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Affichage des articles du juin, 2011

Il faisait tôt ce matin-là

Le vent violaçait les joues de l'aurore tirant sur la chevelure de l'olivier constant. Dans le laurier en fleurs, le jour prenait du rose aux joues. La silhouette malhabile d'un arbre dénudé ponctuait la vue sur les toits alentours. Aux lèvres du matin, des voix de merles. Il faisait tôt ce matin-là, très tôt, tu vois. Et les oiseaux volaient par deux. Dans les broussailles ébouriffées, l'air frais se chamaillait avec quelques nuées émues. Et l'instant se querellait encore avec l'éternité.
Les mots s'entrechoquent dans ma bouche. Et cailloutent le chemin de ma voix. L'haleine du vent dans le cou guide.

Lisser le temps

Lisser le temps qui s'écourte en avançant. Creuser le fond de l'âme, distribuer la vie aux gouttes acharnées de chaleur.

Une once de bonté

Aux roses flottées, la pluie répond en morse. L'osé tresse des rages inconstantes. Les gouttes profondes bercent mon réveil incertain. Imperceptible, la Provence sème des traces de soleil et de lavande. Il pousse des inservitudes dans les chemins défroissés. Et à l’œil aguerri sous les bruits perle une once de bonté.

L'heure ment

Au clocher, l'heure ment quand le merle chante d'autres noms. La pluie vagabonde a trempé d'humidité les feuilles, les branches et la beauté. Les effluves de la nuit sont encore alanguies. Aux sifflements matinaux, accrocher un cœur pétri de joies, quelques absences réfléchies, un peu de vie.

Souvenir ressassé

Sortir de l'esprit comme des gongs. Oublier sous la forme de la colère. Sous la couleur de tes joues un soupçon et sous le son percevoir l'écho d'un cri qui remonte la peau comme un frisson. Trace en sang d'un souvenir ressassé, asséné, assassiné.

L'heure humaine

Tomber le ciel dans l'ô de ta bouche et voir fondre ses nuages de barbe à papa. Creuser la vague meurtrière pour y enfoncer un puits de lumière. Que les parois se lissent sous la pulpe de tes doigts. Que les éclats de lumière se détachent. Enrouler du ciel d'orage autour de mon poignet. Voir tourner le soleil autour de mon bras et lire l'heure humaine où les regards se plissent.

Souffle de vie

Chute orange d'une eau sèche, une eau dont le soleil a bu le bleu. Tressaillir quand une main glisse sur la peau chaude et humide. Trois fois j'ai cru te dire "fuir". Trois fois ton regard a embrassé et retenu le mien. Prises en otage par tes yeux, les couleurs s’affadissent et je jongle muette avec les syllabes. Je sens encore une trace sèche d'eau à ma cheville. Les nuages tamponnent la rivière et prise par la fureur, la foule des gouttes dans un instinct commun retient la trace brune de l'eau. J'enveloppe de mon âme les larmes ainsi creusées dans les flavines intérieures. Je les sers et essore. Et ces boules de sens se rassemblent en boucles de senteur. Pas de terre à taire. A peine un grain de sable dans l’œil de la folie. Les tubes du temps rangés le long des parois de ma chair projettent des ronds clairs que j'entame de mes yeux. Le souffle de vie, le souffle dévie, le souffle évide.

Lent demain

J'ai bien fouillé le bleu, l'insolente absence du silence bouche la vue. L'oeil du matin à peine s''ouvre orange dans les draps de l'aube. La faille de la nuit se referme sur mes doigts. Nos peaux émaillées par les jours crissent. Le lent demain soulève, les membres lourds, le voile. Je décolterai les sourires aux corsages fleuris. Dans l'arrondi du cou, la main alanguie s'enroule sur elle-même, comme un chat. Le tilleul roux se froisse. Il peut si peu.

à M.

A la perle de ta joue, je mettrai toute la chaleur d'un coeur. A tes sourires rangés, je donnerai la paix. Si reine, tant toi.

Maillons

Vert rouillé, il a plu. Je tends un doigt à la ligne. Le tournis, côté sommeil. Ta lumière, Laura, ta lumière allume l'air. Et le temps frissonne de passer si vite. La ligne est bleue à l'horizontale du jour passé. Amillons-nous encore un peu.

Le parfum de la soie

Dans le cerceau de ta voix, il y a des hanches qui tournent. comme une girouette, l'attente indique le sens du vent. A pleines brassées, prendre les fleurs et s'en couvrir comme de soie. Le drapé de leur parfum éloigne l'odeur de la cannelle. Le ciel se redécoupe en bleu entre les cotons des nuées. J'encolère les perles collées une à l'autre. Elles rougissent et je sens comme un courant de temps qui me glace le dos. Le parfum de la soie est rose.

Peau de l'air

Ramasser les bras jetés aux cous. Les rassembler, les trier par couple. La peau de l'air frémit sous mes doigts. La fraîcheur est démise.

En petit

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En grand

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Souvenirs moelleux

J'ai mis dans un panier d'osier la forme de ton sourire et sa chaleur et deux-trois souvenirs bricolés ensembles. Ma corbeille au bras, je longe une voix qui n'est pas à toi. Des feuilles d'arbres la tapissent et y glissent des accents forestiers. Je reconnais le chemin du muguet où l'automne m'avait prise à bars le corps. Je m'enfonce dans les bois et dans cette émotion comme dans le moelleux d'un nuage. L'humus qui parfume l'air ambiant déclenche une cascade de larmes goûteuses. Il s'en va le printemps me laissant dans un déshabillé d'été qui flotte, colle et me dénude l'âme plus qu'il ne m'habille.

