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Atelier du 26 novembre 2016: je suis née sous....

Je suis née sous Poupidou... du moins l'ai-je cru pendant des années. Oui je comprenais que c'était dans le boucles blondes et les accroche-cœurs de la belle Maryline que j'avais ouvert mes yeux devenus verts. J'ai mis du temps à réaliser que celle dont on me parlait, et qui de sa voix suave et sensuelle faisait tourner la tête à bien des messieurs sans parler de sa silhouette et de ses tenues déshabillées, était une actrice et n'avait rien à voir avec le président Pompidou. Dont à vrai dire je ne me souviens guère. Tout comme de monenfance d'ailleurs. Je croyais à l'entrée à la maternelle que ma vie était finie, qu'elle ne serait désormais que contraintes et hypocrisie. De l'école au travail, la voie était désormais toute tracée et c'en était fini des heures perdues, des cueillettes infinies, des après-midi sans faim à jouer sans se soucier de l'heure à laquelle il fallait se coucher puis à celle où il faudrait se lever. J'imagine qu

Atelier du 26 novembre 2016: comment refuser un chef d'œuvre

cher Nicolas, Mais qu'est-ce que sont ces blocs dans vos peintures ? C'est du granit ? (Le Havre) En tout cas ça pèse aussi lourd que votre locomotive est rapide. Un trait noir bordé de rouge et vous voulez y discerner un train au soleil couchant ? Et pourquoi ne pas le mettre à la verticale et l'envoyer telle une fusée allumée vers la planète Mars?  Vos blocs de pierres et autres amats de peintures froides y trouveraient un paysage plus ressemblant que celui que vous cherchez à représenter ! Quant à vos natures mortes on y voit plus de bouteilles que je ne saurais en vider toute ma vie. Non, vraiment non, Nicolas, votre courant est sans doute avant-gardistes dans l'espace mais vos œuvres sidérales me sidèrent et je crains que notre galerie n'ait pas les murs assez solides pour porter vos rochers, vos bateaux et autres cadavres qu'aucune vie ne vient remuer  et qui assomment tout spectateur terrien normalement constitué. Aussi je vous invite à revoir les p

Atelier du 26 novembre 2016: choisir une couleur, une heure, un moyen de transport

Sur la grève blanche je vois rouge. Comment se peut-il que ce train au rythme de sénateur arrive à Lannion accumulant plus de minutes d'impatience que de durée effective de trajet? Et ce regard du chef de gare qui ne dit mot mais qui semble si seul dans son embarras ! Je revois fuser le train de Nicolas de Staël. Ici la côte est rose de ses rochers timides et proéminents et le train à petite vitesse a pris son temps pour rejoindre l'océan. Alors les valises posées, les chaussures enfilées, c'est parti pour dévaler dans le sable clair de Tregastel observer l'isolement grandissant de l'île aux lapins et l'horizon où, à l'ouest de cet été finissant, le soleil vient embraser l'île grande et mes yeux. Et sur la grève blanche je vois rouge. Et ces heures tendues entre nous comme des cordes à linge accrochent les lavis et les nuances de ce coucher qui voit se miroiter doublement le soleil dans les flots et dans le sable humide. La fatigue me ronge et j'

Atelier du 26 novembre 2016: couleurs ou sortir des clichés

Bleu: bleu-verre, bleu d'Alsace nuageux, bleu étang et non éteint, bleu babille, bleu goulu, bleu lunettes (de vue de maman), bleu lu (de lire pas des petits beurres), bleu brut et franc, bleu bouteille,.. Orange: orange rond, orange planète, ambre ombré, orange dérangé, orange enrobé, orange pelé, orange losange (des tapisseries 70), orange velu façon fourrure, ... Mauve: mauve rosée, mauve pâlichon, mauve orchidée, mauve menti (ou mouvement), mauve conjonctivite, mauve camomille, mauve aqueux ou à queue d'artifice, ... Texte: décrire un paysage familier, une personne... en utilisant des couleurs trouvées... J'ai allumé le bleu étang et non éteint du village perdu de mon regard mauve aqueux. Sous le ciel bleu d'Alsace nuageux, un fruit orange rond et velu façon fourrure, posé sur le ciel, osait des mauves camomilleux par-dessus le bleu lunettes de maman. Poussé là, dans les bras du ciel d'un orange enrobé, son mauve mouvement soufflait du vent dans les chev

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Ecrire un tableau, d'après Face au Havre de Nicolas de Stael, 1952

