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Affichage des articles du juillet, 2010

Vibrer de soleil

La lourdeur dans les yeux quand le corps vibre encore de soleil. La chair de l'eau qui palpite transparente d'un clapotis indécent laisse deviner sa fluidité élancée. La sentir papoter avec mes chevilles quand la lumière à la même couleur que les feuilles fatiguées de la rive danse dorée.

L'arc-en-ciel titube

La lumière fait du morse avec les nuages derrière mes paupières. La poussière dans les rails des fenêtres étouffe les bouches cousues d'or. J'ai inspiré les silences et une douce fraîcheur a pêché mes joues. A la biche qui après la moisson piétine le champ, tu offres un regard. Il est des espoirs aspirés et des h invisibles. Or l'arc-en-ciel titube.

La rouille opaque

A la rouille du banc opaque, l'alibi d'un sourire frais de femme à femme. Entre les rails, les touffes sauvages boutonnent. Le souffle d'un train happe les chevelures et se presse au passage à nouveaux. La lecture des voitures est anonnante quand le fracas des sas poussent les sons à fondre. Le regard doux accompagne le sens du courant et ceux du train. Sur la rive, hier attend son tour. Ce jour est le dernier de son temps aiguillé vers un autre devenir.

Caillou sauvage

Dans la meule humide, la verdure d'un cri prête aux jardins abandonnés. Le port d'un fleuve pousse à bout l'écluse offerte. Les croix blanches vierges quittent aux ombelles leur grâce et soulignent l'antan au coeur des tombes mal aimées. A leurs noms j'ai porté un caillou sauvage. Vert est le pré où tu m'aimais. Vert le feuillage déshabillé à l'orée. Vert le maïs aux poupées indociles.

bande son./..

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Au baiser des lumières

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Photo Loulou Decastries J'ai saisi le jaune par la taille, ai tendu une nuit derrière lui. Les doigts entremêlés de ces champs de lueurs dessinaient des ombres sur les murs. Au baiser des lumières, la pudeur du volet infirme la présence. Par le faisceau éblouie je me sens vue. Et je baisse le regard pour ne pas être celle qui voit à travers.

La nuit m'a échappé des mains

Pas vu le bleu de l'aube, l'aurore rosait tout autour d'elle. Des trilles à foison jusqu'à ce que le soleil soit debout. Triste litanie des corneilles dont la voix de crooner mal fâmé décharment mes oreilles. Et les blanc pâlissent, les bleu se tendent, l'opulence des vert perd de sa profondeur. Et les vitres aveuglées rélféchissent. La nuit m'a échappé des mains. Je m'enroule de ronds toilés et retrouve ma propre chaleur dans le creux du matelas.

Jaune est la nuit...

Au pétale bleu de la pensée, une réminiscence, comme un aveu. J'ai balancé le blanc dans l'air immobile pour simuler un nuage. Au rebord de la peau, je suis ourlée d'hiers. Gorgée de chaleur, elle promet le silence opaque. Sur l'épaule, des plumes d'hirondelles tracent des fils où s'enroulent des cocons de soi. Les infinis enlacés baignés de lumière racontent comme une présence dans l'étang d'opale. Jaune est la nuit, blanche la chaleur.

Un an d'écriture...

ça se fête ?

Conter les minutes

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Photo par Loulou Decastries A la lueur sourde du début de nuit, glisser un mot comme l'on enfile un bas. Le passer délicatement sans le filer. Le sentir vibrer à même la peau. Conter les minutes comme l'on compte les grains de beauté. Dans le désordre des étoffes alanguies, la phrase s'allonge comme une femme nue et atteint le soupir dans une extase.