Les o du livre

Je les regarde une à une. Les secondes défilent droites et fières quand le vent glisse une caresse fraîche le long de mon dos. Un frémissement qui ne traduit rien m'enveloppe avec volupté. Les o du livre ouvrent des possibles.

Des pacotilles pleurent

Pacotilles élégantes des perles bleues dans le blanc du ciel cassé. Un pied nu coulisse le long d'une jambe habillée. Aucun son-timent mais des saint-illements, quelques groupuscules de lumière miroitée. Et le froissement des matières qui se frottent dans les sous-sols du sommeil flotte comme un maigre mouchoir blanc. Au bout de son bâton il s’accroche de ses deux poings en croix. Quel renoncement, quelle humilité peut il voiler ? La pluie tombe rouge sur un parapluie couleur pluie. Et le mouchoir lamentable se gorge d'ensanglantement et pend décroisé. Et les pacotilles pleurent.

Ce jour encore tremblant

Au bleu verre d'eau, je tends le rouge d'un baiser. J'étire les couleurs comme des "hélas" tiquent. Tu n'as que l'ombre du matin penchée sur ton front. Un souffle la rafraichit encore quand tu fermes les yeux sur ce jour encore tremblant de sommeil. Les bruits caracolent pour rattraper les aiguilles et dessiner ce qui sera le début d'une journée. Mais le verre d'eau du bleu est vide et le rouge poisson tire sur ses nageoires sèches. Il ne tombe plus de larmes, il ne vient plus de pluie depuis maintenant longtemps.

Les angles de tous les ciels

Délivrant l'eau, je tire sur le bout de blanc qui dépasse et détricote le nuage. L'écheveau de coton encore gonflé d'humidité et d'orgueil est lourd dans ma main. Et mon cœur peine. Et ma peur cogne de tonnerre à tous les angles de tous les ciels. Bi-nerf, le langage explose de phrase en phase. J'explore les mots qui tiennent un ciel tendu sur une corde avec deux pinces. J'ai lavé mon ciel sale de mes larmes, il éclate de bleu poussé par le vent taquin qui fouine dans la petite lingerie des nuées. J'ai l'âme brûlante, touche mon front où se dessinent des vallées d'années de soucis.

Vent trop blanc

Bouffée de soleil dans la bouche pleine de sommeil. Tu étires les lettres, les essores ou les mâches. Les mots défigurés surgissent d'entre tes lèvres. La langue n'est plus parlée, elle est imagée. C'est ton regard qui la décrypte. Un vent trop blanc secoue les mots qui se couvrent de bleu. Et il tire le ciel à lui comme une couverture.

Le visage flou du soir

Le ciel d'un gris pur lance des hirondelles au jour finissant. Qui les attrape et les rend-verse. Le ventre blanc, le vent tremblant, les trajectoires dessinent le visage flou du soir. Je bats des "s'il" quand elles battent de l’aile. Point de croix, pas de velours. Rien ne dit non. Non, ne dis rien.

Bris de mots

Des bris de mots trébuchent sur ma langue saveur cerise. Comme celles que je porte aux oreilles et qui rougissent mes sourires. Le soleil a les cheveux du vent dans les yeux, alors il tourne sur lui-même comme porté par un air de tango. Il fait virevolter les nuages de ses jupons bleu. Quelques gouttes de piano, un zeste d'accordéon et le journée prend des l qu'elle déploie en de longs et langoureux adjectifs. La mélodie qui piétine mon cœur écrase sous ses talons les fioles et les fleurs du passé et je revois par mon silence portée des sourires et des regards qui me semblaient depuis longtemps inodores et incolores. Je les ramasse et les glisse dans des livres pour les faire sécher et leur donner une nouvelle chronologie. Celle de la fiction, où le je n'est qu'une réminiscence lointaine d'un être avec qui je partage les mêmes souvenirs.

Les bruits cassés du silence

En simple murmure le vent chevauche les bruits cassés du silence.La trame de l'air transparait entre les mouvements. La main tant due est ouverte. Le soleil ment la beauté du jour. Et j'y crois.

Tes yeux, hier, tes yeux

Sans drap sur la peau, les ombres jouent avec mes yeux et font mine d'être des silhouettes en mouvement. L'aube a percé mes paupières. Tout est enluminé de bleu et de rouille. Dormir n'est plus une option ni grand dire. J'harpone de l'oeil humide les jeux de lumière. Tes yeux, hier, tes yeux. Rends-moi encore un regard que je leste ton absence et le silence. Tends un bras encore vers moi et rêche la peau s'adoucira. Je ne plus je vis, je dis que je vide. Le soleil ne me déride plus. Les couleurs sont ternes. Il faudrait déterrer les ressentis, dis.

Alter-nuance

Quand le bleu embrasse le jaune dans le vers se dévoile le fruit, leur baiser, le vert. J'ai Ponge au coin de l'oeil. Les nids ne chinent qu'en alter-nuance. Poignées et pompons découpent des figures dans l'air. Ombelle et biens dansent autour des ombres couchées à leurs pieds. La bergère honnête balbutia cendra.