Face au Havre, je vois cette sérénité que le bleu décline de part et d'autre de l'horizon. Un ciel bleu. Ciel. Sans nuage. Mais épais et, consistant et je revois à travers cette opacité la profondeur des ciels de Deauville, de Honfleur, du Havre.. Et dans les nervures de ce ciel presque blanc tant il est bleu, comme une signature en guise d'horizon. Des traits. Comme une ponctuation qui dit, qui parle, qui cause. Des traits de blanc, de bleu,, de jaune, des soupçons de noir comme pour faire miroir aux arrêtes des bâtiments du Havre. En base sous ces bâtisses que des coups de pinceaux posent en statique, comme au jour de la création, l'horizon sépare les eaux du ciel. Les eaux grises et bleues toutes en longs traits tirés qui disent encore la profondeur et les vagues quasi inexistantes de cette mer. Et face à la si infime signifiance des choses, je vibre comme l'immensité du ciel et de l'eau résonnent de part et d'autre de cette ligne découpée en nuances e

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Totogramme

Tristes tropismes T'as tes trucs tout tendus. T'es triste tout'l temps. Tires ta tristesse tondue toute timide. Trop tard. Tu tombse. Tes trucs ternes tendres tuent.

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Portrait d'un être connu

Quand je lis ses mots, je vois sa bouche bouger, remuer, articuler, sourire. Je la vois les dire et les entendre se bousculer en images tues et induites qui donnent du sens à l'émotion de ces phrases qu'elle aligne après les avoir transpirées de tous les pores de sa peau. Son regard se pose sur le regardeur dans une bonté coquine qui lui fait friser l'oeil. Le doute ne se lit pas sur la pâleur de ce visage fait d'ailes et de sensations où les yeux tels des hirondelles survolent le calme et la fraîcheur de son sourire qui a la largeur et la tendresse du baiser. Comme une liane, elle est femme-volupté et son corps lui dicte sa sensualité écrite. "Ecrire, c'est douter." "Détruire, dit-elle" C'est Marguerite. C'est Duras, c'est ma mère d''écriture.

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Portrait cubiste

Deux listes de mots, l'une avec des noms et adjectifs descriptifs, l'autre avec des termes du domaine de l'édition: les mélanger dans un portrait cubiste C'était un homme au visage belle page, les yeux doublons verts coiffaient son sourire ponctuation qui laissait deviner l'itatlique de son nez. La bouche ligne donnait à ses joues astérisques une rondeur coffre. Son regard majuscule portait les paupière en demi-vignettes. Son menton marbre mordait avec volonté dans sa barbe fleuron. Ses rides, parenthèses heureuses au coin des yeux, crochetaient son front. Et à son profil feuille je devinais le  masque de l'épreuve.

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Inventaire des visages ou personnes rencontrées la veille

- femme-tige, longue et élancée, croisée à l'atelier dont les bouclettes virevoltent, - couple caucasien, elle avec une cicatrice dans le haut du dos et tous deux avec un joint à la main, - visage bienveillant et métis du médecin qui s'interrogeait sur la personnalité de la petite Juju - visage mangé par une imposante barbe grise à la caisse du spermarché, - regard vif, eveillé, dans un visage bronzé et souriant, - franc sourire d'Afrique sur ce visage aimant, - point au creux de la bouche de Pascal, l'aimé parti

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Couleurs

Au collège, à La Walck, nous, les filles, on comparait nos critères de beauté en matière de garçons. Ceux qui nous plaisaient, c'était les mêmes en général, avaient pour chevelure la blondeur des blés et pour regard un bleu perçant et clair, un bleu qui emmenait dans la lointaine terre bretonne où nous, petits alsaciens naifs et mal informés, voyions l'outremer délavé des regards des pêcheurs. Je dis nous mais je ne devrais pas. Mes critères n'étaient pas les leurs, non. Mon regard restait collé à la silhouette élancée et à la peau couleur pain d'épice de Sergio. Sergio Simao: le Portugal lui avait laissé un héritage qui me faisait rêvé et ses yeux, eux ,n'étaient pas bleux, non. Je me souviens de son regard chaud et fondant, un regard chocolat. Mais le bleu des yeux d'Emmanuel et de Vincent remportait l'immensité des coeurs des filles. Si bien que Sergioe et son regard chocolat n'existaient que pour moi dans le secret de mes rêveries. Et je le retrouva

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: description d'une oeuvre d'art (frotté au crayon gras)

Symétrie des bulles Quel univers, quel système plantaire où chaque globe est le jumeau de l'autre? Neuf, elles sont neuf planètes. Entamées, terminées ou à peine ébauchées, elles se font miroir, elles se font mémoire.  Et chaque trait qui les définit en les barrant ou les contournant est comme une droite lancée dans l'infini des regards. Bulles de vie, de savon ou de BD? elles se suivent et se ressemblent et contiennent des mondes insoupçonnés où se bousculent pensées et créatures que le gris choisi met en lumière au creux de nos imaginaires.

