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Affichage des articles du mai, 2010

Quatre

La chair ébouriffée, ma peau s'incline. Les idées en épis, je jongle avec quatre vents et des cheveux. Et je coupe l'herbe en mille morceaux. J'éparpille les mots reçus là où l'A glisse. J'entends le froid mais ne le comprends pas. Le son de douceur fois quatre... Le coeur fendu, je jette contre les carreaux des poignées d'oubli.

Comme un linge mouillé

Détourner les boussoles, ne plus travailler du ciboulot. Rompre l'écorce et multiplier par l'infini des ressentis. Et puis juste tourner: la page, en rond, la tête. Dans le désordre des matières, au choix. Humer les petites odeurs aigres douces de la nuit, plier ce grand corps pour mieux l'étendre, comme un linge mouillé sur sa corde, raide. Rouge est la saveur qui éteint mes yeux.

A temps

A temps, des brassées étoilées de saveurs innondent mon coeur d'une fraîcheur nouvelle. La foule amassée sous mes paupières fait plier la courbe des secondes et me lance dans l'espace d'un sommeil. Je tends des rêves entre les angles du ciel. Un grand vent gorgé d'odeurs de jasmin et de traces de chèvrefeuille les fait gonfler au-dessus du radeau de la nuit. Dans les embruns, je me tiens droite et peuplée. Du bleu s'immiscie autour de la corolle de sa jupe qui s'épanouit au-dessus de ses longues jambes. Je la revois celle qui était moi et je me dis pourquoi et ne me réponds pas. Alanguie, je me love en S le long de matières souples et solides et je lis mes yeux en 3D dans les habits de lumière et de souffrance. J'allonge les l et tire sur les m mais même mouillés les rêves qui s'écrivent en braille dans ces yeux sont des cauchemards. Je lui tends la main le temps d'un brin qui pousse. Qui tirera l'autre, qui sortira l'autre de son espace temp

Portrait

Un pinceau de fraîcheur barbouille le timide petit matin. Quelques notes sifflées par quelques oiseaux impatients de grapiller le jour portent le silence curieux à bout de bras. Les guirlandes de la nuit sont diffuses derrière les gouttes collées aux vitres, le bleu du matin dort encore un peu.

Bulles de savon goûteuses

Bouchée de chaleur entre deux poignées de minutes. La courbe du soleil a plongé ses longs doigts dans la chevelure de vagues de l'océan qui pudiquement baisse les bleu. Sur les planches, les passants jouent un rythme cadencé en mage heure. Le rouge aux joues et aux lèvres de l'horizon, je sens venir les bras offerts du soleil. A chaque mime de pas, les brindilles crépitaient et les scarabées fuyaient. La terre ferme et compacte compacte de eau engorgée est sourde dans les jambes et bavarde en senteurs. L'humidité de l'air détache le vert des feuilles et le mâchouille en suavités boisées et mouillées. Un éclat de sur-lumière dans cette foule d'arbres et de branches et une boule de presque feu s'enroule au travers du bitume: tiens, un écureuil, déclame une voix douce comme une peau. J'entrelace mes doigts avec les miens, je devine la fermeté au ventre de mes sens. Comme une chair tendre, j'arrondis mes O en ovales. Aux quatres coins des vents, je frippe le

L'humide silence

L'autre bout de la nuit, je ne l'ai pas encore saisi. Reste cette longue traversée de l'humide silence. Enrubanée, emmitouflée, je suis apprêtée comme pour un long voyage J'ai mis les mains de la nuit dans mes poches, pour les y tenir au chaud. Le silence est profond et épais, il devient palpable et sifflant quand je le cherche à tâtons.

Raturer les odeurs

Gribouiller les gouttes et que les cent heures du bout du jour s'agrippent aux branches des minutes. Soit sentir = émotion, le mois de mai est ma saison. Raturer les odeurs et à la verticale du jour planter mon coeur et l'arroser de lumière et que les larmes à l'horizontale soient gommées par cette pluie de rais. Empourprée, je m'avance aux genoux du matin. A la perle de ma bouche soudain ta peau me touche. Le sommeil avait fui par toutes les fissures. Une plaie me honte et j'ai le mal de toi.

Mordre du bout du temps

Tilleuler les bleu mais sans les cueillir, juste les regarder boutonner, les joues pleines de soleil et les branches conquérantes, jusqu'à la bouche du ciel. Comme un duvet qu'aucun vent ne soufflera chair, sentir que le temps nous caresse les sens et jubiler des silences. Tendre la main et le mai pour que les soirs austères d'un automne équivoque comme un dandelion s'éparpillent et s'envolent aux quatre coins des mots. L'oubli nous serre fort, il nous sort des éclats de couleurs et de rires de derrière la voix. J'aime la clarté de ton si lent sourire et la sensible simplicité de tes lettres qui enfilent le sens comme des gants de soi. Je mords du bout du temps sur les espaces qui parfois nous séparent.