Comme une vague
Je suis sortie de mon phare, les yeux humides, grisée et ébouriffée par le vent et avide de briser le cercle qui menait mes pas toujours en rond. Je cherchais à pousser sa porte depuis longtemps. Mes pauvres bras encombrés de mots sous lesquels se cachaient mes maux ne suffisaient pas à pousser cette lourde porte de fer rouge. J’ai cherché des biais pour en sortir. Des fenêtres, des clés, de l’énergie. Parfois je croyais y parvenir. Mais elle retombait sur ses gongs. De toutes ces tentatives, je n’en retiens finalement qu’une, celle qui m’a fait sortir pour de bon. J’ai rempli un dossier de demande de cofinancement de formation. Rien de bien marin… Un acte très administratif qui m’en a coûté beaucoup. Difficile de mettre en mots studieux et froids tous ces soupçons d’envies, ces débuts de révolution… Entourée de bienveillance, chauffée par le soleil de tant d’affection, j’ai tourné la clé dans la porte du phare : j’ai rédigé et déposé le dossier. J’ai pris ce bateau que je voyais de lo...