Ateliers croisés du 23 juillet 2016: Où j'ai dormi

- banc ecclésiastique de l'église luthérienne de Pfaffenhoffen - lit en noyer hérité de mes parents et qui couine gentiement - nuage dans le rêve que je faisais la nuit passée pour te rejoindre sur le fil, Marie - pelouse envahie de maillots de bain à Berlin l'année de ta naissance, Lilou - lit superposé aux 60 ans des vieux à La Bresse, quand je leur annonçais l'heureux événement à venir - sol de la voiture qui s'appelait Caroline pendant les longs trajets d'été - couchette de velours rouge, rouge comme le désir qu'il y avait entre lui et moi dans la nuit vers Pragues - baignoire dans la touffeur sous les toits de Stuttgart - le parquet en chêne dans la salon dans l'appartement à Paris

Atelier d'écriture du 28 mai 2016: alphabet

Abécédaire: amitie, bizarre, castagne, distiller, étoile, fée, gracile, haleine, idéal, jurer, koala, lire, marrie, nez, opérer, partir, quête, rester, salir, tuer, unité, verdir, wagon, x inconnu à cette adresse, yaourt, zoo. 2 mots maximum par phrase et replacer les mots dans l'ordre. Jo et moi avons toujours eu une amitié bizarre. De la castagne en paroles mauvaises distillées au fil des jours, voilà ce que c'était. Oh je n'en veux pas à mon étoile que Joe n'ait pas été la fée que je voyais en elle. C'est juste que au vu de son air gracile, elle me semblait avoir une haleine de rose. Dans l'idéal, j'aurais juré que l'on pouvait lui faire confiance. Je lui aurais confié mon koala sans problème: je lisais son honnêteté dans son regard. Alors je me retrouvais fort marrie face au pied de nez qu'elle m'a fait. Je n'attendis pas qu'elle ait fini d'opérer son revers pour partir. Je nous croyais dans la même quête d'amitié fiable et

Atelier d'écriture du 28 mai 2016: la Joconde

Le point de vue de la liste: - une route - un sourire - un pont - de l'eau x 2 (étendue + cours) - un paquet de drapés - des plis plats (1 collection) - une robe bleue - deux grands yeux - un muret - une chair pâlichonne - une paire de mains lascives - un air chagrin - un regard coquin - un voile pour cheveux - de la peinture à l'huile - des bigoudis

Atelier d'écriture du 28 mai 2016: achever un tableau

1/ description objective: Constitué de trois bandes, deux larges et une plus fine au milieu, le tableau intitule Rodt and blue mesure 294 sur 232.4 cm et à été peint par Mark Rothko. Il est réalisé à l'huile, sur une toile, en 1953 et se compose de trois couleurs, du marron, du bleu et un mélange de marron et bleu. 2/ description interprétative: Le clapotis, on croit l'entendre, c'est le bleu de l'eau qui vient cogner contre la paroi du quai sombre ou des pas esseulés et furtifs cheminent au loin. Le quai, seul, froid, de bleu et d'ombre, ou les flaques d'huile et les marres d'eau salée se marient, mal, inharmonieusement. La couleur est épaisse de cette nuit mais pas opaque. La brume des heures sombres dessine des formes et des traits indescriptibles à l'œil nu mais que l'oreille devine à taton, à la faveur du silence portuaire glacé. L'eau, en bas du quai, rejoint l'horizon et le haut de la toile dans un bleu dense et presque lumineux.

