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Affichage des articles du août, 2011

Les doigts savent

Sifflante lucidité crient les soupirs assourdis. Les ongles rompus au silence se croisent dans un défi aux jours. Les murs respirent chaud. J'ai délassé les bleus intérieurs. La nuit meurt, tris les étoiles poussiéreuses et gorgées de souvenirs incertains et douloureux. Interrupteur rompu de l'aube. Les doigts savent les chemins.

Tout ouvert en grand

Triste lueur qui lisse la nuit dans sa petite aube. La pluie a plié ses rideaux. Le matin dans sa fraîcheur rosit à peine l'horizon débordant. Les plaies simulent des cicatrices de nuages. Éphémères elles suintent encore. Je franchis les frontières de la nuit et dessine un itinéraire de bleus . Les fleurs comme suspendues dans l'air voyages nos âmes écloses. La tristesse du ciel pliée en huit dans ma poche est encore trempée. J'ai confectionné des joies à faire fondre dans la gorge ou dans les yeux. Les fanions paysagers dessinent des forêts, des chemins et des cours d'eau enseignent aux pluies leur devenir. Une corde à mon poignet me tient debout et grande. Mon coeur a tout ouvert en grand.

Les liens du sans

Percer la nuit d'un oeil brave. Bercer l'ennui d'un air grave. Le jour rassemble ses oiseaux et les lance dans le matin. Le silence a cru au sommeil. Les yeux ont des airs. La mine cassée, je brouillone des allures et des profils. La braise se lit en braille disent mes mains brûlées. J'éteinds mon regard d'une larme. Les liens du sans s'emmêlent.

Voltiges dans la perplexité

Heurter les sons à vol d'oiseau, à tire d'aîle. Gommer l'hirondelle noyant le verre d'ô. Reprendre l'air inspiré, le corriger. Et à taton, chercher le temps autour de soi dans une chaleur noire. Mordorée la respirance n'est plus tenue mais allongée, courbée sur le globe. Et l'oeil rougi irrite le vent mélodieux au goût siroco. La pomme ridée, des lentilles d'eau quelques absences et les tiges de pierre s'enroulent autour de mon bras de l'écriture. Croquer la chair et tendre le coeur comme un linge, sur un fil. Raide sur la corde, je n'avance plus d'un "pas". Je rassemble mes membres et chute en plongeant deux voltiges dans la perplexité.

Et c'est ta peau qui fait des vagues

Les cimes d'hier sont abîmées. Il faudrait les poncer, les acérer, les redécouper, que leurs rondeurs retrouvent leur tranchant. Le vent te pousse les mèches dans les yeux que tu baisses. Tu laisses frémir l'horizon sous le baiser du matin. Et c'est ta peau qui fait des vagues. Enrouler le poing sur lui-même: les ongles meurtrissent les paumes.

Rühren

Toucher, émouvoir, mélanger. Brouiller les verbes et ressentis. Rouiller les sentiments et les entendre gémir. Brandir la moue qui grandit le coeur. Laisser l'eau circuler et couler sur les rouages et le temps. La voir changer de nappe et de cou. L'heure plaintive roule les brindilles en fagots. Le rêve réunit et range les nuages et la mécanique du ciel intérieur dans les cases des mots. Décroisés. Comme mes jambes. Les gens rencontrés magrittent leurs expressions. Les visages parlent aux mots. Et je me jette à ton goût et guette le mensonge de la nuit.

Parfum bleu

Lacérer le temps, interroger les secondes d'un regard perdu. Dégager les membres du carcan serré de l'attente. Inspirer l'espace. Aliéné, l'air ambiant titube sur des lendemains rassemblés par poignées. Eparses, les instants de joie se saluent au loin. Et j'entends le clapotis du parfum bleu. Quelques larmes affutées tranchent les joues Le jour a chaud.

Comme un drap

Glisser suave et rosir les ventres mauves des nuages. Rincer le ciel puis le tremper dans un bain rouge. Oser le violet. Et les auréoles roses en plein cœur du manteau gris. Le jaune est mort depuis longtemps et saigne une soirée sourieuse. Dans le silence, absent à soi, les nuées émues se tendent comme un drap de joie. Un bras droit dessine les courbures sombres du bois. Du "dois" en bas, le soleil éteint range sa gamme "coucher". Un crépuscule sans scrupules absorbe la couleur des lumières. Restent le gris et les non-dits. Un voile bleuté: la nuit nous ravit.

Ouvrir le jour

Illuminée et baignée de couleurs claires et vives, la belle endormie s'allonge et s'étire comme une longue voyelle. Les pépiements azurés triolent et la main du soleil est chaude et douce. Des ombelles et des lampions serpentent les chemins de ma mémoire. Et les grands cheveux tressés s'enroulent indisciplinés. La chaleur articule de grandes lettres pour sentir l'air passer au travers des boucles et des traits. Que tes yeux ouvrent le jour sur un petit matin. Les mains imbriquées s'étreignent. Les hautes herbes courent le long de ma sensation oubliée de vitesse. Les grumeaux de fleurs aglutinés en buissons inventent les ressentis dans les tons les plus joyeux et tranchés.

L'oubli sait

De mon doigt humide je gomme les bouts de nuit encore suspendus au-dessus de l'horizon. Le vent classe l'envers et l'acte tremble les paupières quand les membres emmêlés portent l'air jusqu'à la respiration. Le rouge noie le bleu qui se coule dans ma couche. L'eau plissée rumine ses nervures. La tristesse végète das ses absences. Faire seule ce chemin. Tu raisonnes en solitaire. La coulissante caresse dément et s'insinue dans le déni. L'oubli sait.

