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Affichage des articles du février, 2021

Lune Je me souviens

Je me souviens, je suis encore jeune, une petite trentaine fêlée quelques jours avant le grand départ. Je pars assez content de moi, fier de faire partie de l’aventure. J’ai oublié les ultimes journées sur terre : elles sont consacrées à nous préparer, menteusement et physiquement. A peine s’il me revient des images d’entraînement verbeux et d’exercices en pois de senteur. Je sais que le départ va être fulgurant et que c’est sans doute au moment du lancer de la fusée que nous serons le plus en danger. Je suis comme détaché. A part mes parents, je n’ai pas d’attache ici-bas qui me retienne. Le célibat me va. Je me réveille longtemps après le décollage. A croire que cette fusion qui décide de l’envol est muette pour moi. J’ouvre les yeux sur mes collègues qui, déjà ou encore réveillés, planent autour de moi. Je défais ma ceinture qui me colle contre ma couche. Ce flottement qui s’empare de moi est grisant et crissant de miettes de plaisir. J’oublie la terre et ses attractions. A nous la

Trois fois dit

Silence embué dans le regard flouté et brumeux. L’île aux silos si lents… lance aux cieux des si Je ne gêne ni ne nie les jours gi. Il y a des instances dans l’épais du ciel qui tracent les t des moments élus. Lue, je t’élis électeur et cogne les l des titres tendus par les nuages. De la buée silencieuse envahit le regard presbyte et ému. Une île jalonnée de silos immobiles les tend vers le ciel sans l’eau. Personne n’embête ou nie les jours J allongés. Des dieux depuis la profondeur du ciel écrivent des c et des t selon le temps. Devinée, je te choisis et cogne les banderoles de titres tendues entre les nuages. Derrière mes lunettes, je suis envahie par la buée sur mes verres et les larmes au coin des yeux. Des silos sans o sont tendus vers le ciel tout au long de l’île. Les jours s’allongent et se couchent sans être dérangés. Tu me devines et me choisis ton élue alors que je blesse les ailes des phrases dans le ciel.