Il faudra



Il faudra du bleu pour gommer les ombres des larmes aux cîmes de nos regards. Du bleu pour laver, du bleu pour lever des soleils rougeoyants, des soleils roses aux joues fraiches, aux regards ensommeillés. Des soleils au parfum de lilas, de ce lilas à peine fermé qui ouvrira ses pétales pour respirer l'enfant de la nuit.

Il faudra des pinceaux pour les tremper dans les creeux des paupières et les pliures des bras.

Il faudra de l'espoir, beaucoup d'espoir pour découdre le fil lâche qui tient en sang les relations ensemble. Dans le chat de l'aiguille, on trouvera des paroles. Des paroles d'amour, des paroles de lumière. Des paroles pour écouter le silence qui se fabrique dans les draps des relations.

Je ne voudrais pas que nos vies se désapprenent. Je veux garder la mélodie de nos plaisirs partagés et n'oublier jamais que le temps d'une gorgée. Vous me faites si grande. Je croirais ma joie éternelle. Mais la joie est lisse. Elle ne tient pas entre les mains. Elle échappe. Elle ne prévient pas elle arrive. Ou elle va. Je n'oublie pas tout ce temps qu'il a fallu pour tresser les souffrances. J'apprendrai à décompter le temps, à le narrer.

Il faudra les roses séchées pour aller avec le rouge du soleil. Et il faudra les rouges séchés pour aller avec le rose du soleil. Ce seront des sanglots qui se délieront: sang-l'eau.Que les gorges boient. Que toutes les voix soient fraiches. Nos coeurs dégrisés de leurs larmes pourront s'entendre et peut être se rejoindre à mi-parcours. Je vais coudre des mots sur des nuages. Je choisirai mes nuées pour qu'envolées elles fassent glisser le gris des larmes non versées. J'aimerais défaire ce sineux petit bruit qui encombre les chemins de nos coeurs.

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