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Affichage des articles du décembre, 2020

MANDER LE FLOU

Deux mandent la vie comme un objet qui se partage et se reçoit. Dis à l’oreille comme à moi, les douceurs qu’elle te donne à déguster. Quelques roses perdues au sommet de branches glacées. L’arrière métallisé entre deux portes. Sous le nœud fixé au-dessus des hanches, se dandinent les jambes fines et gainées de soie. Le coude plié comme nid de mes souffrir. J’envoie dans mes pailletés orangés, tout le bon vif et chaleureux que recouvrent mes yeux. Je n’ouvre mes yeux que derrière le verre, le flou est mon ami. Au bombé du doigt répond celui de ta lèvre.

Nuages proférés

La cheminée expectore d’éphémères nuées qui dessinent des boucles blanches sur le gris monocorde du ciel. Au travers de la fumée, un tapis expose ses ternités sur la grille d’un mince balcon. Je glisse un doigt à ta bouche pour retenir le mot que tu ne manquerais pas de prononcer sous la broussaille de ta moustache. Grise mine du jour débutant dans sa robe beige aux dentelles couleur brique. Je retiens ton sourire dans l’angle flou de mon œil. Il y éclaire une larme perdue nichée là en attente pérenne de tomber. Sous le bleu, mes lèvres esquissent la pointe d’un sourire à l’angle émondé. Blues de décembre descend l’ambre du jour dans le fond de l’âme. Désarticulée, la phrase vire en guenilles sur elle-même. L’œil dis-tu est vert mais kaki tu nies. Vers le hiatus, la virevoltude des choses pose un baiser. Vole et vire, croissant de son. Il est plus tard que ne le chuchotent les nuages proférés.