Atelier d'écriture du 28 mai 2016: lipogramme du i

Lipogramme du i dans Brise marine de Mallarme La peau est fade, hélas! Et je lus tous les textes. S'échapper! La-bas s'échapper! Je sens que des mouettes sont saoules D'être dans l'écume étrangère et le bleu Les regards reflètent de pauvres espaces verts Sans capter ce cœur trempé dans la mer O sombres heures! Non plus que la clarté déserte de ma lampe Sur le support en creux que la blancheur défend Non plus la jeune femme donnant à manger à son enfant. On s'échappera! Streamer balançant ta mature, Lève l'ancre pour une nature étrangère Un problème, désolé par les cruelles espérances, Attend encore beaucoup des étoffes blanches et seules Et, peut être, les mats, provoquant les orages Sont eux de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mats, sans mats, sans même de rares parcelles de terres abondantes et seules Pourtant, o mon cœur, entends le chant des matelots!

Atelier d'écriture du 28 mai 2016: le Flacon - Baudelaire

Mots retenus: poreux, acre, sombre, flacon, armoire, ancienne, vertige, vestige, odeur, temps, cœur, liqueur, paroi, vie... Sur la paroi du temps, l'âcre odeur de vécu pose des gouttes de vie. L'ancienne, au cœur vestige d'une époque aimée, souffle un vertige sur le parfum de la peinture appliquée à la toile. Tu ouvres le sombre quand le flacon cogne à la porte de l'armoire chargée. Le liquide peureux étale la matière en couleurs poreuses.

Atelier du 23 avril 2016: à la gare

Un homme descend. Il avance un peu et semble hésiter. Plus loin une femme sourit. Le narrateur depuis son siège, oregarde, repart et ne voit pas la suite. Le bruit du métro passe dans les graves avant que sur un claquement les portes ne s'ouvrent et ne délivrent quelque passager bien vêtu et accroché à son attache-case. Il jette un regard au loin, sur la pancarte de sortie peut être. Il cherche. Sa route ou un visage connu. Mes écouteurs sur les oreilles, je le dévisage. Avec son air ténébreux et propre, il m'invite à la rêverie. Ses yeux sombres s'éclairent soudain, je tourne la tête et je distingue derrière la vitre taggee une jeune femme, qui, dans son élégance et sa fraîcheur, sourit comme une jonquille au soleil. C'est le sourire qui donne son éclat au regard? Dans l'incertitude, mon regard trace un lien explicatif. Déçue presque de l'infidélité du regard de l'homme à sa noirceur, je replonge mes yeux dans le noir du texte qui m'emporte jusqu'

Atelier du 23 avril: rue traversière

Je revenais avec mon bidon de lait de la ferme voisine en titillant de mon bâton la chatte câline qui venait de faire une portée de quatre chatons tous tachés de blanc. Je venais de quitter la rue principale, j'entendais au loin hennir les chevaux du club hyppique. Le crépuscule avait cédé la place à la nuit et je ne distinguais plus que des ombres. J'empruntais la rue traversière quand sous mes yeux une silhouette dépouillée et gracile plia le genouavant de péniblement reprendre son errance d'une façade à une porte traînant dans son paquet de linge une voix geignarde et affamée. La forme se pencha au bord de la rivière et déposa son fardeau que j'entendis engloutir par les flots troublants. J'avais été le seul spectateur et moi aussi j'erais dans la nuit obscure. De ce jour, j'erais longtemps dans toutes les nuits. Et les villes et villages que je parcourais toujours de nuit regorgeaient de silhouettes singulières et de voix qui dans mon sommeil rebondissai

Atelier du 23 avril: mystère et boule de gomme

J'ai le temps, pensait-il, je la tuerai sous un tunnel. Il pleut. Les gouttes claquent contre les vitres. Le train rugit dans sa course folle. Rien ne l'arrêtera avant Nice. "J'ai le temps, pensait-il, je la tuerai sous un tunnel." Un contrôleur, qui promène sa gouaille le long des couloirs, me salue. Je baisse ma casquette sur mon visage. Il oubliera mes traits ombrés. L'impatience turlupine les enfants du compartiment voisin. La nuit est déjà tombée. Comme la petite blonde contre sa jambe qu'il avait secoué d'un geste agace mais discret. Dans quelques kilomètres viendrait un long tunnel qui enfoncerait les wagons dans une nuit plus noire encore. D'ici la, les enfants seraient couchés et les parents distraits. Et lui, il pourrait alors mettre ses mains autour du cou blanc de la tristesse qui l'obsède et qu'il tuera lentement en l'étouffant dans un sourire.

