Paysages intérieurs

Du bout d’île, je me nourris intimement de ce que je vois et entends et sens. Les pépiements quand les espaces de lumière deviennent couleurs. Le rose qui nimbe après le bleu l’immensité des chants. Je regarde les sourires dessinés par l’écume sur le sable blanc. Comme des points ailés, les oiseaux flottent à la surface de la mer écrivant une symphonie muette que seule l’âme sait entendre par les yeux et entre le flux des vagues. J’entends les cris lâchés par un cormoran dans le creux du ciel. Comme des gouttes, les sourires de l’écume glissent des sons au fond de l’oreille que seule l’âme sait recueillir. Il est des beautés licencieuses et des beaux T silencieux. J’allume de ma langue les sons qui murmurés à l’Homme luisent comme des vers. J’éteins les paupières de ma plume qui décrit en crissant des paysages antérieurs. L’hirondelle, accent circonflexe renversé, libère les êtres de leurs automne et hiver. La porte qui se ferme laisse la clenche blanche rejoindre son horizontalité. L’angle de l’œil nourrit une larme qui porte en elle son arc-en-ciel et sa joie. Dans le dessin d’un trait, la couleur dit le rôle et trace la gourmande forme qui enveloppe. Peuplée de si lents cieux, j’ouvre au bleu l’espace de mon esprit où rayonne l’amour jaune aveuglant d’un soleil manqué. Dans l’antre des paroles, un palais vibre où sont magnifiés les sons et les sens. Des finitions sur les lèvres chaudes donnent du sens au prononcé. Mer veille, vers Meille. A la peau, le sel et l’eau accrochent leurs épines rendant poule cette chair oubliée. Et quand goulue, la liqueur dégouline ma gorge, mon cœur grisé s’allume. Et le vent souffle à mes narines la mer et ses algues quand le parfum de mon âme se nourrit de pays aimés. Et mes pieds construisent le chemin que rien n’arpente que mes yeux et mon esprit taquin. Blé sur le champ jaune, blessure, le sang chaud, ne dure pas. Je revêts les ardeurs de la lumière en silence : les couleurs aimées bruissent des phrases émues. Et mue par la vie, je contemple ces ressentis avec la joie-paix de celui qui dans son phare est au centre, debout, de tout.

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