveau pleins dans les poches de mes yeux. Pas de plainte, juste arrêter autant.

Les livres ensembles

Parure de nuit oliveuse liée aux ellipses de temps creusées dans le coton. Aux barres des chaises, des haches s'élèvent. Une femme sans non s'élance contre le jour. La joue lissée livre la perle. Le lin s'étend bleu à la pulpe de nos doigts giflés. Peu de rues nuisent aux lits, volent aux ailes du tant. Les lèvres en cendres ivres lapent les sanglots. Les livres ensembles délivrent la paix des sans clos.

"Les femmes vivent dans des bulles"

Je pose des mots comme des galets sur ta peau. Ronds et chauds ils tracent le chemin de mes mains. Placer le rire dans le coeur du corps. Soulever l'angle du temps pour voir ses dessous de bon sens. Plier la mine froissée et la ranger au fond d'une mémoire. "Les femmes vivent dans des bulles."

Flétrir les gestes

L'antenne perchée sur le dos des choses imite les cigognes en partance. L'humidité tire le temps vers le bas et j'attire des soupçons de désir aveuglés dans jusque dans le marais de mes pensées. La moindre idée s'y enfonce, s'y embourbe. Lourd est l'esprit sur mes épaules qui fissure les sentis. Une paupière engloutit un oeil passé. L'autre papillonne en quête de sens. La fatigue flétrit les gestes.

Les tentures de tes retards

Les écailles des sons s'effilochent au fil de l'o . A la lisière de nos mains tu brodes des étincelles. Et quand nos doigts s'emmêlent c'est le feu qui s'allume. Cri du jour muet quand le bleu se mue en gris. J'attise le vert d'eau à la flamme où flottent les senteurs de cèdres. Un pli de peau sur ton corps durci brise la ligne de ton bras. Des bulles s'agglutinent à l'échancrure de tes regards. Quand des boules de vide m'engloutissent dans les tentures de tes retards. L'alarme salée lisse les joues plus pâles que les lunes. Reviens mon âme, lourd est le creux.

La surface escarpée des choses

Tracé de draps serrés contre le corps. La corde lisse les instants bouleversés. Tache séchée d'un nid. Tu me troubles le devenir en jetant des mots paisibles aux poissons qui bullent . Lampes dressées, la lumière est au garde à vous. Je trouve ton temps troué à traîner comme un vieux viet ment. La surface escarpée des choses se défait fluide au grain de nos peaux prêtées.

Parcelle de sentier

Espace tu d'une peau qui s'étale et s'entend comme une nappe d'eau chevauchée par des barques. Temps révolu qui opère des retours à ma présence, à mon être. Évanescentes , les volutes envahissent l'air et les parfums qu'elles dessinent s'agrippent à la durée comme des désespérés. Le coeur engorgé, je ne garde que la tristesse des anciens, des passés. Chaque bouchée cerise se découpe dans le creux de mes lèvres. Pas de chant, il est parti sur d'autres peaux. L'interdit souffle sur les lampions qui éclairent encore une parcelle du sentier. Celle où le pied douloureux peine. Celle où la peine douloureuse piétine. Je turlupine les pensées qui t'assaillent.

Craquer la pomme

La bonté du jour éclaire le "va". Il flotte à l'r courant. Des doigts frottent les feuilles et mouve-mentent les devenir. Les futées déclinent des gammes chaudes trahissant les verts qui durent comme une chaleur empoussiérée de coups de vent. Les peaux qui se fréquentent flirtent avec la douceur. Il fait meilleur temps pour s'aimer et recoller des brisures. Le bois craque sous les pas et je croque la jeune pomme.

Pour un nom

Les lavis de silence coulent bleu glacial. J'ai roué de baisers le matin brumeux. Je palpite le soleil sur les peaux. Les traits gonflés, les très tirés, dessinent des ridules sous les yeux. Point de croix. Sur la côte de la mort ère mon esprit dans les sons plaintifs d'une cornemuse. Il y a 20 temps ou plus entre ces 2 silences. Et je revois pleurer le ciel pour un oui, pour un nom.

Les plaies rangées

J'ai rouvert les plaies rangées entre deux souvenirs. Fermé la porte qui veut les deviner. Plisser les yeux de plis plats. Ôter les larmes nichées dans le rouge de l'oeil. Éponger le geste du soleil caché. Éteindre celles du globe. Et dire des décimales aux conjugaisons malades. L'homélie met les lits des ciels défaits dans les eaux salies des débuts de l'automne. Mains ouvertes je feuillette le passif passé et entre nous à la lettre "a".

Rassembler nos humilités

Les cercles émaillés e nflammés déciment les lettres enfilées en mots. Le sens est en partance. J'avais à l'oreille les accents de ta voix molle. En maillons, ils m'enserraient le coeur, le comprimaient. Ensavonnée de silence, j'ai sauté des pages. Toutes les courbes tombent sur moi. Des flocons de coton s'emmêlent dans les herbes hautes jaunies. La fraîcheur des jours grise les ciels pris de vertiges. Un frôlement aimante des larmes: la douceur trahit la caresse. Les fruits délaissés ternissent mes regards. Plus de blanc, plus de franches couleurs, il n'y aura plus l'été d'aimer entre nous. Tu auras beau tracer des pointillés autour de notre devenir, les pensées fleuriront les décombres de tes découpes. Froissée, mal pliée, je serai toute chiffonnée comme un napperon de papier. Sur le quai de départ, une vaporeuse brume rassemble nos humilités. Des bottines arpentent le soleil taiseux. Le temps est dépassé. Toutes signifiances dehors, je me suis

L'alphabet du trop

Pas céder, cédiller les devenir et remiser les sous-venir. Le cœur fondu, flatter les silences tendus comme des grands draps blancs sous les tilleuls. La lumière ocre les vers des feuillages des cahiers. La voix gonflée de pelures, j'entends la plainte qui sourd sous ma peau. Le flamenco frappé par mon cœur donne des allures fières à tes mots disséminés. Dis "sème" et plonge les racines de ton senti dans la canne du ç. Auréole déconfite du voile lumineux dans lequel tu te fonds. Passer des "céder" au cou. Passé décédé beaucoup à l'alphabet du trop.

Croix

Sur le soi, il y a l'air. Pas de poing mousse. Juste des gestes d'affection reprisés, rapiécés, mal recousus. Justification de l'essence à gauche, au niveau du coeur. Le déboîtement des hanches pour poser en égale liberté les tailles mesurées.

Les pois des jours

L’évanescence de ton regard avoue la ville éveillée et la mer d'absence lèche mes plaire. Ton indifférence a la couleur chinoise d'une boule de lumière déchiffrée. Déchirer en longs lambeaux la silhouette amère du lendemain jamais parvenu. L'aigre heure trace des larmes au clocher. Je voudrais soulever à toi l'ampleur d'esprit qui plie sous les pois des jours.

A la surface

Tourner la page comme on tourne la tête. Comme dévissé de soi, l'écrou décentré décroche les étoiles bleues maintenues au ciel par des guirlandes inespérantes. Je sais si ta main détache les caresses du ciel. Tendre "s" qui vient donner sens aux cueillettes spatiales. Je déboucle les langueurs de septembre qui dans leur lenteur dessinent des arabesques délurées qui flottent évanescentes dans la délicatesse de la nuit. Elle veut tout et l'ensemble des sentiers qui découpent les ciels transpercés. Si elle empoigne les secondes jetées hors du monde, la durée est ton autre même. Si loin, si bas, l'espace nocturne s'évanouit dans ta main qui le maintient au cœur du superflus de l'amour. Non n'essaie pas de prendre les cieux à cœur, éteins les feux arrières des soleils.