Tututu

Un souffle entre les dents poussé par la langue et "tututu": une mélodie entêtante dont j'ai perdu les paroles et la hauteur. Un oublie têtu, une perte de sans. Et c'est tout le sens qui échappe, que ma main ne sait retenir et avec lui l'esprit glisse aussi entre les doigts. Les sons font feu de tout "bois", les fonds sont ceux de doux bois. Pas la moindre tonalité pour retenir, éviter la perte. Des étouffements de voix, de gris, et doucement deux fois de cris. Mes propres bruits sonnent étrangers, c'est une souffrance qui assourdit en me déchirant du dedans. Et qui porte ton nom.

Echouer à nous

Salir les carrés qui bornent la vue. Les entacher d'ombres. Pour que la lumière du regard détone et découpe d'or les perspectives titubantes. Cercler de noir les pupilles et les ventres des nuages. Sombrer dans le sens du vent et ritualiser les épaves grises dans le bleu du ciel. Écraser dans le poing les éclats, les gemmes. Échouer à nous.

Soleil plat

Tristes gris foncés enchainés en silhouettes sinistres, enclavées dans la nuit dévorant la terre. En tangente au globe, un trait d'or dessine et découpe des nuages mauves et chauds sur un fond de bleu encore jour. Très crépusculien, le ciel joue avec les traces d'un soleil plat, mince et fondu. Je cogne les dimensions et les aplatis en découpes chinoises. Plus un souffle ne s'exprime sur cette route qui longe l'horizon, où le moteur concurrence les dernières lueurs.

L'n-fini de l'eau

A débuter des phrases par des infinis, les secondes deviennent premières et crochées. Des caillots d'eau cognent le verre, et des cahiers de haies saignent le vers: il est tare et mesure l'imprésence. L'impertinence du son divulgue de tardives signifiances. L'eau frappée vaillamment sur la surface plane écrit des hauts et des murmures. L'un porte sens, l'autre, le bruit de la nuit, emmêle l'o dit. Et la fluidité dit l'in-fini de l'eau que nulle main ne peut tenir. Et la pluie dit "paix".

Et je ne vois que toi

A la parallèle du regard, l'interrogation s'enroule et, si nue, ose. La ponctuation brodée de silence borde le doute. L'hésitation titube sur des mots maladroits. Chauds mais boiteux, ils échouent. Je vois la marée partir en arrière et tout le sable mouille alourdit nos pas. Et je ne vois que toi.

L'été

A l'abri du temps, il y a ce rayon de soleil qui caresse la main. Et le sommeil de l'après-midi détache le jour des paupières. A l'angle rond de toi, il y a ce sourire de malice. Et les nuages gémissent leurs silences en habillant le ciel de formes. Un souffle vécu et l'été aura été.

Gris pluie

Il fait gris pluie, j'entends le murmure des gouttes qui déshabillent l'air de ses bruits. Un médaillon émaillé contient le temps d'autant. La vie rougit, pour un sourire, des pommes. Le tonnerre tousse caverneux dans les poches des nuages cernés. Tes yeux avalés d'eau découlent d'eux-mêmes. Les joues grisées du ciel mal rasé tombent sur les toits. Il a mauvaise mine, l'air malade, et je l'expire de toutes mes cellules grisées par ton esprit taquin. L'émail du collier tache les couleurs de poudres. Des concentrés de joies éclatent des silences multiples aux pomettes rosées; Les épines des rosiers peinés pleurent des pétales de voeux.

Clé de vous

Je siège orangée sur un parquet à la mélodie sombre. Je mords la bouche qui me nourrit. Étrange halo autour de ce deux. Comme une brume lourde et encombrante, une fumée grise baigne le jour de son opacité. Le sommeil est une donnée constante, un paramètre illusionné . J'attends l'arrivée d'un vrai jour et ta main tendue. Les phrases flottent dans le vent, je ne les lis pas aboutir. Clé de vous, la pierre est silence.

Fracassement d'âme

Aux aigles des fenêtres, jeter un sort. Les becs recourbés sentimentalisent la courbe de la nuque. Le vent dément les saisons qui se bousculent dans l'espace de cette matinée. Il pleut à tes yeux des parfums émus. Sur le chemin qui longe les cimes , j'ai perdu mon regard, mes jambes n'iront plus sur les rochers aux questions abruptes. J'inspire une fraîche bolée d'air forestier et mon coeur tremble. Les fenêtres baissées, les paupières ouvertes, les images se fracassent dans mon âme. La peine est une violence , tu vois.

A l'eau

Le ciel s'est trompé de hauteur. Le soleil bave un jaune orangé en haut d'un nuage gris qui l'éponge. L'horizon tend les bras vers l'aurore mais les toits sont encore à la nuit. Le nuage qui occupe le centre du ciel à l'est joue avec la lumière qui dessine ses contours avec sa dentition dorée. Le jour est triste et le doré dans lequel baigne le nuage s'atténue. Le jour se lève à l'envers sur un gris qui plombe et le soleil se laisse dévorer par les épaisseurs de pluie.

La ville

Voyant les toits lisser de soleil leurs tuiles, j'ouvre un autre oeil sur le vrai. Les montures sablées chevauchent les dunes de questions élyptiques. Ton turban comme un accent apparait parfois au-dessus de la phrase caravane. La tour ment au loin qui dit "la ville".