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Affichage des articles du juin, 2021

Il pleut

Il pleut. Je sens les gouttelettes qui pointillent ma peau. Il fait doux pourtant. Je sens même derrière les nuages la présence impatiente du soleil. (…) Je sors d’une torpeur, d’un sommeil dont je ne sais s’il a duré. Mes paupières collent un peu. A côté de moi, un regard bleu océan sous des boucles blondes. Sa main est chaude dans la mienne. Un masque lui voile le visage, ce doit être une infirmière. Je lui souris. Je me demande où je suis. (…) Je suis allongé contre un tronc d’arbre. J’ouvre un œil, le soleil pointe son nez. L’air est doux. Je tends la main pour me saisir de mon bâton et me remettre en marche. Il n’y a rien. Je me lève et regarde autour de moi. Un chemin s’ouvre, sur la gauche, je l’emprunte et me réjouis de cette ballade. Et de rentrer chez moi. J’arrive devant une maison de rondins précédée d’un jardin. J’ouvre la porte et entre. Une femme à l’intérieur me sourit. Comment s’appelle-t-elle ? Mareike, oui, cela me revient. Elle dit qu’elle est ma femme. Cela… m

Variations: Des première fois

Variations 1 L’oiseau rouge pousse un cri saignant comme sa couleur. Qui déchire le silence velouté du ciel. Sous la branche, j’accueille la douceur des premiers pétales sur mon visage rosi. Le soleil a brillé si fort en ce printemps fait jour. Dans le creux de la main, que je passe légère au sommet des brins d’herbe, il y a la fraicheur humide et douce. Allongée sur un drap blanc épais, je fixe le bleu entre les fleurs. Ces heures de fin d’après-midi en Bavière me reviennent comme chargées d’un parfum frais et vivifiant. Partir est une vanité. L’oiseau rouge vient clencher cette porte blanche des réminiscences. Je ne me souviens plus de ce que nous buvions ou mangions mais tout était délicat et frais et vif dans la bouche et me laisse une tendreté au cœur. Frêle, oui frêle, je sens le frisson prendre goulument possession de ma peau pendant que les yeux perdus dans le fond du ciel je vois des rondeurs laiteuses traverser le ciel. L’oiseau rouge, un brin d’herbe dans le bec, vole à gra

Paysages intérieurs

Du bout d’île, je me nourris intimement de ce que je vois et entends et sens. Les pépiements quand les espaces de lumière deviennent couleurs. Le rose qui nimbe après le bleu l’immensité des chants. Je regarde les sourires dessinés par l’écume sur le sable blanc. Comme des points ailés, les oiseaux flottent à la surface de la mer écrivant une symphonie muette que seule l’âme sait entendre par les yeux et entre le flux des vagues. J’entends les cris lâchés par un cormoran dans le creux du ciel. Comme des gouttes, les sourires de l’écume glissent des sons au fond de l’oreille que seule l’âme sait recueillir. Il est des beautés licencieuses et des beaux T silencieux. J’allume de ma langue les sons qui murmurés à l’Homme luisent comme des vers. J’éteins les paupières de ma plume qui décrit en crissant des paysages antérieurs. L’hirondelle, accent circonflexe renversé, libère les êtres de leurs automne et hiver. La porte qui se ferme laisse la clenche blanche rejoindre son horizontalit

Tôt l'eau

Tôt l’eau lie tiges et vent est vé-tuste. Le soleil lit son lieu. Aux méandres, on mé-entre. A l’aube des yeux, on luit des cieux.