Atelier du 23 avril: les îles

1) l'île aux lapins 2) inventer des noms de lieux, de villes, de criques,...: La crique aux œufs - Fenestrel - Ste Lucie en l'île - la chapelle paquarde - la baie des carottes - Tripleux les coquillages - plage de l'œil bleu - la pointe du nez - carrefour de l'humain 3) voir carte 4) lexique de l'île: plages rares et blanches - des monts ronds et verts - des lapins sous de gros rochers - spécialité: gâteau aux carottes des sables - chocolat à la chapelle 5) une petite histoire qui décrit l'île. Proposition: personnage central par nuit de tempête ou de pleine lune: Je regarde ma montre et m'affole: il est dans le four depuis plus d'une heure, il faut qu'il soit caramélisé mais pas cramé mon gâteau aux carottes des sables: je ne m'appelle pas Claudine. Alors je m'achemine en courant vers Fenestrel, dépasse la pointe du nez en plissant le mien. À Ste Lucie en l'île, je vois ma délicieuse Alice penchée à sa fenêtre et qui m'appelle

Atelier du 23 avril: stations de métro

- point de vue du dentiste: Station canine - porte de la bouche - station de l'incision - station la couronne - quai du polissage - l'indécis ou l'orthodontie - la muette - convention - mutuelle - point de vue des enfers: Porte des flammes - rocher de Sysiphe - les autres - la brûlerie - Auschwitz - quai de la Vie ratée - porte de la chapelle - purgatoire.

Atelier du 23 avril 2016: j'adore les villes...

J'adore les villes ou - le soleil sent bon. - les pierres parlent du temps. - l'on peut marcher d'un nid de verdure à un point d'art. - je t'ai rencontré, étranger à ma vie mais qui ne l'est pas reste. - il y a une tour Eifel. - l'on parle une autre langue que les miennes. - je retrouve des souvenirs taquins au détour d'une rue. - les Charles ont séjourné un bout de vie et ou on ne les oublie pas. - je connais une personne qui la dévoile pour mes yeux goulus.

Atelier du 26 mars: l'ascenceur du Japon

Rétraction en un poème un prose d'un texte de Tabucchi Desert du quai ou vibrent sirène et cloche quand le jaune de la grue traverse le ciel de midi. Les maisons en demi-soleil offrent leurs jaunes et leurs rouges au regard de celui qui sous le chapeau a chaud. Plaisanterie, chant et sourire ponctuent la syntaxe du regard de Nicola. Dans la boîte aux lettres ou rouille le rouge, la lettre à Lisa a rejoint le temps gardant son incognito pour qui la posta, à voix haute. Rétraction en un haïku de ce même texte Midi jaune, ciel Chaud. La lettre postée dans la rouille Rejoint Lisa. Dilatation du haïku suivant Il vient juste après La touche Enter Le remord La phrase est prête dans ma tête. Je l'ai tournée, retournée, pliée, courbée, habillée puis dénudée. Il n'y aura qu'une phrase pour dire l'indicible, ce nord de nous. Une phrase élaborée et tendue dans le non-sens de ce non-nous. À force de me la répéter, je la sens crépiter déjà sous mes doigts b

Atelier du 26 mars: homovocalisme

"Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsole. Gérard de Nerval Ne fuit le Maigret peul, que le sein rond osé.

Atelier du 26 mars: d'une rive à l'autre

La bonne nouvelle tenait en deux mots. Ou était-ce deux maux? La douleur qui tenait lieu de décor n'était qu'un triste contexte dans lequel sa venue rayonnait par son caractère solitaire. Elle avait tout lieu d'y croire, ne serait-ce qu'un peu. Il allait venir et seul. Tel un cavalier sans monture. Ses joues empruntèrent leur rose aux pivoines quand elle l'appris. Ses yeux mouillés se réchauffèrent d'ambre aux flammes crépitantes des bougies qu'elle se mit à allumer partout. Ses doigts pliaient et dépliaient ce tablier de cuisine qu'elle hésitait à enfiler pour qu'il la transforme en ce qu'elle ne serait jamais que dans son imagination. Il était prévu qu'il arrive tôt dans l'après-midi. Elle le vit de loin s'avancer dans sa dignité et sa veste de cuir jeune. Tous étaient rassemblés comme au spectacle et chuchotaient en commentant cette rencontre. Quels furent leurs premiers mots ? Ils furent décisifs. Le rose devient rouge puis blanc