Faite pour l'autre

Des lactées délicieuses dévalent les buttes et balbutient dans des bulles emboîtées des tiroirs de sens. Le voile glisse sur le silence et sa peau crépite de frissons. Lascive, la silhouette danse des s sur les draps et dans les corps. Les placards claquent leurs portes muettes sur des glissements de matières. Dénudé de sens, les tiroirs sont sans fond et je file féline. Fée de l'un pour l'hôte.

L'eau coupée

Embusqué, le temps démesuré s'allonge nu. Les aimés s’arque-boutent sur de grandes toiles d'amour. Les armures de toiles brûlent dans le vent. Les arts, murs d'étoiles, brûlent en levant. Le voile vétuste flotte à nos regards. La folle vêtue flotta nos égards. Je sous-tiens ton bras dans l'écriture du jour. Je souviens ton drap dans les grisures du jour. Tu occupes de ton silence l'espace. De mon silence laid passe l'eau coupée.

A peine une phrase

Des més-anges turlupinent et arrosent le "ne" dans la gorge. La négation n'écoute. La frilosité du soleil, le vent dans la nuque, des frissons arpentent les peaux. Et le temps comme un récipient. Vidée de sens, je suis la somme des questions qui me mène à la mine même. La manne c'est deux ou trois lettres combinées, un mot ou deux, à peine une phrase.

La légèreté

La finette négligée s'étale nonchalante. Les oreillers en boules sont gorgés de rêves. Ma peau porte l'odeur de la nuit. Le jour cavale disent les sons mécaniques. A la fleur de ma joue un silence oblige le soupir. La légèreté des choses n'est pas venue aujourd'hui.

Le temps qui fait

Chicaner les explosions verbales.Qu'une ribambelle de coups de vent porte loin. Déceler le silence soldé.Qu''une ficelle retienne en fagots les heures de nuit de vol. Entendre encore le vent cogner dans le plastique. Alors que des rafales avalent les sons. Dévêtir le temps du faire. Rendre le fier.

Voile

Une voile blottie dans la main de la nuit gonfle ses joues et soupire sur la surface ridée de l'eau. Bavarde de mouvements, l'ombre baille. La ville crucifie de sons les débuts aveugles de ce jour. Le noir dément l'aube tapie dans les bruits. Il est plus tôt que tu ne sais. J'aspire aux baisers du silencieux. Les grisonnances délicates dessinent des toiles de nuit. A presque six heures, le jour ne déplie pas ses jupes albines: qui sait l'aurore dans cette absence de sommeil? Le soleil n'est pas revenu de son tour du globe. Mais la nuit quitte le profond noir pour de délicates violines. Des nappes de nuées sont dressées dans le ciel qui découvre pas à peu les nuances du bleu. Comme une promesse sur laquelle se lève le sombre voile.

Détailler l'abondance

Les sons confus filent le long des tiges au sommet desquelles dodelinent les parasols des ombelles. Le bois flotté fêle les ombres que les parois avalent. Le matin rechigne à se lever et les yeux du sommeil humectés de rêves cherchent la clé qui les fermera. La fraîch-heur plisse le ciel au niveau de l'eau-rizon . Là-bas l'aube l'aube câline des plages imaginaires. L'étau du temps, ce dessert fleuri, les quatorze angles du miroir, la fleur fanée d'un gardénia et les minutes titubent à tâtons . Ton trésor détaille l'abondance. Tu taies le trop.

Au crayon

Casiers de lune dans les courants carrés d'air mêlé. La main tendue plie le miroir en demi-cercle. Le pinceau butte sur des couleurs crues mais menteuses. Le grincement du train sur les rails raccompagnent mes pensées jusqu'ici. La brique cassée, émiettée, couvre et emplit la matière à penser. J'éteins la nuit dans les sifflets. J'incendie mon sommeil de longues langues noires qui écrasent les lourdes rondeurs des moteurs. Je te parle au crayon. De ton silence tu gommes l'intérieur du sens. Pâle pôle du globe aux rayons bleus . Pile déboîtée d'étages en quinconce . Je te serre fort. Tu me sors "faire". Je courbe la mine pincée du faisant. Voile incertain sur les yeux charbon de ta nuit "T".

La voie des sens

Lisser la voix, glisser le pois. Deux senteurs sibyllines s'immiscent et ouvrent la voie des sens. Le temps attendu s'essouffle et j'inspire les rires et les voix. La mine rompue, je trace les souvenirs que nous amplifie le coeur.

Les doigts savent

Sifflante lucidité crient les soupirs assourdis. Les ongles rompus au silence se croisent dans un défi aux jours. Les murs respirent chaud. J'ai délassé les bleus intérieurs. La nuit meurt, tris les étoiles poussiéreuses et gorgées de souvenirs incertains et douloureux. Interrupteur rompu de l'aube. Les doigts savent les chemins.

Tout ouvert en grand

Triste lueur qui lisse la nuit dans sa petite aube. La pluie a plié ses rideaux. Le matin dans sa fraîcheur rosit à peine l'horizon débordant. Les plaies simulent des cicatrices de nuages. Éphémères elles suintent encore. Je franchis les frontières de la nuit et dessine un itinéraire de bleus . Les fleurs comme suspendues dans l'air voyages nos âmes écloses. La tristesse du ciel pliée en huit dans ma poche est encore trempée. J'ai confectionné des joies à faire fondre dans la gorge ou dans les yeux. Les fanions paysagers dessinent des forêts, des chemins et des cours d'eau enseignent aux pluies leur devenir. Une corde à mon poignet me tient debout et grande. Mon coeur a tout ouvert en grand.

Les liens du sans

Percer la nuit d'un oeil brave. Bercer l'ennui d'un air grave. Le jour rassemble ses oiseaux et les lance dans le matin. Le silence a cru au sommeil. Les yeux ont des airs. La mine cassée, je brouillone des allures et des profils. La braise se lit en braille disent mes mains brûlées. J'éteinds mon regard d'une larme. Les liens du sans s'emmêlent.

Voltiges dans la perplexité

Heurter les sons à vol d'oiseau, à tire d'aîle. Gommer l'hirondelle noyant le verre d'ô. Reprendre l'air inspiré, le corriger. Et à taton, chercher le temps autour de soi dans une chaleur noire. Mordorée la respirance n'est plus tenue mais allongée, courbée sur le globe. Et l'oeil rougi irrite le vent mélodieux au goût siroco. La pomme ridée, des lentilles d'eau quelques absences et les tiges de pierre s'enroulent autour de mon bras de l'écriture. Croquer la chair et tendre le coeur comme un linge, sur un fil. Raide sur la corde, je n'avance plus d'un "pas". Je rassemble mes membres et chute en plongeant deux voltiges dans la perplexité.

Et c'est ta peau qui fait des vagues

Les cimes d'hier sont abîmées. Il faudrait les poncer, les acérer, les redécouper, que leurs rondeurs retrouvent leur tranchant. Le vent te pousse les mèches dans les yeux que tu baisses. Tu laisses frémir l'horizon sous le baiser du matin. Et c'est ta peau qui fait des vagues. Enrouler le poing sur lui-même: les ongles meurtrissent les paumes.

Rühren

Toucher, émouvoir, mélanger. Brouiller les verbes et ressentis. Rouiller les sentiments et les entendre gémir. Brandir la moue qui grandit le coeur. Laisser l'eau circuler et couler sur les rouages et le temps. La voir changer de nappe et de cou. L'heure plaintive roule les brindilles en fagots. Le rêve réunit et range les nuages et la mécanique du ciel intérieur dans les cases des mots. Décroisés. Comme mes jambes. Les gens rencontrés magrittent leurs expressions. Les visages parlent aux mots. Et je me jette à ton goût et guette le mensonge de la nuit.

Parfum bleu

Lacérer le temps, interroger les secondes d'un regard perdu. Dégager les membres du carcan serré de l'attente. Inspirer l'espace. Aliéné, l'air ambiant titube sur des lendemains rassemblés par poignées. Eparses, les instants de joie se saluent au loin. Et j'entends le clapotis du parfum bleu. Quelques larmes affutées tranchent les joues Le jour a chaud.

