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Les vases communicants: Justine Neubach

Elle a repris ses bras de sel et de lumière L'homme que l'on voit assis là-bas, au fond du bus le front contre la vitre, a la peau sèche et désertée. Il laisse une empreinte anonyme dans la buée d'hiver – la marque de sa tempe –, on dirait qu'il s'ennuie de quelqu'un ou de quelque lieu. Ensuite quand il se lève, son pas pèse comme celui d'un mastodonte ; il va descendre sur le trottoir avec ses airs de vieux massif. Il sort, suivi d'une traînée de poids morts. Pourtant cet homme, le même, il a grandi dans une immense larme, souffle coupé, corps souple, il y a longtemps – l'été dernier. Cet homme est un danseur. Il a passé ses mains dans les sables du fond, s'est choisi un poisson préféré qu'il a suivi tout un après-midi, il ne ressortait plus de l'eau cet homme, c'était comme une algue nouvelle. Il y avait en lui une part amoureuse du bleu lourd de la mer, une émotion baignée dans un lit de caresses. Tout ce qui l'entourait...

Dans le cadre des vases communicants de janvier 2012

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre... L’aventure du mois de janvier 2012, est ici ou ici ou encore ici . Et moi, j’ose poser mon texte ici. Merci de l’accueil réservé et de la petite place accordée ICI !!! Ici, Chromos, l’olivier. Journal Pour ne pas oublier Juste pour raconter Juste pour partager Juste pour vous dire Journal Témoin des jours et de jours Le jardin a changé depuis un certain jour d’octobre 2006. Il a existé avant et continuera encore longtemps, je l’espère. Une phrase du philosophe Alain pour éclairer le tout Et clore cet avant-propos Lancera la promenade au milieu des oliviers, héros de ce court récit. « Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherchée . » Les oliviers… cela vous laisse froid. Vous avez tort. Cela peut réchauffer quand un morceau brûle dans la cheminée, même si cela a fait ...

Est-il fini, qu'en pensez-vous ?

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Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge pour chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… "Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre." La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage , tenu à jour, mois après mois, par Brigetoun . http://wanagramme.blog.lemonde.fr/2011/12/02/de-ma-main-sur-ta-joue/

Les vases communicants: Ballade du troisième âge

Que n'ai-je perçu les prémices D'une longue et morne saison, Quand dix jours avant le solstice Je passais décembre aux tisons. Me calfeutrer dans ma maison ? M'interdire tout voisinage ? Non. Rien ne ferme l'horizon, Car vieillir n'est pas un naufrage. On use de tant d'artifices Pour cacher ses cheveux grisons Pour lisser sa peau qui se plisse Il faut se faire une raison. Ce n'est pas une trahison Des os, des muscles de notre âge Lorsque le corps devient prison Car vieillir n'est pas un naufrage. Tant que l'esprit reste complice Tant que l'âme germe, à foisons, D'orgues, d'amours et de délices Tant de bons mots que nous osons Sachons goûter la floraison Que le temps nous offre en partage Pour une vie de pamoison Car vieillir n'est pas un naufrage. Envoi Ami, fi de terminaison ! Aujourd'hui commence un voyage Tu peux ranger tes oraisons : Non. Vieillir n'est pas un naufrage. Wana, né un 11 décembre,10 jours avant le solsti...

Vases communicants: en marge(s)

Envoi / Essai Commence mal : large rature, biffure perfide, pied de nez à l’assurance. Revenir encore – au moins toujours – à l’action Première. Apprendre de ses erreurs dans la frustration d’une existence qui s’étire mais échappe inexorablement à l'entendement laissant le corps et bien souvent l’âme meurtris. La vie immédiate et violente comme un grand COUP qui s’élance des reins vers les côtes. Un seul suffit pour que tout s’échappe et recommence. L’histoire se répète. Son contexte est trompeur. Laisse présager une diversité de situations. Dans la mobilité des êtres et objets, en dépit de leur profonde entropie, rien ne paraît proprement varier. Cette Histoire se déploie dans la lenteur de son universalité : un drame heureux peut-être. De l’essai à la première fois, je me suis essayée à toi. Croyant pouvoir me débarrasser de cette fichue contingence, j’ai cherché en vain, me perdant dans le même temps, une façon de supporter le quotidien. L’amour, impénétrable, sombre et complex...

Le temps dure longtemps

Le temps descend de ses hauteurs et se transforme en une forme arrondie et chaude. Il dézipe les minutes qui s'étoilent et s'étalent comme aux quatre vents éparpillées par le hasard. Et les voilà désunies et inégales. Je les ramasse par poignées et les jette au ciel où elles scintillent précieuses et mortes. Les moites minutes des envies rangent leurs secondes asoiffées dans les plis bas que fait le ciel à l'horizon plat de tant de gris. L'haleine sèche fait rebondir en grinçant les chairs molles et sans dimensions. Le temps déshabillé de ses unités dure longtemps.