Déesse

Des cercles à l'oreille râturent le blanc et percent l'âme.
Les ponts des chats tracent de graves accents sur les flots muets.
Dans le sous-bois le ruisseau coche deux ou trois notes et se niche entre les cailloux lovés. Les moustaches et les frimousses vibrent dans l'eau claire qui chahute des insectes et chevauche la terre noire.
J'ai penché l'oreille pour mieux l'entendre et je découvre ton regard scrutateur qui flotte comme une brindille dans mon sens. Dans ma bouche, les mots font des bruits d'eau et je chuchote le frémissement qui enfile ta peau. Le chat perché dans un silence passe des baîllements aux soupirs prononcés.
Et l'eau, imperturbable, coule et chante en claudiquant. Le murmure dissout le sens et le rond du chat qui dessine "déesse" entre nos jambes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le froid et le sang

Le chemin vers la maison de cailloux

ANOU K