Une odeur de ville fatiguée

J'ai essuyé les bleu avec des ronds de cotons. Ils ont glissé sur les matières laissant derrière eux de méchants lavis épuisés. J'abandonne les tons et accrochée à mon pinceau, j'entre dans les demi-teintes. Esquissée dans une tenue d'été, je me détache claire sur un recoin de porte sombre où le fluide à masquer dessinent nos noms à la verticale l'un de l'autre. Je sens gonfler mes frusques sous la poussée du vent. J'entraîne la brise dans mes mouvements et nous nous tournons autour comme prises dans un tourbillon. Mes pensées égouttées à ton épaule se heurtent à ta silhouette en creux. Le bitume fond lentement libérant une odeur de ville fatiguée. Le sol se défait et écrit son nom dans les plaques en fonte qui donnent tant de poids à nos rues par les couloirs souterrains qu'elles mentent. Et les oreilles se cassent sous les cris des moteurs souffrants. Et j'inspire leurs gaz en souvenir d'un tant, d'un si peu, d'un enfant.

Attachée

J'ai inversé les temps, bouleversé la grammaire et rouler les r. Au soleil de nos envies, je n'entendais plus que le contenant, ta voix mêlée aux cris voisins d'enfants. J'ai appris par coeur les phrases déformées par mon sourire. Dans les feuilles vertes et la terre riche, j'ai froissé des plants et cueilli des fruits. Le vocabulaire sauvage d'il y a longtemps me revenait en mâchant. Devant mes yeux, une petite courgette. Larmotante je revois ses trois ans et sa beauté alors naissante. Le moindre coup de vent balaie les lettres. Je ramasse celles qui restent et qui me donnent son prénom dans un souffle singulier. A la fraîcheur du cerisier, je conte nos amitiés et me dis qu'il nous faut repartir dans l'orthographe de l'autre. Je colle des morceaux de toi à côté de mon balluchon de lettres. Je resterai attachée là.

L'ange à nos semelles

Ce soir pour vous j'ai cueilli, à l'orée d'un sourire et au goût de la mûre, mon premier cheveu gris. Les chiffons confidentiels bruissaient dans la brise et aux cailloux des chemins, il y avait ta peau grise de n'être plus aimée. Le sol menteur promettait des roulades de jeunes filles à nos joues roses. L'herbe pentue déroulait nos cheveux jusqu'aux pieds des rues. Et le temps écrivait sa dictée aux horloges des clochers. Et tu dis que je n'ai pas su t'aimer à mon oreille malingre. J'ai renversé le pot aux vies, il était trop rempli. Coud l'ange à nos semelles.

Quand l'infini nous baise la lèvre

Fauver les lumières que les ombres déclinent. Saisir les traits en bouquets, les tremper dans un soleil hésitant puis les étendre ou les étaler. Tendre la goutte d'o qui déliera les nuances au passant inaccompli. Tout poser, tout. poser. ...et dans la candeur du jour naissant se délester des années et vibrer à la brise fine. Que la couleur baigne les huiles de résonnances et qu''il brille des chairs neuves de baisers. A la rouille, donner la main pour miroir et que s'y frotte une libellule solitaire. Tendre ensuite le crépuscule aux faces et empiler les vibrances dans le hangar aux émotions pour les isoler d'une nuit poreuse aux noirceurs dévorantes. Glacée par l'air immobile de l'après-vent se figer et se trahir en un aplat suspect. Rejoindre les parois des paupières pour calfeutrer les faux silences et moduler les bords de soi. Quand l'infini nous baise la lèvre...

Eponger le jaune

Avec quelques feuillages, j'éponge le jaune visqueux et dru qui découpe les formes géométriques des matières. D'un doigt poudré d'or, je pousse les grains de sucre et de peau les uns contre les autres. Absorbé, le jaune absent laisse une pâleur bleue aux façades. A mes épaules, la chaleur dessine des coups de soleil qu'une fenêtre ouverte sur l'eau dégringolée baigne à nouveau de candeur.

Et plisse ton visage

L'étincelle bruisse au matin de ton sourire. Elle y allume les plus grandes et plus profondes lumières. Et plisse ton visage.

Déchairer

A l'abri de tes yeux, les senteurs solidaires moulinent des rondes joyeuses. Comme à l'accent de ta bouche, les mots font des ombres. La langue enjambe les syllabes et caracole des marées inassouvies pour butter sourde à nos lendemains. A nos aîles, les angles déchairent nos rondeurs. Et toutes les silhouettes se rassemblent à nos nuits quand "nos peaux s'aiment toujours" jaunit.