Atelier du 26 mars: le retour de l'incipit

Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Johnattan Noël avait dépassé la cinquantaine. Lorsque lui arriva cette histoire de décollement qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, la poupée avait dépassé trois mois. Lorsque lui arriva cette histoire de chouette qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, la tempête avait dépassé son deuxième jour. Elle avait gonflé les voiles et battu les flancs des bateaux qui tous dans le vent chuchotaient une mélodie qui rappelait cette chanson d'enfant que tu m'avais apprise alors, à l'autre frontière. Bousculés pourtant les oiseaux avaient déserté cette étendue grise et plombée du ciel. Alors la chouette avait un air dépareillé dans ce tableau mouvementé, vivant et pourtant presque sordide. Les pas étaient difficiles à aligner et les ailes ne pouvaient que se replier sur ce bruit plaintif qui menaçait d'occuper tout l'espace. La chouette, oui, perdue

Atelier du 26 mars: vsavvssaaasa

Aimer la vague échancrée, retourner et mélanger son écume et sa houle grises, vertes et bleues sur le sable avide. Cueillez le coquillage creux, mangez et avalez de son sel et ma chair vidée, éparpillée mais rose la saveur muette.

Atelier du 27 février: la maison natale

Le merle chante - je me souviens, c'était un matin - il siffle et perce les tympans dans les arbres voisins de ma fenêtre d'enfant. J'ouvre les yeux et me bouche les oreilles. Le mal est fait: le soleil brille et vibre. Je m'éveille. Les gargouillis du radiateur et la nuit indigeste me poussent au bord du lit, je m'éveille. Le matin est encore bleu et j'ouvre les yeux sur la béance de ce jour pas encore inventé ni planifié. Qu'est-ce qui le tiendra debout et droit dans la forêt de mes souvenirs? La question, je me souviens, c'était un matin. J'ouvre les yeux et l'odeur du tilleul embaume l'air: j'aspire voulue ment pour y trouver des restes de nuits accroches aux paupières. Je me souviens, c'était un matin. Les bruits de la vie, c'était les oiseaux et le vent qui balbutiait des s et des f dans les feuilles. Une autre fois encore, je glisse mes pieds chauds dans le côté froid du drap. Je m'éveille mais c'est en voyage

Atelier du 27 février 2016: le temps qu'il fait

12 juin L'horizon murmure du bleu au ciel qui s'en empare et le distribue entre les nuages. Épars, tes mots arrivent à mon oreille comme autant d'éclaircies sur ce paysage assourdi, m'annonçant tous tes sentiments venant. C'est la joie. En pointillés. 19 octobre Des gouttes perlent à la vitre comme autant de larmes aux coutures de tes yeux. La pluie butine du sens sur les surfaces. Elle tapine. Engrange de la  monnaie grise contre ses passes qui s'écrasent à la fenêtre. O vile est mon âme catin devant ta tristesse trahie. 1er novembre La brume aux lèvres du jour, c'est la buée à ta bouche débutante. Du bout des doigts, je cherche les parois humides qui délimitent le brouillard dans cette chambre ouverte. Te toucher toi et ton silence mouille. 18 avril Un rayon perce au cœur du volet la nuit insistante et promet le soleil à tes yeux qui s'ouvrent. Il a dessiné les ombres immenses du passe sous les arbres avant de lancer l'avenir bruyant et

Atelier du 27 février 2016: petit livre de poésie - les temps à Tregastel

Le sable gris coule entre les doigts toutes les secondes mal mesurées. Sur l'île aux lapins, le temps et le vent s'arrêtent au pied du rocher. En un souffle, le sel sur les lèvres, le baiser change de propriétaire. Chaque caillou cache l'instant d'un point. Le vert des yeux casse la ligne d'horizon. Les rochers maladroits cachent le sentier tortueux. Un œil sur la montre, l'autre sur le ciel. Il est temps de rentrer.

Atelier du 27 février 2016: les portes

- porte du garage si basse que l'on s'y cogne si on ne se penche pas, - porte de la cuisine derrière laquelle fusent les rires, - porte 717, à laquelle ils sont venus frapper trop tôt le matin, réveillant les voisines et leurs angoisses, - porte d'entrée toute blanche derrière laquelle Hypo attend le petit matin, - porte de la chambre qui ne ferme jamais et qui par sa vitre laisse entrer la lumière du couloir, - porte de l'appartement la-haut à l'école derrière laquelle le père a joué au mendiant un soir de Noël, - porte de l'alhambra à Grenade o'u tant de bruits d'eau m'ont fait respirer fort, - porte de Versailles et son appartement de consul ou Jp vit encore mais seul...