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Affichage des articles du janvier, 2011

Dans les plis de la peau

A l'aube de l'eau, le carmin des lèvres du soleil désunit la vaste cape bleutée de la nuit. La poésie buccale ment des traversées étoilées jusqu'au regard du monde. Brodée de rires, ton âme emmêlée tisse des joies incertaines. Dans les plis de la peau, la chaleur des sourires fait des nids que couvent tes yeux.

L'île use

L'île eut les unes, lie-la aux hôtes. Comme une pâle main fraîche, un voile de chair s'est posé dans le glacial de la nuit sur les plis et les ombres des étoffes. Les draps nus s'emmêlent autour de cette doulourance. Le souffle est tiède dans la chevelure ondoyante. Muette, la voix, ce sais-tu. Les pinceaux délassés dessinent des étoiles sombres et proches. La nuit fait suavement glisser la doul'heur de la hanche au genou conte le coeur. Ainsi dénudée, l'illusion se tourne sur le côté ouvrant aux silences de la nuit son lit.

tout moove

une peau de soleil lisse face à la mer enivrant les ténus instants de l'attente, de la douleur ne plus bouger, chut tout mouve et ment

inalphabet

les aîles sont détachées, tant de vivance dans ce champ de silence, mais nous ne volons plus les aime sont d'un rose passé et les n brûlent les larmes à l'encoignure de l'oeil l'eau tranche l'épais dans sa largeur cuite les r des doigts diluent leurs sérieux esquivés t'es-tu humilisé dictent les grandes personnes j'aurais vénale tout pris de vous, jusqu'à vos airs, jusqu'à vos rires

Effet mer

Effet mer dans le cou du vent. Des auréoles où vacille le jaune du ciel. Les lignes d'écriture sur les doigts et dans les mains sont tracées en attente de la phrase que la tendresse y caressera. Le vaste dessine des l à nos montures. Et les rayons m'enroulent de miel. Empoignant sa langue, l'ombre des mains décline notre vocabulaire.

Le coeur en phrases

A la pulpe de janvier, un disque jaune et chaud imite le soleil dans le blanc bleu du ciel. Les yeux attachés au vol des grues dessinent des formes inventées. La courbe d'une lettre rejoint l'arabesque d'un bras. Des soupçons de mains joutent avec des ombres que délicatement elles effleurent. Au frisson muet, la gorge séchée souffle une chair malhabile. Un homme-livre fait flotter les pages de son corps vers l'avant, vers l'automne. A la larme qui perle, le chat attend la goutte laiteuse. Sous sa cloche, le paysage ensommeillé promet des pluies lumineuses. Chaque bouton, chaque coeur cogne sourdement sous le verre. Y a-t-il une pensée qui nous porte à travers le jour comme une mère son enfant? Plaisez-vous sans vous blesser. Pâlissez aux bals lissés. Mais ne dites pas à la main de se taire quand elle égoutte le coeur en phrases.

L'horizon ému

J'avais un mot cloué de voiles. Comme un phare que la brise tient debout. Il n'est pas "c'est". Dentelle noire enfilée à l'hiver des arbres dessine un ciel incarcéré. La ligne de l'horizon ému fait des s à nos regards.

Comme un serment de vie

Rayée la nuit laisse des traces indélébiles sur le remous du dedans. Toutes les gouttes éclatées sur le carreau pleurent. J'aimerais me glisser sous la peau de la mer, sentir mes cheveux flotter librement. Et qu'une main me réapprenne le mouvement de la tendresse. Que les marques de nos pas dans le sable ne s'effacent pas. Comme un serment de vie.

Fredonner

Sous les jupons des mots, le galbe d'une leste lettre fluctue. Au creux du son, un silencieux chagrin passe lentement du mal au vrai. Aux terres gorgées d'eau je reproche de ne pas être celle au bord de qui je cheminerais. Un son sourd fredonne un être. Le temps est cassé.

De si lents cieux

Des champs de chair où l'eau ruisselle jusque dans les racines de la vie étalent leurs longueurs alanguies. Dans la lumière liquide, des roches de sombre découpent des contours. Dans l'écorce de ton corps, des points de vouloir, des griffures de nécessité bataillent avec le duvet du tendre dont le coeur t'a enduit. Le seul et sale silence noircit les candeurs et ronge les sentis. De si lents cieux où seuls planent les noeuds dans les gorges multiplient les larmes écarlates.

