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MANDER LE FLOU

Deux mandent la vie comme un objet qui se partage et se reçoit. Dis à l’oreille comme à moi, les douceurs qu’elle te donne à déguster. Quelques roses perdues au sommet de branches glacées. L’arrière métallisé entre deux portes. Sous le nœud fixé au-dessus des hanches, se dandinent les jambes fines et gainées de soie. Le coude plié comme nid de mes souffrir. J’envoie dans mes pailletés orangés, tout le bon vif et chaleureux que recouvrent mes yeux. Je n’ouvre mes yeux que derrière le verre, le flou est mon ami. Au bombé du doigt répond celui de ta lèvre.

Nuages proférés

La cheminée expectore d’éphémères nuées qui dessinent des boucles blanches sur le gris monocorde du ciel. Au travers de la fumée, un tapis expose ses ternités sur la grille d’un mince balcon. Je glisse un doigt à ta bouche pour retenir le mot que tu ne manquerais pas de prononcer sous la broussaille de ta moustache. Grise mine du jour débutant dans sa robe beige aux dentelles couleur brique. Je retiens ton sourire dans l’angle flou de mon œil. Il y éclaire une larme perdue nichée là en attente pérenne de tomber. Sous le bleu, mes lèvres esquissent la pointe d’un sourire à l’angle émondé. Blues de décembre descend l’ambre du jour dans le fond de l’âme. Désarticulée, la phrase vire en guenilles sur elle-même. L’œil dis-tu est vert mais kaki tu nies. Vers le hiatus, la virevoltude des choses pose un baiser. Vole et vire, croissant de son. Il est plus tard que ne le chuchotent les nuages proférés.

Dans l'o du soleil

Dans l’o du soleil, il y a une patinoire de lumière : toute l’eau du ciel. Plisse le cil sur l’œil. Glisse si lisse l’âme de la larme. Range tes paupières sur hier et ouvre les tiroirs de tes yeux. Que les nuances dansent sur ta rétine.

La larme est ronce

Au ventre du ciel, je range des âmes pleurées. Il est des sons si lents qu’ils soufflent sans dire. A la lèvre des arbres, une dentelle noire sur nuage rose. Un soleil déjà clair pointe sa langue de jaune. Peur du frais qui glisse son cou dans le creux des rêves. Et mens si la paix dit « laid ». La larme est ronce aux yeux fermés.

Dire des coups

Il est venu le vent vif et vain Il a dit des coups Il a frappé des feuilles encore vives Il a tourbillonné Partie, je suis Dans une bourrasque de pois Rejoindre ce mois

Laiteux est le cygne

Loin du bleu le quatre dit deux. Il est rouge dit le navire blanc. Taisons les tessons de nos cœurs. J’ai posé ma pomme à ton jour. Eclat de nuit dans le son de ton rire. Morceau vibrant dans le ton blanc. Noyer de silence, je croque ta chair. Laiteux est le signe.

Mon souffle est écourté de toi

Aux transparences des nuées, je vois celles de tes regards qui disent tout. Au loin, ta voix accentue les absences. Ta peau de lumière éclaircit les silences. Et les réveils et endormissements du ciel émaillent mes bouts de jour. Au creux de tes paroles, je me love in-solitaire. Tu manques à mes inspirations. Mon souffle est écourté de toi.

Dénouer des chaleurs

Il chante l’air qui frais lisse la peau. Il pépie le vent qui rare caresse les plis. Dans la petitesse du matin, il pousse une bise qui précieuse délivre un devenir plus vrai. Le souffle sur le dos des mains et dans les creux de la peau chuchote une fraicheur émue. Et le silence mouvant dénoue le vivant de ses chaleurs.

Entrer dans son sommeil

Les notes ont glissé des mots le long de tes sens. Du soleil noir est sortie la merveille du coucher à l’infini. Du bleu tendre au rose pastellisé jusqu’au bleu nuit au rouge hurlant. Dégradés du jour qui entre dans son sommeil. A mon épaule tes boucles revenantes, le son du je t’aime à l’oreille et le goût de ta lèvre offerte.

Dire les sens

Comme une ombre en plein soleil, le cercle projette une aire réduite de brun de cienne. Le soleil dit. Et le devenir glisse sur la peau comme une larme sur la glace. Lamée de noir, la terre prononce ses sédiments. Granit gris où la lumière rit. Sur la roche, l’assise lit. Foulées les feuilles d’oliviers séchées. Dans l’air, le sel et les immortelles succincts flottent. Il est des vertiges talentueux et des silences poncés. Pose ta langue sur la page. Et vibre à l’emprise du temps. En pli, tu demandes. Amplitude mande. Creuser l’évidence, lisser les silences. Le bleu se décompose en couches voilées ou la montagne chevauche la mer. Une ombre laiteuse a l’horizon, la Sardaigne. Dire les sens omis goûter en bouche les souvenirs palpitants. Ne pas oser souffrir, sourire sans effacer. Il est des pierres qui tracent l’ayant été. Je suis comme brindille d’errance.

