La butée de l'eau

Chute de glands et de noisettes à mes pieds emiettés. Les projectiles rebondissent sur le tronc où j'allonge ma vie le temps d'un repos. L'arrondi tremble sous la vibrance de l'air. Pas de peau mais des particules chaleureuses qui se cognent mollement à mon corps. Le jour a sorti sa belle toilette. Il me met du sambon sur l'intérieur des poignées et c'est comme la délivrance d'un féminin secret.
Voile élevé et doux qui nimbe les non-dits. Ma peau est morte de n'être plus sentie. Elle tremblote à peine et personne.
Padam, padam, padam: voix profonde jusqu'à la butée de l'eau raye l'ouie. Les rainures du temps n'inspirent pas de goûteuses plissures au visage tendu vers le vent. Brin d'r, brin de t, le temps des brins orne les virages de l'année et je pousse des soupirs qui s'accumulent en piliers qui soutiennent le ciel d'où ne s'échappent pas encore les volées de feuilles orangées. Passe le soleil comme une crème, de la paume de la main au dos étalé.
Et de mains en maints, les colonnes brumeuses de l'amertume s'élèvent.

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