Comme un drap

Glisser suave et rosir les ventres mauves des nuages. Rincer le ciel puis le tremper dans un bain rouge. Oser le violet. Et les auréoles roses en plein cœur du manteau gris. Le jaune est mort depuis longtemps et saigne une soirée sourieuse. Dans le silence, absent à soi, les nuées émues se tendent comme un drap de joie. Un bras droit dessine les courbures sombres du bois. Du "dois" en bas, le soleil éteint range sa gamme "coucher". Un crépuscule sans scrupules absorbe la couleur des lumières. Restent le gris et les non-dits. Un voile bleuté: la nuit nous ravit.

Ouvrir le jour

Illuminée et baignée de couleurs claires et vives, la belle endormie s'allonge et s'étire comme une longue voyelle. Les pépiements azurés triolent et la main du soleil est chaude et douce. Des ombelles et des lampions serpentent les chemins de ma mémoire. Et les grands cheveux tressés s'enroulent indisciplinés. La chaleur articule de grandes lettres pour sentir l'air passer au travers des boucles et des traits. Que tes yeux ouvrent le jour sur un petit matin. Les mains imbriquées s'étreignent. Les hautes herbes courent le long de ma sensation oubliée de vitesse. Les grumeaux de fleurs aglutinés en buissons inventent les ressentis dans les tons les plus joyeux et tranchés.

L'oubli sait

De mon doigt humide je gomme les bouts de nuit encore suspendus au-dessus de l'horizon. Le vent classe l'envers et l'acte tremble les paupières quand les membres emmêlés portent l'air jusqu'à la respiration. Le rouge noie le bleu qui se coule dans ma couche. L'eau plissée rumine ses nervures. La tristesse végète das ses absences. Faire seule ce chemin. Tu raisonnes en solitaire. La coulissante caresse dément et s'insinue dans le déni. L'oubli sait.

Tututu

Un souffle entre les dents poussé par la langue et "tututu": une mélodie entêtante dont j'ai perdu les paroles et la hauteur. Un oublie têtu, une perte de sans. Et c'est tout le sens qui échappe, que ma main ne sait retenir et avec lui l'esprit glisse aussi entre les doigts. Les sons font feu de tout "bois", les fonds sont ceux de doux bois. Pas la moindre tonalité pour retenir, éviter la perte. Des étouffements de voix, de gris, et doucement deux fois de cris. Mes propres bruits sonnent étrangers, c'est une souffrance qui assourdit en me déchirant du dedans. Et qui porte ton nom.

Echouer à nous

Salir les carrés qui bornent la vue. Les entacher d'ombres. Pour que la lumière du regard détone et découpe d'or les perspectives titubantes. Cercler de noir les pupilles et les ventres des nuages. Sombrer dans le sens du vent et ritualiser les épaves grises dans le bleu du ciel. Écraser dans le poing les éclats, les gemmes. Échouer à nous.

Soleil plat

Tristes gris foncés enchainés en silhouettes sinistres, enclavées dans la nuit dévorant la terre. En tangente au globe, un trait d'or dessine et découpe des nuages mauves et chauds sur un fond de bleu encore jour. Très crépusculien, le ciel joue avec les traces d'un soleil plat, mince et fondu. Je cogne les dimensions et les aplatis en découpes chinoises. Plus un souffle ne s'exprime sur cette route qui longe l'horizon, où le moteur concurrence les dernières lueurs.

L'n-fini de l'eau

A débuter des phrases par des infinis, les secondes deviennent premières et crochées. Des caillots d'eau cognent le verre, et des cahiers de haies saignent le vers: il est tare et mesure l'imprésence. L'impertinence du son divulgue de tardives signifiances. L'eau frappée vaillamment sur la surface plane écrit des hauts et des murmures. L'un porte sens, l'autre, le bruit de la nuit, emmêle l'o dit. Et la fluidité dit l'in-fini de l'eau que nulle main ne peut tenir. Et la pluie dit "paix".

Et je ne vois que toi

A la parallèle du regard, l'interrogation s'enroule et, si nue, ose. La ponctuation brodée de silence borde le doute. L'hésitation titube sur des mots maladroits. Chauds mais boiteux, ils échouent. Je vois la marée partir en arrière et tout le sable mouille alourdit nos pas. Et je ne vois que toi.

L'été

A l'abri du temps, il y a ce rayon de soleil qui caresse la main. Et le sommeil de l'après-midi détache le jour des paupières. A l'angle rond de toi, il y a ce sourire de malice. Et les nuages gémissent leurs silences en habillant le ciel de formes. Un souffle vécu et l'été aura été.

Gris pluie

Il fait gris pluie, j'entends le murmure des gouttes qui déshabillent l'air de ses bruits. Un médaillon émaillé contient le temps d'autant. La vie rougit, pour un sourire, des pommes. Le tonnerre tousse caverneux dans les poches des nuages cernés. Tes yeux avalés d'eau découlent d'eux-mêmes. Les joues grisées du ciel mal rasé tombent sur les toits. Il a mauvaise mine, l'air malade, et je l'expire de toutes mes cellules grisées par ton esprit taquin. L'émail du collier tache les couleurs de poudres. Des concentrés de joies éclatent des silences multiples aux pomettes rosées; Les épines des rosiers peinés pleurent des pétales de voeux.

Clé de vous

Je siège orangée sur un parquet à la mélodie sombre. Je mords la bouche qui me nourrit. Étrange halo autour de ce deux. Comme une brume lourde et encombrante, une fumée grise baigne le jour de son opacité. Le sommeil est une donnée constante, un paramètre illusionné . J'attends l'arrivée d'un vrai jour et ta main tendue. Les phrases flottent dans le vent, je ne les lis pas aboutir. Clé de vous, la pierre est silence.

Fracassement d'âme

Aux aigles des fenêtres, jeter un sort. Les becs recourbés sentimentalisent la courbe de la nuque. Le vent dément les saisons qui se bousculent dans l'espace de cette matinée. Il pleut à tes yeux des parfums émus. Sur le chemin qui longe les cimes , j'ai perdu mon regard, mes jambes n'iront plus sur les rochers aux questions abruptes. J'inspire une fraîche bolée d'air forestier et mon coeur tremble. Les fenêtres baissées, les paupières ouvertes, les images se fracassent dans mon âme. La peine est une violence , tu vois.

A l'eau

Le ciel s'est trompé de hauteur. Le soleil bave un jaune orangé en haut d'un nuage gris qui l'éponge. L'horizon tend les bras vers l'aurore mais les toits sont encore à la nuit. Le nuage qui occupe le centre du ciel à l'est joue avec la lumière qui dessine ses contours avec sa dentition dorée. Le jour est triste et le doré dans lequel baigne le nuage s'atténue. Le jour se lève à l'envers sur un gris qui plombe et le soleil se laisse dévorer par les épaisseurs de pluie.

La ville

Voyant les toits lisser de soleil leurs tuiles, j'ouvre un autre oeil sur le vrai. Les montures sablées chevauchent les dunes de questions élyptiques. Ton turban comme un accent apparait parfois au-dessus de la phrase caravane. La tour ment au loin qui dit "la ville".

Le temps dure longtemps

Le temps descend de ses hauteurs et se transforme en une forme arrondie et chaude. Il dézipe les minutes qui s'étoilent et s'étalent comme aux quatre vents éparpillées par le hasard. Et les voilà désunies et inégales. Je les ramasse par poignées et les jette au ciel où elles scintillent précieuses et mortes. Les moites minutes des envies rangent leurs secondes asoiffées dans les plis bas que fait le ciel à l'horizon plat de tant de gris. L'haleine sèche fait rebondir en grinçant les chairs molles et sans dimensions. Le temps déshabillé de ses unités dure longtemps.

