Le froid a glissé sa main dans ma nuque. L’air est d’un gris poussiéreux. Le temps coule lourd comme du plomb. En fusion. La rage couve. Sous le bleu laine et sous la peau tachetée, un cœur bat jusque dans la gorge et cogne. Tout est sombre, terne plutôt. Mais dessous la lave de la colère monte en ébullition. Les façades et leurs camaïeux de beige sale et gris s’alignent comme des cibles le long de la rue. Les couleurs ont déserté leurs joues comme le sang quitte le visage en colère. Que le gris s’effiloche en nuage ou se déchire en flocons… que le vent vienne et qu’il balaie le front soucieux du ciel.
Le chemin vers la maison de cailloux serpente et tourne jusqu’à la porte à la fenêtre de verre. Avec ses murs couleur meringue, elle se détache à peine dans la neige. Enroulée dans mon plaid aux couleurs de l’automne, je tiens ma tasse à deux mains et du regard je scrute le pré voisin. La lumière crue est presque blanche. Quelques brins d’herbe percent la surface froide de leurs têtes. Quelques notes au saxophone et le tilala de Barbara. Je souffle en chantonnant. Tu n’es pas là, tu viens bientôt. Un cahier à côté de moi lance des lignes où j’accroche le bleu de mes phrases. Un rai de lumière dessine un trait sur le sol, je vois de fines pellicules flotter dans le champ lumineux. J’entends le cliquetis de la clé dans la serrure. Mon regard croise celui du cheval brun. L’air est plein d’odeurs de cannelle et de vanille, le four vient de s’éteindre. Je sens le chaud baiser de tes froides lèvres sur ma tempe. Le temps est passé, tu es là, assis près de moi. Je glisse la pointe de mes pie
Il dansait en rond dans son pot de lumière, sans se soucier de la pluie qui tombait fort tout autour. Moi qui passais par là, je lui dis: "et toi le joyeux danseur, courras-tu hors de ce mirage jusque sous les arbres profonds ?" Avec bonne humeur, il passa la main sur sa tête, qu'il avait chauve, et se mit à courir sur les parois de ce pot, le visa gai, heureux de sortir de sa routine. Je lui souris et lui, riant au travers, me dit qu'il aimait le rouge et le silence. Je me tus et lui tendis une rose rouge.. Depuis ce jour, mon corps se déplie et s'élance dans la candeur d'un silence partagé en arabesques longues et trace de jour en jour les lettres qui nous lient autour de mots miroirs. Mes yeux plongés dans les siens, je virevolte et danse avec pour partenaire ce danseur sans nom et sans âge, qui sans moufter m'a rejointe à l'orée d'une forêt pour y danser une vie qui s'éloigne de la routine honnie. Nos mains se prennent parfois et le cœur n
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