Le matelas

Dans ma vie j’ai connu nombre de déménagements. Le souvenir le plus cocasse que je garde concerne une histoire de matelas et ne correspondait pas vraiment à un déménagement mais plus à un prêt. Je vivais alors sous les toits et j’avais deux matelas individuels dont un que j’avais hérité de mes parents qui l’avaient eux-mêmes reçu pour leur mariage. Autant dire que le matelas n’était de pas de toute première jeunesse. Laura, que j’avais rencontrée par le biais de Sigi, un amour temporaire pour lequel je garde encore beaucoup d’affections, est espagnole. Elle allait avoir la visite de l’une de ses jeunes sœurs. Nous étions presque voisines. Alors je lui ai prêté ce fameux matelas. Je dis fameux car il a été l’occasion d’un article que j’ai rédigé dans le cadre de ma formation de Rédactrice spécialisée. Je n’ai plus trace de cet article écrit en allemand. Et c’est bien dommage. Nous étions trois, Laura, sa plus jeune sœur et moi. La descente du matelas dans les escaliers a été l’occasion de moult rires, éclats de voix et échanges en espagnol, langue que je parle un peu. La petite était en bas, elle avait une douzaine d’années. Laura était au milieu et moi j’étais en haut. J’essayais de retenir le matelas qui ne demandait qu’à dévaler les marches jusqu’au au prochain virage. La petite, dont je ne me souviens plus du prénom, était littéralement écrasée par le volume et le poids du matelas. Elle faisait toutes sortes de mimiques et de sons qui nous amusaient beaucoup. LA descente des trois étages a été épique. Plus drôle encore le trajet jusque chez Laura que nous avons effectué dans sa voiture et dans les larmes de joie. Je suis restée amie avec Laura, une amitié très forte le temps que j’ai vécu à Stuttgart où elle est restée pour vivre. Pour ma part je suis partie en 2000. Vingt-deux ans de cela. Ma décision a été prise en quinze jours et le déménagement préparé, organisé et réalisé dans ces mêmes quinze jours. Je rentrais en France sans trop savoir où ni ce que j’allais y faire. Au bout de quelques mois j’ai atterri à Paris où j’ai trouvé du travail. Laura et moi, on reste liées malgré la distance et le temps… Et je n’oublierai jamais les rires qui rebondissaient sur le matelas.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le froid et le sang

Le chemin vers la maison de cailloux

Le pot de lumière