A même la toile de la vie

J'entends la nuit rouiller dans le gris humide du ciel. Peau à peau, des mouvements disent la douc'heur comme on écrit le bonheur: par petites touches, en étalant la couleur pure, à même la toile de la vie.

Le sable ne s'écoule plus

Il est tombé, le ciel, dans la flaque. Je marche dans le ciel et dans mes souvenirs sur des dessins de craie. La marelle appelle la margelle et ses pièces en or. Opaque silence où du doigt je devine ta question. Je trace des lignes entre nos peaux qu'empruntent nos gestes maladroits. Dans le reflet, l'eau a la couleur de tes yeux et dans le son un goût limite rhumé. Je plonge mes mains dans les galets chauds. Le sable ne s'écoule plus.

Oui, va

L'ombre élaguée rompt le pourquoi de la tige d'herbe. Pliées sous le vent, les hautes herbes dessinent des apostrophes aux mouettes éperdues. Tu sais, je cache encore le temps. L'oubli, ce rien, l'oubli, te dis-je, est passager. Tel un nuage dans ce ciel qui n'en peut plus d'être gris. Et les rires revêches bousculent mes nuits. J'inspire goulûment l'air et retrouve une odeur, un parfum que je croyais perdu. Écrire c'est respirer et j'entends descendre le volet grinçant sur cet ersatz de silence. Les yeux clos, on voit mieux la mer. Elle frappe, elle bat, elle se cogne et se jette à nos pieds. Les effluves taquines remplissent l'espace de leurs murmures parfumés. Il est plus tard que tu ne crois. Oui va, on a la vie devant soi.

Eclore le temps

Eclore le temps et contempler la fleur veinée qui peine à signifier le présent. Envelopper de dires cette gorge enrayée. La voix émiettée ne sait pas vouloir. Détacher des poignées de gris, les frotter, les laver, les mettre à sécher bleues dans le ciel dénudé. Prendre quelques gorgées froides de sommeil. La peau se caramélise et le rayon fugitif éclaire la peur.

Fine est l'écume

Des mensonges viennent au monde quand des secrets se cassent. Éprouvé, le temps épie sa grise mine dans le miroir aux alouettes. Deux fondent à la chaleur des joues et se déversent dessalées en fades pleurs. Les pluies voulues plient nos membres grippés. A la paupière levée, la peau d'hier lavée dessine des rondeurs à la lumière. Par faim de mer, je me dessèche et le sable crie à nos ombres allongées des corps de géants. A Tanger, un décor de geai hante nos sombres gris. Ailleurs est toujours partout dans ce corps rond. La côte serpente infinie et longe le parfum de la mer. Fine est l'écume qui sépare.

"Bleu tendre"

J'ai posé mes lèvres dans le goût de l'aube. Des lambeaux de nuit croisent encore le ciel. Des taches d'encre figurent des nuages. Aux yeux embués de larmes du matin, la lumière a répondu: "bleu tendre". Des saveurs de mûres et des taches de myrtilles parfument le matin qu'une lame rose traverse à l'horizontal. L'or dort. L'aube délicate replie ses bleu et ses voiles et tend le ciel et son horizon à l'aurore. La nuit ne peut plus résister que dans des formes nuagées . Au bras du jour si jeune, l'aurore traîne derrière elle le rose et l'or dans une longue et étroite humidité. Le silence guilleret pépie. Il peine à être cinq heures et demie.

Je le redis

Impression délurée cherche inspiration dénudée. L'ongle nu d'argile accroche des lignes dans le plat du ciel. Monter le mensonge à bout de bras induit le silence sous ta voix. Au cylindre de verre opaque, le noir échevelé trace des ombres gigantesques. Au brouillon de nous, j'arrache l'air et nous bouillons debout. Les mains plissées se détachent sur le ciel qui envahit nos regards. Au milieu des gouttes, dans cette profonde humidité, nul ne sait si c'est eau ou haut. Grâcieuses, les ombelles balancent leurs grands chapeaux. La nuit a raccourci tout ce dont je vis la silhouette onirique. A leurs pieds glacés manquent les talons. Perte de sens. Resenti tronqué. Sur mes lèvres, ma langue a le goût du blanc. Je le redis: je croque des bouchées de nuages dans l'étendue du temps.

Le lointain si lent

Le vent souffle des vagues qui dans nos oreilles vont et viennent. Le soleil décolte le bleu d'un ciel de dentelles. L'arôme est jaune, et rouge, et vert. Pas un instant qui ne donnerait pas la main au suivant. Chaque souffle dilue le temps dans des accents traînants et ronds et ébréchés. La fêlure dans l'espace n'est que fissure et si je passe encore de ce côté des choses, c'est pour entendre chanter mon être dans le lointain si lent.

La joie de vous

L'une et l'autre, vos mains nouées délient vos êtres. Vos coeurs embrassés brillent soyeux et vos sourires valent des soleils certains. A chaque joue, l'aube de vos regards glisse rose. La pulpe des doigts pousse l'haleine du vent dans le cou. Les frissons résonnent dans vos âmes. Vos voix aux senteurs boisées plient les lumières jusque dans nos regards. Et vos rires abandonnent l'instant pour le tant d'aimer. Battons des mains et des cils la joie de vous.

Le ciel à tire d'ailes

Envoilée d'hirondelles dans l'épaisseur blanche et moirée du ciel qui se reflète dans la baie . A la fleur curieuse, un regard est jeté , un regard est saisi, tiré dans le ciel à tire d'ailes . Les oiseaux par deux dessinent le plan d'un bâtiment imaginaire qui voguerait de nuage en nuage jusqu'au bout de l'horizon là où se rejoignent un jour, un temps et un lieu, le ciel et la mer. Les yeux mi-clos, j'entends goutter les cloches de cette chaleur. Toutes les matières transpirent d'une odeur aigre mêlée de miel mais de si peu de douceur. Laissez croître la violette et que les fruits qui sommeillent gorgés de jus et de soleil comblent l'appétit, la fin de mes yeux. Derrière le grille, la femme au chapeau attend, son sac au poignet, sa veste bien fermée: elle sort des années 30 et entre dans le parc.

Soleil noyé

Il mûrissait des silences aux grappes de nos envies. Nos devenirs divulgués divisaient les devoirs. Aux gouttes sur la vitre, je trace des tiges. La tête en vertige, je balbutie et tâtonne. La tranquilité de l'eau donne un reflet vert au soleil noyé de bleu. Arpentées dans tous les sens, mes veines ne contiennent plus que des souvenirs. Pas à pas, des couleurs découvrent leurs voiles.

à C. et M.

A la clarté de vos yeux pousse un sentiment allumé de l'intérieur. Il éclate en sourires et soleils dans vos regards. Vos mains s'enserrent et se délient. Comme un enlacement perpétuel, vos vies vont grandissant à la lueur de vos deux coeurs. Que tous les soleils vous accompagnent et tous les sourires vous accueillent. Que la lumière vous embrasse et qu'elle baigne vos vies.

Et la vie vous va si bien

Le vent postillonne des confettis et la lumière brasse les sons et échos de joie qui dévalent dans nos oreilles et dans nos gorges. Une traînée rose dans le ciel promet une aube sereine et gazouillée . Tissés d'amour les gestes s'arrondissent et ouvrent la voie des coeurs. Chaque peau porte l'écriture en braille d'une vie sensible. Aux accents sincères, les d érives de l'émotion donnent des larmes friponnes . Chaque angle de vue revient vers vous qui, comme deux soleils, faites tourner le monde comme il va. Et vos rayons se croisent dans l'éclat de vos sourires. Et chaque regard rallume les foyers de nos âmes incertaines. Vous brillez, nous brûlons et la vie vous va si bien...

A l'aurore

L'aurore, vêtue de rose, de jaune et de carmin, s'est étirée sous mes yeux. Elle se niche entre deux strates de grises pensées qu'elle éclaire du dedans.

