Poches amères de mer

La mer court sous le vent qui soulève les vagues et les emporte frapper les arrêtes des rochers. Je revois le vert du regard à contre-sens de l'eau et comme les marées soufflent sur le tanin de la peau. C'est comme si j'avais parcouru ce visage de mes mains. Triste lenteur que la fraîcheur avive... j'ai porté les raies de soleil ) la verticale des grains de peau. Tu sens les rayures du beau sur le corps fourbu. La grisance du temps rejoint l'émeraude de l'eau et moi mes terres.
Bouillant de foudres mal crachées, j'équeute les pensées et devine les courbes.
Je ne tends la vie qu'à ta main serrée en poing pour contenir les lames qui crèveront les larmes, ces poches amères de mer.
Ma peau salée pimente le silence de soleils revêches où ta paume frotte sa corne unique, oui, j'aimerais survivre aux calosités de ta main qui tracerait en braille le récit de nous.

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