Etau de douceur

Fluide lit d’eau lie le fil de l’o à l’allure élancée   du sous-lire. Scrutés, tes yeux délivrent des mots d’eau. La courbure de tes yeux défie l’élancement cambré des gratte-ciels. La saveur de ta peau visse aux papilles des goûts acidulés. Et l’élan du pinceau irise les horizons du soleil couchant. Pluie de traits triés sur la longueur du violet. Ta main à ma nuque nie les coups du cœur dans un étau de douceur.

Mêlée dénuée

Dans la mêlée des nuées dénuées, des mélanges   illicites ragent les eaux. Je est un toi(t). Déboussolée sous les soleils désolés, j’éveille les sols égayés en clapotant des vagues des pieds. A ta bouche dévolue, des vols de tendresse épaisse ravissent l’essence. Ton regard moulant me dessine et désigne les bouts de nous lents.

Boucles mousseuses

De si lents cieux où l'eau lace de rondes boucles mousseuses. Et au palais des bouches roses qui bruissent des silences amoureux. Être dans l'autre comme une douceur dans le coeur comme une fougue délicate de l'âme grisée. Circuler dans ton être comme une chaleur dans l'âtre comme un alcool prisé. Balbutier de virulentes vérités comme virant de bord comme vive bulle déviée. A ta peau, le liseré de ton âme dessine ma silhouette intérieure. Dans la main, le creux de nos yeux devine notre amour incarné.

Aux boucles du soleil

Si la lassitude lave et vide, la lascivité vite est lavée. Embrumée dans la boue des nuée, dénuée debout en début, je dévale tes sourires comme autant de rayons de soleil échevelés et bouclés. Prise d’aimance, j’hallucine des couloirs roses où s’éventent de gracieuses tournures. A la paroi du jour, il défile des secrets voilés. Sauver les facettes difficiles du senti. Accrochées aux brumes, les gouttes se balancent et prennent leur élan. J’ai des gorgées sèches et pleines de devenir qui se nourrissent à ton être.

L'écume des ciels

Sottes minutes sautent ni mutent. Le vert malice-yeux trempe son pinceau dans tes iris... Trouble et double: à l'écume des ciels, les gris transparaissent. L'angle arrondit les émus. Ranger la lumière de notre ensemble dans les cases vides de l'amour. Bris collés au lien d'or. Je devance le silence quand il dit que nous nous aimons.

Tranche de douceurs

Doigté de l'eau qui bulle dans les dessins de flaques. Tout nous démantibule et débat bleu. J'ai les jolies jupes jaunes des fleurs de courgette figées dans l'écran du regard. Pâles plis de peau pliés plus loin. La tortueuse tourne titube et tangue dans la danse déhanchée du temps. Tu es tout à ta tranche. Lever du rideau sur un drap dépouillé... Piquetée de mouches, l'autre peau plisse et touche...

A

Aux lèvres de nos doigts, la peau goûtée bat comme un cœur que la vague océane ramène régulière. L'écume de nos ressentis fissure la verticalité et la coupe en deux dessinant un A droit et élancé vers le ciel de nos partages. Le sable des mots qui crissent dans nos silences dévoilent des bonbons de douceur et des châteaux de devenir immenses et beaux comme des premiers sourires. Lave mon âme avec ta peau. Croise nos doigts comme autant de sens et de non-dits quand nos yeux se fondent dans un même vert. Et à la paupière du "viens" que tu m'adresses, je lis nos joies mêlées.

A toi

A la verticale de ton sourire, l'or. En copeaux sur l'île grise baignée de vert. Au carrefour des regards, la diagonale des sourires régulièrement infinis. A ta peau, le lait fait chair à mon cœur. A ta douceur, des graines d'amour germent dans nos bouches partagées. Des mots-fleurs jaillissent et fument nos bouffées d'air. A la main offerte, la tenue ferme d'une promesse pas encore énoncée. Au seringa, l'odeur de nos beaux membres mêlée aux joies des papilles. A l'ivresse de tes yeux, les fruits et fumets sans fond dans nos gorges. A ta parole, plus tendre et vraie chaque seconde. A tes pensées qui pansent notre devenir d'amour et de bonheur. A toi, au "-ons"  que tu as donné à notre nous.

Ce bas lancé

Balancer les pétales blancs de coups de hanches, les deux tiges emballées de tulle vert, je plie sans casser. Ça fleure bon le printemps. La mer vient se casser sur ma poitrine et délivre des éclats de coquillages sur le gris des rocs couverts d’écume. Le vent est gai et mutin, il fait frissonner la peau de l’île. L’herbe gracieuse forme des coussinets aux lapins.