La couture de la langue d'eau

Soulever la peau de l'eau. Glisser dessous la caresse d'un doigt et qu'il s'épanouisse en vagues coroles. Des éclats de miroir dessinent des lentilles de lumière sur mon bras déplié. Je détache les ronds de l'eau et les assemble en un ressort émouvant. La couture de la langue d'eau sur le sable....
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Il faudrait peindre cela

A la brûlure de l'eau, sur le bras de sable, un brin d'écume lèche la plaie que la pluie fouette. Mouchettée d'ombres, la plage se fait fine sous le poids des nuages éventés. Les épaisseurs du ciel se superposent et massives écrasent l'horizon d'un jaune mort-né. Toutes les nuances de parme se disputent les strates du ciel. La mer d'un vert colère se plier, se courbe, subit les bleu et les coups par la houle portés. Il faudrait peindre cela.

Mon coeur baille

Tromper les sons et que l'eau tombe drue du canal de lumière formé par les nuages. Le bois du plancher se plaint quand je lui passe sur le corps. Et les bruits chuchotés par le mobilier quand la vie vibre au travers forment une ribambelle de vert que je m'accroche aux oreilles et m'enroule autour du cou. Il a fait jour tôt, je me suis faite dérober de mon sommeil. J'ai partagé ton pain. Temps privant d'espace. Mon cœur baille. Le paravent frivole danse un peu sous la main du vent que je serre pourtant dans les miennes.

Déesse

Des cercles à l'oreille râturent le blanc et percent l'âme. Les ponts des chats tracent de graves accents sur les flots muets. Dans le sous-bois le ruisseau coche deux ou trois notes et se niche entre les cailloux lovés. Les moustaches et les frimousses vibrent dans l'eau claire qui chahute des insectes et chevauche la terre noire. J'ai penché l'oreille pour mieux l'entendre et je découvre ton regard scrutateur qui flotte comme une brindille dans mon sens. Dans ma bouche, les mots font des bruits d'eau et je chuchote le frémissement qui enfile ta peau. Le chat perché dans un silence passe des baîllements aux soupirs prononcés. Et l'eau, imperturbable, coule et chante en claudiquant. Le murmure dissout le sens et le rond du chat qui dessine "déesse" entre nos jambes.

La main de la vie

Quand la vie a passé sa main sur mon visage, elle m'a donné une chaude caresse. Je l'ai crue. Les vitres tachées d'eau démentent leur propre transparence.Je ne vois plus à travers elles, je ne vois plus qu'elles. Au réveil lourd, le plomb d'un rêve inachevé colle mes paupières. La chaleur étale son étouffante affection. Je cherche la tendresse un peu superficielle du vent. Je n'ai pas su attraper la main de la vie.

Tubes de lumière

Tourner la clé du soleil dans ce jeune matin. Dresser les tubes de lumière à la verticale du lit. Tirer les voiles de la pudeur sur la lucarne. La lune en déshabillé déploie sa chevelure rousse. Elle s'éteint , s'efface, le jour a vaincu. Dans les broussailles se chamaillent les moineaux. J'ouvre la porte de cette journée qui se déplie comme une nappe de soie sous les doigts. Je la froisse en serrant le poing. La clé marque ma paume. Ma main en lumière s'ouvre sur les rayons qui l'entourent, la traversent, la transpercent. Je coche les heures qui passent de battements de cils. Et les lueurs m'enferment dans un silence opaque et compact. Les ombres bruissent, un air à peine frais caresse les pores de ma peau. Quand le milieu du ciel est atteint, le jour baille des chaleurs ostensiblement pâles et frêles.

Inter-dits

Dans la fraîcheur d'un soir, délacer les haleines mêlées. Des gouttes de guitares sur les voix avalées glissent lisses. Des filles des champs et de l'eau portent dans leur lit des maux écrasés en étoiles vives. Le crépuscule titube contre la fraîche peau et remonte le chemin du beau. La lumière chute, drue. De ciel, la sueur gorge les eaux. Je tremble monochrome sur la note ténue. Enrayée, j'établis des disques de silence que je découpe en ponts de couleurs. Leurs bruits regardés retardent la tombée du temps. Séparés les ramasseurs de minutes comblent les trous de si lentes paix. Sais nier pour l'être excepté. Le saut du son claque comme un souhait. Personne ne lit le sommeil aux cris du soir. Les murmlures se sentent seuls et grisent l'heure foncée. La toile percée du ciel pleure des clartés. Peau à peu, la fuite accuse les poreuses trouées d'énumérer les inter-dits.

J'attends

S'il est des temps, tu peux en être un ou deux. Mais tu n'es pas le présent. Indiquer que tout passe à l'horloge impassible. Usant les nerfs, il abuse de boue. La pluie taquine me chagrine. Il est tard de nous. L'heure arrivée a sonné rêche quand elle est parvenue. Les liens se distendent et j'ai mal à vous. Dans la moiteur et la moitié du temps, j'attends.

Il faisait tôt ce matin-là

Le vent violaçait les joues de l'aurore tirant sur la chevelure de l'olivier constant. Dans le laurier en fleurs, le jour prenait du rose aux joues. La silhouette malhabile d'un arbre dénudé ponctuait la vue sur les toits alentours. Aux lèvres du matin, des voix de merles. Il faisait tôt ce matin-là, très tôt, tu vois. Et les oiseaux volaient par deux. Dans les broussailles ébouriffées, l'air frais se chamaillait avec quelques nuées émues. Et l'instant se querellait encore avec l'éternité.
Les mots s'entrechoquent dans ma bouche. Et cailloutent le chemin de ma voix. L'haleine du vent dans le cou guide.

Lisser le temps

Lisser le temps qui s'écourte en avançant. Creuser le fond de l'âme, distribuer la vie aux gouttes acharnées de chaleur.

Une once de bonté

Aux roses flottées, la pluie répond en morse. L'osé tresse des rages inconstantes. Les gouttes profondes bercent mon réveil incertain. Imperceptible, la Provence sème des traces de soleil et de lavande. Il pousse des inservitudes dans les chemins défroissés. Et à l’œil aguerri sous les bruits perle une once de bonté.

L'heure ment

Au clocher, l'heure ment quand le merle chante d'autres noms. La pluie vagabonde a trempé d'humidité les feuilles, les branches et la beauté. Les effluves de la nuit sont encore alanguies. Aux sifflements matinaux, accrocher un cœur pétri de joies, quelques absences réfléchies, un peu de vie.

Souvenir ressassé

Sortir de l'esprit comme des gongs. Oublier sous la forme de la colère. Sous la couleur de tes joues un soupçon et sous le son percevoir l'écho d'un cri qui remonte la peau comme un frisson. Trace en sang d'un souvenir ressassé, asséné, assassiné.

L'heure humaine

Tomber le ciel dans l'ô de ta bouche et voir fondre ses nuages de barbe à papa. Creuser la vague meurtrière pour y enfoncer un puits de lumière. Que les parois se lissent sous la pulpe de tes doigts. Que les éclats de lumière se détachent. Enrouler du ciel d'orage autour de mon poignet. Voir tourner le soleil autour de mon bras et lire l'heure humaine où les regards se plissent.

Souffle de vie

Chute orange d'une eau sèche, une eau dont le soleil a bu le bleu. Tressaillir quand une main glisse sur la peau chaude et humide. Trois fois j'ai cru te dire "fuir". Trois fois ton regard a embrassé et retenu le mien. Prises en otage par tes yeux, les couleurs s’affadissent et je jongle muette avec les syllabes. Je sens encore une trace sèche d'eau à ma cheville. Les nuages tamponnent la rivière et prise par la fureur, la foule des gouttes dans un instinct commun retient la trace brune de l'eau. J'enveloppe de mon âme les larmes ainsi creusées dans les flavines intérieures. Je les sers et essore. Et ces boules de sens se rassemblent en boucles de senteur. Pas de terre à taire. A peine un grain de sable dans l’œil de la folie. Les tubes du temps rangés le long des parois de ma chair projettent des ronds clairs que j'entame de mes yeux. Le souffle de vie, le souffle dévie, le souffle évide.

