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Affichage des articles du 2017

Ployer les sens

Le tilleul froissé par le vent, j’ai à ma peau des bouffées de fraicheur qui me saisissent et m’enveloppent comme un bras long et ferme. A des pétales duveteux, ma voix tremble des intensités. Mentir du sang qui pousse ses globes dans un devenir veineux. Chut, le souffle au soir de bouche à bouche narre l'indicible. La montée capillaire du ressenti dans les parois de mon être entame le verre. Tout est si bleu à nos rires. Je palpite profonde dans ce regard grandissant.

Emaillée de sourires

Enrubanné de bleu lumière, le matin ment gris à mon cœur. Une colonie de mots mêle l'arraché à la rongeuse. Lourde de silences mal conquis, je déroule ma langue de petits "dois". Il est bien passé midi à mon cœur et je laisse un pleur sur ta peau grise de tabac. Dans la lumière boutonneuse de l'été, je ramasse quelques intériorités. L'âme a mille ans. Emaillée de sourires, la tristesse me porte jusqu'à demain.

La grue rouge

La grue rouge dans la tête, je sens la chaleur dont la taille est si grande. Si tu savais... Elle ensale ma peau de ses points de rousseur. Si seulement... Je t'aime, tu m'aimes, on sème... Si, entre tous les points, le fil de la tendresse venait relier ma peau au senti. J'aurais la toile pour peau. Je ne suis pas désolée, non. Pas de cigale, pas de criquet pour assourdir la grande chaleur. Des pépiements qui époumonent les petits oisillons. et quand la brise frise le haut des herbes hautes, c'est du chaud encore qui souffle au visage. D'aigreur non plus je n'ai. C'est la tristesse qui alourdit mon cœur et ralentit mes jours. comme la chaleur qui engonce et qui, j'ai beau la prendre par la taille, m'échappe et pourtant imprègne tout tout autour. Les fleurs roses des lauriers trompent l'œil qui les caresse du voir. Les voilà, devant toi. Les récoltes de ce bout de temps qui flirte avec l'été et le mieux être. Une hirondelle file dans le

La guirlande rouge sur la grue

Sous le vent, la guirlande frissonne électrique tout au long de ce long bras de grue. Ses ampoules rouges vibrent sous l’œil sec du printemps. Il est l’heure de soir où chiens et loups s’ébattent au pied des grues. Les secousses qui ravigotent cette géante de guirlande tremblent en lumière et en chair. Il est des jours et des mois que Noël s’en est allé. Avec lui le goût de tes baisers. Je tambourine contre mon cœur les erreurs d’il y a dix ans. Les souvenirs s’éparpillent en poussière jaunie entre mes doigts. Le papier froissé comme mon âme porte la lourdeur des sens des mots.

Murs d'images

L'oubli plie le bleu du bruit. Entre les plis du silence, des murs d'images émeuvent. File le fond flou...

Fait divers: amnésie

N/ Il y a du plomb. Tout est noir et lourd et sombre et pesant. J'entends couiner le sol sous les sabots synthétiques. La plainte des chaussures sous le poids des gens. Des gens? Je ne suis pas seule alors. Mais où je suis? Qui sont-ils? Derrière mes paupières tout est nimbé de rose qui tourne au jaune et presqu'au blanc. C'est quoi ? La chair, ma peau en transparence. Une caravane de chuchotements se glisse entre les bruits plastiques. J'entends une cascade de consommes culbuter sur une chute de voyelles. Les mots murmurés ramollissent en bande son inarticulée. Que disent les voix? À qui sont-elles? Il faudrait que j'ouvre les yeux. Je fixe le ciel mais ne vois encore que ce rose poudré si lourd. Mes paupières se lèvent par à-coups, elles palpitent avant de se fixer en haut. Un voile se pose sur les éclats des choses qui m'entourent. Un voile blanchâtre qui gomme les arrêtes et les angles et éteint un peu les couleurs. Je sens d'un coup la lumière sur m

Jeu d'écriture 1

Je l'entends quelques heures après avoir vu le jour ou plutôt la nuit. Il chante dans la lumière débordante. Il siffle et en cette saison il entonne un refrain aux faux airs de vacances. Je respire son chant et ce précurseur de la chaleur.  On dirait le sud et on dirait le beau. Mais c'est encore le printemps, le nord-est et l'imprononce. Elle est délicate, elle caresse les contours des êtres et des choses. Nimbe de mauve les silhouettes debout ou cabossées des décors et des personnes si fréquentables dans l'éclat du jour même le plus gris. Un mauve qui flirte. Avec le gris et le bleu, avec le jour et la nuit. Oui l'inverse, ou l'un verse dans l'autre son trop plein de consistance. Fermer les yeux. Respirer l'odeur chaude du pain frais. Poser son inspiration sur un silence de l'âme. Pleine conscience. Muette. Émue. Aux larmes. Je tiens cet appareil dans la main droite et me vois étouffée de ce trop-plein de joie. Les yeux c'est l'émoti

Toile de fond de mes nuits

À chaque mot poussé vers le devant, il y a un cortège de sens, de mots déjà dits, usés pour décrire ce ressenti. Dans mes rêves occultes il y a des navettes, des vaisseaux qui glissent sur une sorte d'autoroute de l'espace, l'autoroute du beau, oxymore qui seul sait la douleur de ce rythme si cadencé qui répartit sur cette bande automatique les véhicules nous contenant. Des corps, des luges aérodynamiques, des longs bus fuselés ? Ces navettes nous contiennent et nous séparent tout en nous gardant unis dans cette mélodie sans son où une voix robotisée dicte le rythme et la vitesse. Et cette monocorde ordonarite des choses nous déshumanise et nous paupérise. Reste la survie dans une ville qui n'en est plus une. Je pose là sur la table mon indispensable nécessaire de vie: un livre entamé, une revue survolée, un mouchoir, de quoi écrire et de quoi entendre l'humain et le vivant. Ces outils ordinaires de la vie qui rendent vivable le quotidien. Il y manque le passé et