Pisani &Co

Dans ce monde qui s'effiloche, il faut remettre le tissu de la langue sur le métier. Notre société voit s'user les fils qui la tenaient à se frotter contre les conflits sociaux, la crise et autres parachutes dorés. Il est urgent de retrouver l'équilibre de notre devenir.
Au détour de quelques ondes radiophoniques, j'ai retenu quelques clefs pour les portes de notre avenir.D'abord il y a les Souffleurs. Vêtus de noir, comme les technitiens du théâtre pendant une représentation, ils sont armés de longs tubes noirs qu'ils appellent rossignols et pressent contre les oreilles des passants. Ils se sont donnés pour mission de ralentir le monde et le recentrer. A coup de poèmes chuchotés. Car ces quelques artistes, une poingnée, une trentaine, savent que la poésie est essentielle à la survie. Alors ils inventent des commandos ou répondent à des commandes pour souffler à nos oreilles des morceaux de langues qui contiennent des bouts du monde.
Et puis il y a une clef soufflée par Monsieur Pisani. Vous connaissez monsieur Pisani, moi pas. Je connais de lui sa voix, le titre d'un de ses livres dont j'ai oublié les mots et son ancien métier, celui de ministre de l'agriculture auprès du Général De Gaulle. Monsieur Pisani regarde notre monde. Il voit que ce qu'il a construit est en train de défaire notre société et regrette ses choix, dont celui d'élargir les parcelles pour transformer nos paysans en entrepreneurs agricoles et 'rentabiliser'. Ainsi nous avons chassé de nos campagnes des hommes et des femmes pour inventer des métiers dont nous voici chassés aujourd'hui. Face à la crise environnementale et économique, il dit pourtant, qu'à ses yeux, l'avenir de la France, s'il en est, sera agricole. Qu'il est urgent de revenir à nos campagnes, pour y recréer de petites fermes et de petites parcelles qui permettraient de suffir aux besoins alimentaires de notrre communauté et de préserver notre environnement.
Sauvons-nous, sauvons-nous en nous inventant messie et en nous ancrant dans nos présences pour réinventer la démocratie. Dans notre société qui se défait, soyons solidaires les uns des autres, les autres des autres, les hôtes des autres - ce qui aujourd'hui est un déli.
Il est un autre fil qui doit nous permettre ou peut nous permettre de connaitre un nouveéu monde car il ne s'agit plus de s'habiller de bonne conscience mais d'être agent, d'être actif, de contribuer dans sont être et dans son faire à construire notre survie, chacun avec ce qu'il sait faire ou pas: aspirer à être soi. Ne l'oubliez pas.
Une autre clef de la poésie, de notre monde, c'est le chant des oiseaux au petit matin, au creux de la nuit, du matin, de la nuit du matin. Ils viennent siffler et en les écoutant lentement on peut écrire des partitions. Olivier Messiaen l'a fait. Partitions que nos voix peuvent chanter. Et si l'on enregistre ces voix et les passe en accéléré, on entend les oiseaux chanter. Alors n'oublions pas que nous sommes de lents oiseaux et que nos plumes ont besoin de la poésie du vert et qu'il est temps de revoler... une société qui ne nous appartient plus pour lui donner nos aîles.

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