Lent demain

J'ai bien fouillé le bleu, l'insolente absence du silence bouche la vue. L'oeil du matin à peine s''ouvre orange dans les draps de l'aube. La faille de la nuit se referme sur mes doigts. Nos peaux émaillées par les jours crissent. Le lent demain soulève, les membres lourds, le voile. Je décolterai les sourires aux corsages fleuris. Dans l'arrondi du cou, la main alanguie s'enroule sur elle-même, comme un chat. Le tilleul roux se froisse. Il peut si peu.

à M.

A la perle de ta joue, je mettrai toute la chaleur d'un coeur. A tes sourires rangés, je donnerai la paix. Si reine, tant toi.

Maillons

Vert rouillé, il a plu. Je tends un doigt à la ligne. Le tournis, côté sommeil. Ta lumière, Laura, ta lumière allume l'air. Et le temps frissonne de passer si vite. La ligne est bleue à l'horizontale du jour passé. Amillons-nous encore un peu.

Le parfum de la soie

Dans le cerceau de ta voix, il y a des hanches qui tournent. comme une girouette, l'attente indique le sens du vent. A pleines brassées, prendre les fleurs et s'en couvrir comme de soie. Le drapé de leur parfum éloigne l'odeur de la cannelle. Le ciel se redécoupe en bleu entre les cotons des nuées. J'encolère les perles collées une à l'autre. Elles rougissent et je sens comme un courant de temps qui me glace le dos. Le parfum de la soie est rose.

Peau de l'air

Ramasser les bras jetés aux cous. Les rassembler, les trier par couple. La peau de l'air frémit sous mes doigts. La fraîcheur est démise.

En petit

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En grand

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Souvenirs moelleux

J'ai mis dans un panier d'osier la forme de ton sourire et sa chaleur et deux-trois souvenirs bricolés ensembles. Ma corbeille au bras, je longe une voix qui n'est pas à toi. Des feuilles d'arbres la tapissent et y glissent des accents forestiers. Je reconnais le chemin du muguet où l'automne m'avait prise à bars le corps. Je m'enfonce dans les bois et dans cette émotion comme dans le moelleux d'un nuage. L'humus qui parfume l'air ambiant déclenche une cascade de larmes goûteuses. Il s'en va le printemps me laissant dans un déshabillé d'été qui flotte, colle et me dénude l'âme plus qu'il ne m'habille.

Les o du livre

Je les regarde une à une. Les secondes défilent droites et fières quand le vent glisse une caresse fraîche le long de mon dos. Un frémissement qui ne traduit rien m'enveloppe avec volupté. Les o du livre ouvrent des possibles.

Des pacotilles pleurent

Pacotilles élégantes des perles bleues dans le blanc du ciel cassé. Un pied nu coulisse le long d'une jambe habillée. Aucun son-timent mais des saint-illements, quelques groupuscules de lumière miroitée. Et le froissement des matières qui se frottent dans les sous-sols du sommeil flotte comme un maigre mouchoir blanc. Au bout de son bâton il s’accroche de ses deux poings en croix. Quel renoncement, quelle humilité peut il voiler ? La pluie tombe rouge sur un parapluie couleur pluie. Et le mouchoir lamentable se gorge d'ensanglantement et pend décroisé. Et les pacotilles pleurent.

Ce jour encore tremblant

Au bleu verre d'eau, je tends le rouge d'un baiser. J'étire les couleurs comme des "hélas" tiquent. Tu n'as que l'ombre du matin penchée sur ton front. Un souffle la rafraichit encore quand tu fermes les yeux sur ce jour encore tremblant de sommeil. Les bruits caracolent pour rattraper les aiguilles et dessiner ce qui sera le début d'une journée. Mais le verre d'eau du bleu est vide et le rouge poisson tire sur ses nageoires sèches. Il ne tombe plus de larmes, il ne vient plus de pluie depuis maintenant longtemps.

Les angles de tous les ciels

Délivrant l'eau, je tire sur le bout de blanc qui dépasse et détricote le nuage. L'écheveau de coton encore gonflé d'humidité et d'orgueil est lourd dans ma main. Et mon cœur peine. Et ma peur cogne de tonnerre à tous les angles de tous les ciels. Bi-nerf, le langage explose de phrase en phase. J'explore les mots qui tiennent un ciel tendu sur une corde avec deux pinces. J'ai lavé mon ciel sale de mes larmes, il éclate de bleu poussé par le vent taquin qui fouine dans la petite lingerie des nuées. J'ai l'âme brûlante, touche mon front où se dessinent des vallées d'années de soucis.

Vent trop blanc

Bouffée de soleil dans la bouche pleine de sommeil. Tu étires les lettres, les essores ou les mâches. Les mots défigurés surgissent d'entre tes lèvres. La langue n'est plus parlée, elle est imagée. C'est ton regard qui la décrypte. Un vent trop blanc secoue les mots qui se couvrent de bleu. Et il tire le ciel à lui comme une couverture.

Le visage flou du soir

Le ciel d'un gris pur lance des hirondelles au jour finissant. Qui les attrape et les rend-verse. Le ventre blanc, le vent tremblant, les trajectoires dessinent le visage flou du soir. Je bats des "s'il" quand elles battent de l’aile. Point de croix, pas de velours. Rien ne dit non. Non, ne dis rien.

Bris de mots

Des bris de mots trébuchent sur ma langue saveur cerise. Comme celles que je porte aux oreilles et qui rougissent mes sourires. Le soleil a les cheveux du vent dans les yeux, alors il tourne sur lui-même comme porté par un air de tango. Il fait virevolter les nuages de ses jupons bleu. Quelques gouttes de piano, un zeste d'accordéon et le journée prend des l qu'elle déploie en de longs et langoureux adjectifs. La mélodie qui piétine mon cœur écrase sous ses talons les fioles et les fleurs du passé et je revois par mon silence portée des sourires et des regards qui me semblaient depuis longtemps inodores et incolores. Je les ramasse et les glisse dans des livres pour les faire sécher et leur donner une nouvelle chronologie. Celle de la fiction, où le je n'est qu'une réminiscence lointaine d'un être avec qui je partage les mêmes souvenirs.

Les bruits cassés du silence

En simple murmure le vent chevauche les bruits cassés du silence.La trame de l'air transparait entre les mouvements. La main tant due est ouverte. Le soleil ment la beauté du jour. Et j'y crois.

Tes yeux, hier, tes yeux

Sans drap sur la peau, les ombres jouent avec mes yeux et font mine d'être des silhouettes en mouvement. L'aube a percé mes paupières. Tout est enluminé de bleu et de rouille. Dormir n'est plus une option ni grand dire. J'harpone de l'oeil humide les jeux de lumière. Tes yeux, hier, tes yeux. Rends-moi encore un regard que je leste ton absence et le silence. Tends un bras encore vers moi et rêche la peau s'adoucira. Je ne plus je vis, je dis que je vide. Le soleil ne me déride plus. Les couleurs sont ternes. Il faudrait déterrer les ressentis, dis.

Alter-nuance

Quand le bleu embrasse le jaune dans le vers se dévoile le fruit, leur baiser, le vert. J'ai Ponge au coin de l'oeil. Les nids ne chinent qu'en alter-nuance. Poignées et pompons découpent des figures dans l'air. Ombelle et biens dansent autour des ombres couchées à leurs pieds. La bergère honnête balbutia cendra.

On voudrait

On voudrait que l'émail du désir se conjugue en mots. Qu'un souffle porte à bout de bras la rencontre de deux haleines puis celle du décor des corps. A la fleur tressée dans les cheveux, le b de la beauTé frissone des sensations charnelles. On voudrait voir d'en haut cette affinité infinie. On voudrait prendre. Du recul. Du temps. Par la main. Par la bouche. Les sons donnent des sens effarouchés. On voudrait sentir et sans vous, on tiendrait. J'ai perdu un grain sur la plage. Reste le chat sans la folie.

