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Affichage des articles du septembre, 2015

Vent vers (14)

Les cimes effarouchées des acacias s'affolent. Les branches brisées balancent leurs robes de feuilles noires sur le gris bleuté d'un ciel rongé par les ombres et le vent. La rage est noire comme une nuit dont le ciel encombré cognerait en soufflant. Une fraicheur aqueuse dans l'air dilue le chaud sur la peau. Transpire: à travers le pire les pores perdent leurs eaux.

Vent vers (13)

Eté revenu où le sureau le dispute à la pomme. Les fleurs à l'ongle, je vois vers le vent. L'eau cogne dans les vagues du fond de moi. Salée, elle coule comme le bleu. Rayée de jaune, l'ombre projetée sur le sol dessine des contours auréolés aux matières sourdes du sol. Sous l'œil du soleil veille le seuil des choses. Enfilade d'images qui se télescopent sous la peau et l'âme évidée de sa pleine souffrance creuse les rides de mon histoire.

Vent vers (12)

Butée des mots contre les lèvres celées. Dis. Dis. Le chaos cailloute contre les canines. La phrase sibylline saisit le sens soufflée. Quand l'air floute le lumineux, les bouffées compactes qui le forment cognent nos peaux de chaleur. Floutée, la lumière qui baigne les feuillages joue des jeux de tâches tout au long des troncs. Le souffle asthmatique du vent dans la nuque rappelle la présence du temps dans son épaisseur. Il défile, le temps, il défile. Fine pellicule qui prend sa profondeur au rythme des anxiétés.

Vent vers (11)

Bonne mousse blanche qui se dessine en charades.  Boules de coton agglutinées en sens dans le ciel. Formes qui disent quand le vent les creuse à coups grands dans le blanc. Fa. Note esseulée qui raisonne en somnolence dans ce grand corps trop large. Syllabe mutine qui entame le tout et son contraire. Flottée au vent,  la chaleur fébrile se laisse mal mener sur nos peaux où les feuilles et branches superposent leurs ombres entre les interstices du soleil.

Vent vers (10)

Le ciel dévore les cimes des arbres d'un gris vert de pluie. Les insectes au repos, la peau démangée se détend. Dis. Dis même les lèvres serrées. Dis même la bouche condamnée. Dis avec ton corps d'âme boiteuse les rayons de beau dans le gris-pluie. Grand vent. Vent aux longs bras qui trainent à la suite de son grand corps maladroit et malade. Vent qui tourne la tête aux arbres malmenés par ses coups. Tant de vent, temps de vent. Mille vents pliés en quatre où s'envolent les sentiments blancs de sale temps.

Vent vers (9)

Mûritude du blé où les épis flottent en vagues sur leurs tiges. Odeur chaude et pleine qui porte à la voix des mélodies désossées. Notes goulues de souvenance. Où la vie est coincée prise dans l'écriture du passé. Lâché de mémoire comme précipité de présent. Le regard porte l'horizon où flotte le baiser de l'eau au ciel ému. Sous le sous-leil - lame et larmes. Rage rentrée d'une tristance rongée. Sous l'eau, rage du vent, éclats de sons qui morcellent le ciel en puzzle en négatif

Vent vers (8)

La soupe épaisse et grise du ciel dégouline le long des branches et du vert jusqu'au terreux sol. Juste à la pointe, le blanc qui jaillit en flamme de dessous la peau. Trace de silence sous le sang. Sans faibl'heur, état de non-sens. Doulourance... Aimer son soi enfant. Cueillir au cœur de l'être les devenir et libertude de l'âme. Bleu morcelé de gris. Le soleil pris dans les mailles du ciel traîne un peu dans sa course.

Vent vers (7)

Les peaux, piètres, plissent en rouge sous la brise rose du matin. Jeu de siffles, l'aurore trempe dans le soleil les couleurs balbutiantes. Peine en transparence sous la peau rétrécie d'un corps trop petit. Belle chaleur ronde et bonne comme du pain. Le ciel ne bleuit plus en gris. en braille sous mon doigt la douce peau du jour. Des mots comme des bouchées sucrées échangées d'être à être.

Vent vers (6)

Des morceaux de chaleur accolés à ma peau. Des bouts de l'épais ciel qui tracent leurs empreintes en rouge sur la peau d'épice. L'envers des nuits se décline en jours brûlants. Soif d'air, de celui qui bouge et émeut et qui ne vous laisse pas de glace. La chair aimerait fondre en fraicheur sous la peau. Bise aux grains... Quand les chants se déplient, les oiseaux se galbent de sons frais et pépient une aube maligne qui danse amaigrie. Les  plumes noires aux branches sombres ombrent de chinoiseries les longues élancées feuillues. L'ai mime la fraicheur.

Vent vert (5)

La lumière entre les cils file. Il est des chaleurs pleines de silences entre les accents qui écrasent le temps. Voile sur la peau comme doigt sur les lèvres. Que le silence garde nos bouches et que nos douloureuses vérités s'envolent au loin. La main chaude sur la peau plurielle où les points diluent le brun. C'est le souffle du soleil dans le cou. Il est. Temps comme une caresse insistante. Tant comme une insistante caressante. Des bouffées de vent comme des points de suspension ponctuent l'air ambiant. Car la suite est avenir.

Vent vers (4)

Monnaie d'acacia aux rayons verts qui font briller en lumière les chants des oiseaux. Et l'air pas fini, tout frais qui s'engouffre dans le jour débutant. Il est des heures maladroites où le sommeil effarouché se refuse. Tant de temps à tracer les contours du cœur pour qu'une brassée de pensées y embaument les souvenirs marbrés. De la dentelle de toi restent les larmes. Déshabillées de sens, les choses se voilent la face. Dans le pré abandonné se livrent au milieu des orties des fleurs mal éduquées qui folâtrent avec les couleurs de provence.

Vent vers (2)

Et le bruit plie quand la pluie délie des lignes de gouttes qui tracent des pleurs aux joues du jour. Eau et terre, épousades de poussière mouillée. La chair flasque s'amollit sous l'eau grises du triste ciel. Bleue et ronde, elle déborde du vert et dévale à l'entrecil. Et les lever ces pupilles vers le creux du ciel où rondes elle s'évadent accrochées aux aîles déployées dans les tendres rondeurs des nuages. Quand éparpillées de vert les feuilles applaudissent au vent le soleil retournant, le rouge pousse aux joues et les bouffées de printemps emplissent les narines frémissantes.