Mal armée

Bâtir des lisières aux franges des jours. Tresser le temps incertain. Que se dresse l’âme frêle sur les matins mal endormis. Il est des gris moirés, j’accuse le silence comme on le fait du coup. Mêler les bris de voix dans le sable étale pour que le sel marin y accroche son écume. Et trembler comme le feuillage assoupi sous la respiration. Larmer le temps pour qu’il porte à bout de bras les tas de tristesses.

Y'a ....

Y’a des matins qui font rêver… Avec le vent dans les cheveux… … Non pas des matins longs, mais des matins tendres avec des bouffées de bisous qui vous gonflent les joues... Il est des matins sans limite, sans liseré, juste mangés par la nuit d’avant, ils sont gros des joies de la veille… N’oublie pas ces matins qui ont été des soirs expédiés dans la nuit pour t’atteindre au réveil… Avant de devenir, avant de revenir, avance dans la somptuosité des jours à venir comme la beauté que tu es…

DOn RE MI

Fa si li, non la … Là est le lu, lis-le, l’eau l’a lissé. Que mentent les religieuses… petit décroché aux coutumes épiscopales. Le silence radieux dispose ses instants de lumière à l’embrassé du soleil et de la lune, aux bouts du jour. Triste brillance qui lèche les surfaces miroirs malpolies. La gloire du béton crache la proximité dans les conduits auditifs. Baisse la ligne de la nuit à l’horizontale de ta fenêtre. Je clique, je tire et je lâche. Dénivèle la descente de la côte du mont de la sorcière. Grimoires, écritures, soupes et potions dévisagent la verrue sous le regard farouche. Le sort s’y perd, longue malentendance sur les pentes de la colline nue. Je clique, je tape et je reclique. Concomitance des lignes sélectionnées. Quand vibrent les murs sans dire leur épicentre. Le bleu se dispute souvent au gris blanchi et chaulé des parois extérieures. Vague de non-bruit qui ondule la lumière crépusculaire et aurorale. Insectes dociles et assassins falsifient le langage clérical. F

Pleurance

Suite de fuites. Le long des jours jaillit la charpie. Et tu danses, dense, comme une fumée, épaisse et langoureuse qui englobe et galbe les courbes chairement portées. Tilter le silence. Perdurer la lumière. Il est des épouvantements plus criants que troublants. Criage, flaire et tu brilles. Pleurance, les devenances de l’enfance.

L’eau lisse s’illumine si l’eau lasse

L’eau lisse s’illumine si l’eau lasse touche la beauté de ses gouttes miroir. La livide liseuse esseulée devine la vision qui divise. Bleue, tu dis être. Bleu, le ciel en creux. Risible orange, visible on range. Dans l’alunissement de la nuit, la profondeur domptée décharne le sommeil. Il étoile des bruits au firmament du silence.

Luzière

Qu’ils lisent hier. Luzière. Les entre-temps dévorent de fièvres écarlates des instants mal moulés. L’arrachage du vent est mal appris. Pluie drue mal conquise par la pointe du parapluie mal tendu. Pose les distances mal mesurées. Valdinguent les bourrasques mal amarrées. Mal armé, mal défendu, je finis écrasée de maux.

La pierre sous les doigts est glacée...

La pierre sous les doigts est glacée, j’avance à quatre pattes, presqu’allongée sur ce toit de pierre, au-dessus du vide. A ce niveau-là ce n’est plus du vertige. L’appel du vide est tellement fort qu’on y plongerait. Sans hésiter. Ou presque. Une fois assise je sens mon jean qui prend très vite la température de la pierre. Je ne m’éterniserai pas là-haut. J’en fonce un peu plus mon bonnet et bouge les doigts pour leur éviter de se transformer en glaçons. Le vent est lui aussi glacé aux joues. Les amis allemands et moi ici réunis, nous profitons désormais de la vue depuis le Pont du Gard. Je les vois sourire, se parler allemand, une langue que j’ai appris longtemps mais que je ne sais pas pratiquer. Et puis le sourire gourmand d’Heidi qui cherche ses mots. Elle prononce les mots qui vont m’ouvrir une nouvelle vie. Je ne le sais pas encore. Et comment le saurais-je moi qui ne parle même pas la langue de ce pays plutôt hostile dans mon regard… ? Heidi qui m’annonce, en souffla

Pars levant qui gourmand…

Par le vent qui gourd m’empoigne maladroitement, je sens les bouts des doigts résister à la sensation. Direction de la colline perdue. Du haut, il est des bruissements tactiles. Ils vous soufflent la peau en chair de poule. Dessous la pluie terreuse qui gonfle les semelles de boue. Debout, le frisson au garde à vous. Vouloir comme un t, comme un désir… Irrationnel. Où l’on ment des frilosités vénales. Pars levant qui gourmand…