Une odeur de ville fatiguée

J'ai essuyé les bleu avec des ronds de cotons. Ils ont glissé sur les matières laissant derrière eux de méchants lavis épuisés. J'abandonne les tons et accrochée à mon pinceau, j'entre dans les demi-teintes. Esquissée dans une tenue d'été, je me détache claire sur un recoin de porte sombre où le fluide à masquer dessinent nos noms à la verticale l'un de l'autre.
Je sens gonfler mes frusques sous la poussée du vent. J'entraîne la brise dans mes mouvements et nous nous tournons autour comme prises dans un tourbillon.
Mes pensées égouttées à ton épaule se heurtent à ta silhouette en creux.
Le bitume fond lentement libérant une odeur de ville fatiguée. Le sol se défait et écrit son nom dans les plaques en fonte qui donnent tant de poids à nos rues par les couloirs souterrains qu'elles mentent. Et les oreilles se cassent sous les cris des moteurs souffrants. Et j'inspire leurs gaz en souvenir d'un tant, d'un si peu, d'un enfant.

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