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Affichage des articles du juillet, 2022

Pivoines

J’ai toujours aimé les fleurs. Que ce soit les roses découvertes par hasard près de l’ancienne gare avec Sergio mon amoureux d’alors qui ont servi à égayer la fête scolaire de mes huit ans. Ou les anémones de ma vie d’étudiante. Ou surtout les pivoines roses tendre. Que je ne supportais plus de voir l’été de mes trente-six ans. Oui les pivoines, j’ai mis du temps à réapprendre à les aimer. On me les a offertes à l’occasion de sa disparition puis de mon anniversaire… en juin 2007. Je n’avais aucun goût à les regarder. Rien ne me touchait. Rien ne m’émouvait. J’étais aux abonnées absentes. Il n’y avait plus âme qui vive derrière mes larmes sèches. J’avais perdu mon bébé en devenir… Rien ne comptait plus. Je m’efforçais cependant de remettre de la joie et de la vie dans ces yeux et cette âme. A Sainte-Anne, j’étais allée faire le marché lors d’une sortie autorisée. J’en avais rapporté un énorme bouquet de fleurs, avec des glaïeuls. Je me souviens car je n’aime pas particulièrement les gla

Le matelas

Dans ma vie j’ai connu nombre de déménagements. Le souvenir le plus cocasse que je garde concerne une histoire de matelas et ne correspondait pas vraiment à un déménagement mais plus à un prêt. Je vivais alors sous les toits et j’avais deux matelas individuels dont un que j’avais hérité de mes parents qui l’avaient eux-mêmes reçu pour leur mariage. Autant dire que le matelas n’était de pas de toute première jeunesse. Laura, que j’avais rencontrée par le biais de Sigi, un amour temporaire pour lequel je garde encore beaucoup d’affections, est espagnole. Elle allait avoir la visite de l’une de ses jeunes sœurs. Nous étions presque voisines. Alors je lui ai prêté ce fameux matelas. Je dis fameux car il a été l’occasion d’un article que j’ai rédigé dans le cadre de ma formation de Rédactrice spécialisée. Je n’ai plus trace de cet article écrit en allemand. Et c’est bien dommage. Nous étions trois, Laura, sa plus jeune sœur et moi. La descente du matelas dans les escaliers a été l’occasio

Il n'y a pas

  Il n’y a pas de chemin clair sur le coteau, juste toi qui marches de travers et le soleil qui dévide sa clarté dans l’air. Les oiseaux enfoncent leurs têtes dans les nuages et les verront disparaître. Il fait chaud et jour tôt. A deux doigts de revenir, je sais qu’il fait grand vent sur ton dimanche. Et je colle des bouquets au creux des vides. Le dernier bateau sait qu’il est important de ne pas s’arrêter. Tes mains suspendues à la fenêtre un instant font une ombre de cœur. Les lampes et moi sommes éteintes