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Affichage des articles du mars, 2012

Entendre ta profondeur

D'un doigt sec je trace la silhouette du vent devant. Derrière, ton visage comme en bocal. La chaleur des joues embrase les regards de rouge. Tu déjoues les sourires de ton mystère et j'entends ta profondeur monter vers moi. Je tremble de nous.

Tracer le soir

Deux se tiennent par la main. Deux qui ? un couple ? d'enfants ? Plaisance de ce ve que deux bras dessinent. Les bruits coulissent comme des couleurs dans les strates du ciel. C'est le mouvement qui trace le soir.

Taquin

Taquin, le temps s'arrête sur l'heure. La cloche sonne avec rigueur et vigoureux est le son qui dément le silence.

Profondeur nuiteuse

Echappée du vent, je veux. Et je creuse de voeux la lisse miroitance où ton reflet plonge éperduement. Il est néfaste le bruit du temps qui court. J'illumine une à une les étoiles mortes dans la profondeur nuiteuse du ciel. Les yeux embués, je sens le crayon frémir sur le papier quand tu graves tes initiales de tes ongles dans mon poignet.

Eclats mélodieux

La ritournelle lance des éclats dans les oreilles des éclats mélodieux qui brillent à qui mieux mieux. La terre plie et crie, craquelle de froid. Je lance un caillou et je rends le temps insolent dans l'espace d'un instant où à cloche-pied je claque des chiffres sur le bitume. Les pieds se rejoignent au ciel où battent des mains.

Déshabiller la bouche du sourire

Fatiguée la tête e courbe et se baisse, plus vide que le regard qu'une âme remue. Je tends la main vers toi et te guette. Tu regrettes les lendemains et j'attache ton sourire à mes lèvres qui déshabille ta bouche en la quittant.

Déambuler

Du lin froissé..., du tissu fin, comme de la lingerie, se plisse dans les courbes de la peau. Prête à te voir, je déambule. Du noir sur ma profonde vue plonge mes regards. Je sens battre ton sang sans rien autour que ce coeur qui l'enferme. Et le bois par petites gorgées devient forêt.

Et le coeur avec

Ni froides, ni chaudes, elles sont moites et maladroites et glissent contre ma peau. Deux mains comme deux petites chipies se serrent et le coeur avec. Je murmure du vent dans ton oreille chatouilleuse et le rire qui jaillit de toi ne m'étonne pas.

Coller l'haleine

La pluie fait des étincelles sonores. Le soleil en coeur touche les bords de sa bulle. La buée sur la vitre où tu as collé ton haleine dessine en creux le brouillard d'un instant. Un doigt, puis deux et je reconnais deux yeux et l'esquisse d'un sourire. La paroie froide n'invente pas la chaleur. De temps en temps, des mots se regroupent et se frottent aux faux-sens.

Coudre l'instant

J'ai tiré sur l'horizon comme sur un élastique. La ligne s'est déformée en aiguille dont le chat s'ouvrirait sur le rond soleil qu'un long fil de lumière suivrait pour coudre l'instant dans la doublure du temps. Je range les conditionnels dans la vanité du tant qui n'a prise.

Froncer le temps

A chaque mot, un caillou qui cogne la surface lisse de l'eau si plate. Et ricoche en autant de syllabes. J'ai baissé le store de la jalaousie à l'ombre entêtante. Je fronce le temps en plissés froissés.

Les bras du soir

Les coquelicots dans les champs ont le goût des cerises et tu tournes sur toi-même comme une toupie déboussolée. Les fleurs délicates déplient leurs larges jupes rouges au sommet des tiges. Et la tu sais, c'est l'été. Mais tu l'oublies dans les bras du soir ou le soleil couche son affection.

S'endormir

La nuit s'est endormie par le silence. Le temps passe si vite qu'il est trop tard pour y penser. L'horizon se balance. Le médaillon de soleil trouble la vue. Le plancher grince sous les pas. Je ne t'oublie pas.

Nuit à contre-jour

Les cailloux divisent le ciel par deux. À cloche-pied, je fais claquer le sol. J'attrape ta main par le poignet. La nuit défile à contre-jour sur nos paupières. Nos pauvres hiers jouent à la marelle avec des cailloux blancs.

Le bruit du soleil

Le bruit du soleil claque dans le ventre du ciel. Au crayon bleu, je dessine des triangles. Il est plus tard que tu ne penses

Par trois

Quand le jour touche à la fatigue du soir, la nuit monte. Et la lune pâlit. Son reflet dans l'eau tremble de froid. Toutes les bonnes choses vont par trois.

Rire des yeux

Le coucher du soleil est long et plat. Du bout des doigts, je berce le souvenir. Les bons silences sont en coton blanc comme les nuages. Je ferme la bouche et ris des yeux

Vase-communication: François Bonneau

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Pas tout à fait éveillé, non, mais à peu près assez pour en garder une séquence diffuse ; il était devenu lui-même une foreuse autonome. Pas vraiment comme dans l’eau, mais sans aucune résistance dans cette mare brune et compacte, il parcourait les strates, dessous. Sans nostalgie pour le sol, sans parcours logique, il explorait les profondeurs terriennes, se demandait pourquoi ici du blanc, de l’ocre, du rouge… Cercueil vivant et mouvant au travers du sous-sol, il se demanda si existait vraiment un noyau en fusion, quelque part, bien plus bas, de l’autre côté des surépaisseurs. Aucun bruit, bien sûr, taupe muette et sans repère, juste à la recherche de nuances inédite, il continua longtemps, pas vraiment éveillé. Vase communication chez François Bonneau:   irregulier.blogspot.com