Semences

Dans le fond des on, des grains de peau et des graines de sens, on en oublierait de lire les couleurs. Les fièvres dégainent leurs silences aurorés. Dans la boîte à mots, ils se bousculent comme autant d'impatientes. Toute attente trouble l'o du son. A la langue blottie dans sa phrase esseulée, un ton qui sonne pastel.

Les Vases Communicants: Jean-Marc Undriener

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Langue de 1. langue c'est quoi sinon poser les mots où. poser eux oui. puis les triturer bien sur le plan. faire brouet d'eux. mieux c'est laisser. mieux c'est laisser froid. mieux c'est laisser posé. pas toucher attention. aux fils attention. on connait trop mal la viande. trop de peau autour des mots, et trop dedans de fils. attention aux fils. filasse. filandre. ficelle. paquets de mots durs sous la peau. langue juste. écorce, gaine. les mots s'en méfier. se méfier de cette viande-là. 2. langue c'est pour poser. on pose alors. on entasse. qui fait boule dans le conduit. respirer on respire mais. pousses sèches. touffes au passage. arracher c'est la langue. langue c'est ça aussi. langue c'est ça. langue, quoi. lâcher les mots là. les mots du ventre quand ça remonte au hasard. langue c'est ça donc. mâcher. c'est mâcher cette viande de mots, la langue. c'est fini la langue, ça finit dans la viande. puis à nouveau non. re

L'étoffe du vrai

Je compte les grains de mots et le sable assagit l'attente. Je déserte le silence et j'enfile à mes phrases l'étoffe du vrai. Le pardon me manque pour me draper de joie.

Nuit marine

L'oreille encore chaude murmure au creux de ma main. Les yeux fermés, j'entends cogner mon coeur comme des vagues le rocher. Tout souffle est suspendu. Dans les plis du drap, la chair a coulé ses chaudes saveurs. Le froid distribue des bâillements et la nuit des silhouettes incongrues qui arpentent les murs. Ce froid me dévalise de mes rêves où seul encore un oiseau passe qui m'entraîne dans son sillage. Les étoiles ponctuent le ciel et le maintiennent accroché. Sur la peau qui s'effleure, la tendresse trace des syllabes. Mon cœur ensommeillé enfile un sourire. Et loin là-bas, là où le silence siffle, des bouches articulent des chimères.

L'infini pour bleu

Aux épaules affranchies, l'ombre d'une main caresse les contours de mots dénudés. Tête nue, des lambeaux de sens s'affaissent. Chair à chaud, seule la peau dessine les chemins des vécus. Et la mer fatigue sa houle. Les sans ciel donnent l'infini pour bleu.

Nue de clair de lune

Trace de tristesse: les blocs gris de la neige entêtée jalonnent les jours quand la nuit brille dans l'écrin de la douleur. J'ai brodé de l'air à pleine bouche laissant le soleil ausculter ma peau. L'animal ami se plie de tendresse jusque dans la main offerte. Au loin là-bas des voix se dressent. L'âme est nue de Clair de Lune et dans le silence qu'elle affine, mes yeux dansent avec les tiens.

Silence

L'âme percée fuit par les yeux. Le silence est assourdissant. Seules les voix volent, les l ne font que prétendre. Tout chant sans mélodie se meurt. J'écris dans le sans les lettres que tu as ébruitées en maux. J'arrache aux ombres mon regard qui s'y est creusé. Ton silence m'ébranle.

Mots dé-malés

Aux t du temps. Retirer le commun. Baisser les âmes et les paupières. Blesser les lames et brasser les larmes avec ampleur. Au jour qui va, prendre la main tremblante, sentir les lèvres gercées du soleil sur nos fronts brûlants. Le retard délace la peau du temps. Au coeur qui bat, mentir un silence. A l'oeil mi-clos, l'espièglerie sous-rit. Les promesses tissées dans la matière des rêves s'effilochent. Lentement l'entendement frémit quand le coeur s'affirme. En corps le chant des maux s'entonne sur le sol.

Ponctuer

Dis vague encore cogne, dit la houle. Le va et vient des clapotis bouge comme un drap d'eau impatient. Le corps baigné daigne. Et les marques de sel à la peau, ça sèche. Que court l'eau déligotée à la surface.