Mesurer la chaleur

Ombre. Elle flotte, se plie, se courbe se floutte. Puis elle se fond avec la couleur qu'elle recouvre et grise. Les lignes de suite courent aveuglément. Fougueuse, je mesure la chaleur aux reflets de vos fronts qui plissent des sourires figeants. L'eau est si plate qu'elle en est sèche. Le vert est poussiéreux. La chaleur qui colle les peaux recrache un magma d'humaine braise. Cendreuse la peau n'ouvre plus la page blanche où tu tracerais ta toile. Elle crachote sa sueur par chaque pore et au loin l'horizon pousse devant lui les chalutiers vers le chenal. Et au loin le trait blesse le ciel du sang du soleil.

Négation

Les rails s'étirent, s'allongent, s'étendent. Je lâche un doigt, mes pieds sont sur ce chemin de faire qui soudain s'émeut et monte et descend. Deux mains qui ne sont pas à moi me main-tiennent. Comme un culbuto, mon corps aux jambes immobiles se penche d'un côté puis de l'autre: une main à l'épaule, l'autre dans le dos me balancent et me condamnent à leur faire confiance. Cette tige froide où je m'accroche, pas de bras tendus, aucune retenue. Que dit mon visage de ma naïveté quand j'ai les yeux fermés. Le regard éteint. La main vide. Le corps nie, ère.

Equilibre

Licencieux silence au bout duquel balance l'équilibre de nos fragilités. Comme un berceau la main se creuse et protège. A la longueur des doigts "la longueur tais-toi". Guillemets en pincettes tracés dans le vide autour du mot dans la voix. Maudits, ils flottent dans l'air. J'ai ta peau en creux de moi. Mon cœur lucide semant du vide. Je lui ajoute une croche.

Silence brodé

Au sein pourpre qui n'existe pas. Le dos de la main rêche laisse une trace rosée sur le visage caressé. Les pépiements picorent l’ouïe: un silence brodé pour de chastes oreilles.

Cycle plumaire

J'ai butté dans demain à l'aile ronde. J'ai piétiné son aube et l'ai réduite en mouettes. L'océan derrière les immeubles lance de vagues imaginaires avec fracas sur les pages de mon esprit. De l'aile ronde tombe en tourbillonnant un cercle plumaire. Je prends dans ma main des tourbillons échappés et les renvoie dans les plumages des nuages. Demain dément.

Enigme

Insistance ponctuelle du soleil sur ma peau. Lourds pointillés de lumière où se découpe la silhouette du temps. Opaques, les rayons sont vides. J'étale et j'exagère les taches de lumière. Or qui délimite les traces de l'énigme.

Une mèche

La ligne ment, elle frise le ridicule. Qui devient longue boucle élancée toute de blond vêtue.

Encore un soir

Les consonnes jouent avec les mots à saute-mouton, les voix, elles, lient dangereusement. J'entends voler les oiseaux et déchiffrent leurs trajectoires. Encore un soir. Drapé de soleil couchant, il avance si lentement vers moi. Les ombres de mes mains s'approfondissent. Le gris pixelise les lumières. Un soir. Bas. Tard.

Espace inaxé

Ecarts oranges en éventail de l'oeil vert éclairé de nuit bysantine. La courbe de la nuque détourne la tension tandis que le sous-rire plisse le visage qui le porte. J'entends rêver les ans. "Donne ta main" range la voix. Et découle du temps l'inaxé espace. La peau fripée ment des couleurs et des grains de folie. Jette aux flammes les poudres qu'elle cache dans chaque tache. J'ai besoin d'l pour que les mots glissent mieux et ne grattent ni la gorge ni la tête.

Inverser le dire

Brisure brûlée aux mains qui touchent et tâchent de gris le coeur. Usure élancée des lettres dites et redites. Lancinants énoncés qui tirent les notes vers le grave élude le sens. Inverser le dire. Le poing est tant serré, l'eau jaillit de ses plis. Ce n'est pas pour avoir dit oui un jour que se dit oui toujours.

La barre raide de l'horizon

Des lignes fracturées. Sur la barre raide de l'horizon qui vente des souvenirs de mer dans les accents de mouettes improbables, je sculpte des immeubles du doigt. Ecrabouillée du dedans, j'étoile les mouvements issus de moi de perles baveuses et bleu. Que l'on cesse, que l'on ne me touche plus. J'ai le mal de mère saisonnier et mal armée je suis ensuite de gestes adroits et maléfiques. Je frappe dans mes mains pour faire s'envoler de mes brisures les regards et les doigts. Les traits blessés pendent au bout de leurs fractures. Que viennent les bains salés et partent les maints baisers.

Reprendre le souffle...

Au crystal du mot se taille le bruit d'un coeur. Aux nous mal tapés, j'ajoute le gris. Magma de sons au réveil, où sortir des blessures vivaces: aucune respiration ne permet à mon ouïe de reprendre le souffle.

L'arrondi noir du temps

A l'arrondi noir du temps, un col de lettres te serre le cou de sens. J'y étire de la lenteur avec des h pour chalouper la démarche. Tes hanches dessinent de l'infinitude couleur agrume. J'oublie les échos ensanglantés de vin. J'attache mon coeur en bandoulière et le sens battre à mon pas. Encore une encolure ponctue ton corps d'enluminures. A chaque geste une lettre appelle une signification et sa couleur. Alors quand nos mains se prennent une étole de soleils vibre dans le vent qui font briller nos émotions. Quand les tiges des noms changent, émue et muette, je lis le tien qui pousse encore un peu en moi mais ne germera pas.

Accidents esseulés

Dans la foule amère flottent des membres esseulés et des accidents sonores.

Mikado solaire

Au fourbe qui mêle le bleu et le jaune, le silence emprunté du soleil gomme le front fier. Linéant le ciel d'une longue phrase, l'avion focalise le passé sous ses aîles variées. Il confetise le bleu et le jaune avec des taches d'orange et des traînées vertes, le fourbe foule l'herbe démésurée où je sens l'épaisseur de ton sourire me cueillir l'instant. A tournoyer sur soi, le soleil nauséux bouscule l'agencement des nuages dans les ciels ravageurs où l'hirondelle venge ce regard que tu me fermes. Chaque ciel ouvre sur un autre espace tant attendu. Ils ont tous déssiné ton visage avec le vent, la foudre, la pluie, l'éclair. D'un coup de crayon je dissocie les traits avant de les éparpiller en mikado solaire.

Un gris gommé

Je lumineuse le ciel trop lourd de se porter au-dessus de nous. Il crépite et renvoie les échos à leurs envoyeurs. Il fulmine au-dessus des cheminées d'usines. En serpentant dans la zone, l'herbe a attiré les verdures qui se faufilent dans tous les interstices et les grillages qui suivent les courbes de nos pas. Il est trop tôt pour se désaimer. Et le ciel d'un gris gommé fronce des nuages. Des touches de blanc trahissent sa clarté profonde. Seules les corneilles gravent leur sillage. Les autres oiseaux ponctuent ici ou là l'étendue boudeuse que mes yeux froissés n'arrivent pas à lire.

Soleil navré

A l'aurore sonore des grains de lumière se jettent avec fracas par la fenêtre. A la chaleur nuitale se tressent les rayons d'un soleil navré.

Le ciel sans arc

A plisser le temps, les secondes se chevauchent dans le regard taquin. Sortie du gouffre, ta voix me happe et j'éternise les silences loin de tes yeux. Chaque couleur se défie de toi et je ne vois le ciel que sans arc. Des gouttes de douleur perlent là où nous étions attachés. Le coeur cicatrise mal, tout juste un soupçon, à peine un regret et il saigne. Le savoir de toi manipule mes attentes. On m'a enlevé mon lest, je flotte sans attache à la vie qui passe. Gonflée de vide, je perds pied. Il manque une attache, un port. Je ne savais pas que le mal au coeur pouvait s'attraper par les oreilles.

