Atelier du 27 février: la maison natale

Le merle chante - je me souviens, c'était un matin - il siffle et perce les tympans dans les arbres voisins de ma fenêtre d'enfant. J'ouvre les yeux et me bouche les oreilles. Le mal est fait: le soleil brille et vibre. Je m'éveille.

Les gargouillis du radiateur et la nuit indigeste me poussent au bord du lit, je m'éveille. Le matin est encore bleu et j'ouvre les yeux sur la béance de ce jour pas encore inventé ni planifié. Qu'est-ce qui le tiendra debout et droit dans la forêt de mes souvenirs? La question, je me souviens, c'était un matin.

J'ouvre les yeux et l'odeur du tilleul embaume l'air: j'aspire voulue ment pour y trouver des restes de nuits accroches aux paupières. Je me souviens, c'était un matin. Les bruits de la vie, c'était les oiseaux et le vent qui balbutiait des s et des f dans les feuilles.

Une autre fois encore, je glisse mes pieds chauds dans le côté froid du drap. Je m'éveille mais c'est en voyage et je ne reconnais pas les fleurs brunâtres du papier peint. Ou est mon petit lit de bois foncé et ma table de nuit mal rangée ou j'ai renversé la lampe de chevet? Je m'éveille avec une envie de dormir. Longtemps.

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