Sans lendemain

Arabesques des ombres élancées où flottent les effluves sans lendemain.

A nos coeurs

Aux membres déridés de chair, l'être invisible revête des voiles et accessoires inaccessibles. Indicible est la plaie qui s'ouvre de mon coeur à ma bouche. Un sens sait mais n'exprime pas. Tes yeux croquants vident l'aquarelle de mon esprit flottant comme un drapeau sans pays. Toile blanchee qui sous la lame saigne des vers et des bleu balbutiants. Lavis ténébreux où les aplats disputent ta profondeur au non être. Le néant palpitant écrase des caresses pour en broyer le parfum. J'inspire. Peut être. Petit mot pour déserter les coeurs cherché, cueilli, ramassé mais pas porté. Il cloue les derniers échanges auditifs et creuse les paumes. A sa main le blessant. A nos coeurs la brûlure.

Sentis éterneux en creux

Seule l'âme d'une ville chuchote minimaliste des silhouettes singulières sur le bleu juste créé par l'absence soudaine de lumière éclectique. Au creux de l'oreille ta voix si sourde qu'elle en mange les mots écrit des apnées à mon coeur essoufflé. Ma peau sèche et froide creuse en négatif ton individu maltraité par l'absence et le non-temps . Et le longtemps mendie encore nos sentis éterneux .

A l'ombre verte des jours

Sous les sons se mêle aussi un fond de tristesse. Des gorgées de larmes s'accumulent jusqu'au bord de mes lèvres. J4entends retentir cet adieu comme une arme à eau qui m'anéantit du dedans. Le rythme de mon coeur boîte en décadence et j'oublie les doigts emmêlés. Et je les désoublie encore et toujours, je te cherche dans ma nuit et les larmes aux yeux je n'y vois pas mieux. Comment me désaimanter de toi? Cette dentelle qui reste de nous si fragile qu'elle tomberait en poussière des toiles quenous avons déclinées à l'ombre verte des jours.

Rien n'a son nom

A la rosée de l'oeil, la buée matinale délivre des gouttes de pleurs. Des livres dégouttent des larmes. Insensés, les fils des récits se décousent en blanc où perle la nuéee dénudée. Glouton le sens signifie mal et val. Vaille que vaille, les vallées voilées s'aglutinent entre les sommets. La nuit bruisse de sons aériens et rien n'a son nom.

Il pleure comme il pleut

Il lutte. Comme il pleut. Il pleure. Comme il pleut. Là manque le gris, ce voile de tristesse qui s'est enroulé autour de mon coeur mais pas du temps. Immobile dans la douleur, je laisse couler les couleurs fondantes, les laisse dégouliner tout au long de mon âme. Aux pieds du jour, mon coeur et le tien se noient et se serrent très fort. Dans la mélasse des resentis, mes doigts poisseux de tendresse s'accrochent encore à ces bouts de toi que je garde dans ma vie. Comme l'eau peut être trouble malgré sa transparence. Il fait mal comme il fait beau: trop. Je déchiffre les toits comme la partition d'une nocturne. Ma voix grince et se crispe. Et j'entends tant le bleu dans ce marasme que je défigure toute autre franchise ou couleur.

Les tâches des souvenirs

Violacée enfance du temps aux éclats de senteurs de lilas. J'inspire le jour qui m'a réveillé l'essence. Sur son épaisse couverture grise, les morceaux de vert rapiécés ici ou là éclairent la ville de vies. J'aspire à sentir vibrer le rire qui nous secouait parfois. Le passé déambule d'une phrase à l'autre. Les tâches des souvenirs sont autant de coups de pinceaux qui dessinent en creux notre commune existence. J'enlace l'angoisse qui me sert de gorge. Aux pierres éventées les joues rosissent.

Le sucre de ce silence

L'arbre a déroulé ses feuilles que l'air a trempé de vert tendre. Elles flotteraient presque si la sève ne les tenait. J'engloutis le sucre de ce silence que tu m'as laissé et les angles ronds rompent notre mélo dit.

Le si lent mot qui nous désigne

Le ciel a dit gris et l'âme a suivi. Cahin-caha, elle s'est défaite de ses phrases et a enfilé le pyjama du silence, un silence bleu glacé. Comme cette cuillerée de non-sens que ta main a donné à ma vie grande ouverte. J'ai déplumé le nuage le plus frêle, il plane sans chair, sans corps, cent ans. Agriffés mes doigts coulissent le long de ton cœur, de ton cou. Quand sonnera la dernière peur. Je tendrai la paume de ma main pour te caresser la tête en l'air. Murmurant des instants se glisse le vent. J'étoile ton regard de diamants liquides. Lis et tais le si lent mot qui nous désigne.

Trembler la rigueur de la solitude

A l'encre blanche, je range de sèches souvenances. Je mouille l'arc en ciel plié en huit et en attente du soleil qui fera briller nos yeux les uns dans les autres. Je tricote des cumulus que j'enfile au ciel pour voiler sa nudité bleue. Ronde comme le soleil, ma voix désassemble les mélodies mortes avant de naître sur nos lèvres fânées. Je bleuis les chardons comme on pâlit. Extrême urgence du croisement des bouches en un baiser coquin. Je brûle mon esprit de langoureuses flammes masculines. J'entends les jours qui rompent leurs danses saccadées dans un bruit de couvert tombé. Mes lèvres tremblent lentement la rigueur de la solitude. Alors que ma main est encore lovée dans celle qui la broie. Baie déchirée aux voiles sanglées, la mer invente des bleux, des verts tout au long de mon univers intérieur. Et j'aquarelle de mes larmes les eaux perdues dans ta voix.

Le senti

Il a chuté, le senti ment. Restent les miettes, les tâches, les saletés. Tenir la main sous laquelle trépigne ton coeur, lui ouvrir la voix. Qu'il entonne, qu'il déclame. Et mes "toi" palpitent dans mon corps. Usuel, le senti nie. L'oeil baissé sur mon angoisse se peuple de larmes et de tristesse. Il y a la douleur maintenant entre toi et moi qui s'étale, qui s'épanche. J'ai beau tendre un fil de toi à moi, mes doigts ne t'atteignent plus et seules les blessures font encore ce trajet-là. Ma main, ma bouche peinent à dire vrai. Seul mon coeur muet crie ton chagrin et mon amour.

Hérésie

Hérésie des peaux éloignées. Jusqu'à la voix qui se hante elle-même. Le soleil raye, le son se réinvente sous le diamant qui picore les pastels pour s'en couvrir dans un pétillant silence. Mais je ne peux tenir ma main pour me rassurer ni m'expliquer pour me réconforter. Je me tiens deux bouts.

Ouverture

Au fil de l'eau, l'hirondelle traverse la route et le ciel. Dézippé le ciel vomit ses gros nuages bouclés. Le long de la glissière, nos coeurs démêlés se blessent. Les doigts en croix, nos mains se tiennent et broient notre bonheur. Quand nos regards coulissent, les larmes rouillent mes yeu embrouillés. Pour arrêter de s'aimer, il faut ne plus rien semer dans les coeurs, les laisser en friches. Que non-chalant, le temps ne nous passe aucun caprice. Et l'oeil en poussièré cligne quand tu le rinces. De tout mon corps, je retiens le tien, chaque grain est aimant. Mon esprit a fui par les interstices, plus fluide que l'eau la plus plate. Il n'est plus retenu par le tien, il vaque vaguement. Mes seaux de larmes rouillées sont renversés dans l'herbeuse tendresse. Verbeuse, l'air gueuse, je ne suis plus qu'une silhouette de mot et l'r ravi ronge nos substances.