Tableau

Des pointes d'oiseaux dans les voiles et les voilages accrochent le ciel et ses tentures. Paysage urbain, des immeubles plus longs que des promesses touchent à leur fin au soleil naissant. Dans la palette, des rouges, des bleux et verts ...mais la couleur sable ne couvre aucun rivage, aucun pied mal essuyé. Les senteurs solides parlent de vent et derrière des bâtiments, des forêts, de l'herbe. Deux jours de voyage pour rejoindre l'océan et les soucis sont retenus mais à taire.

Que toute crème s'éternise

Le clapotement des o, c'est le bruit des vagues à ta peau. Je lâche ma prise en même temps que ta main. Ce n'est pas facile de marcher détachée de toi. Je butte. Je tombe. Et ce nez qui respire enfin mais n'a plus rien à sentir. Toutes les formes de ce verbe je les connais par peau. Le seul frisson qui la parcout est parfois celui du froid. Enrobée de matières et de vapeurs, j'avance bouillonante. Nulle colère ne sera assez grande pour te contenir. Nulle ville non plus. Je me arpente les sens pour t'y retrouver. Enchâsse l'orange dans le blanc. Que toute crème s'éternise...

Tout le long, le long, le long de l'eau

Le dos est un ruisseau. Ebahie, je balbutie des couleurs aériennes qu'en rosant je pluie. Et le vent soudain brutalise les oiseaux mélangés aux feuilles. L'air tourne sur lui-même jusqu'au vertige et il se jette sur les vitres douloureuses. Et les branches se couchent, se plient, se secouent à nouveau comme pour se redresser mais le vent écrasant étale sa piussance. Indécis le ciel se teinte de toutes sortes de gris maudits qu'il fait défiler chargés au-dessus de nos têtes. Rien n'est franc en lui. Tu le sommes de pleuvoir mais lui t'agite encore plus fort, effaçant avec les branches les traces de ses pas. Jusqu'aux fenêtres qui se plaignent mais aucune lame ne saurait fendre ce sac trop louurd de nuages. Seul un éclair, une fuite peut être, et encore! Rien ne le force à s'aider.

Les pôles

Dénuder les pôles, que la peau du sud soit nue. Dévoiler leurs rondes et leur ligne, qu'on y lise la grâce. La lumière descend dans les tubes, les rayons droits, verticaux, ne soient plus à angle droit avec le soleil.

Chaud

Le bleu est compact et dense, étalé dans l'épouvante d'un ciel jaloux de ses nuages. Les corps s'échappent et glissent. La chaleur est émouvante comme une vieille dame mal fardée. Un phare brûle de tout son coeur pour faire signe aux vaissseaux de la fraîcheur. Je décolle ma peau mais elle colle encore aux matières. Plus d'r à aspirer, juste un bloc de molécules invivables. Tout ce chaud retire leurs couleurs aux joues des choses. C'est l'hiver à l'envers.

Intersections au soleil dormant

J'ai ton tracé en pointillés sur le poignet. Et la nausée. Je range mes sous-sols, je les plie avec les broderies des nuages sur le lilas, le feu et le devant. Sèche est mon âme sans la chaleur de ton souffle. J'orange mes sentis et vibre au dit. Quand des poignées se plient et les doigts s'entremêlent, bouffée de vie en macro. Intersections des êtres, en granuleux dans les yeux "ça" pousse, "ça" grimpe, "ça" parle

Sentir

J'ai palpité les oublis à la main tendue de demain. Arrêtée un instant, bloquer sur ton ab-sens. Embraser la ligne du ciel dans une main. Sentir deux venir et un "tiens". Et toujours ce grain de peau à l'angle de ta bouche. Prendre quelques poignées de nuages et à grandes eaux gommer le rictus. Deux Marie dans le non-oubli.

Le zèle rose du soleil goût "champ"

Toile

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le photographe photographié

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Fleurs de larmes

Embarquée sur le dos de ce jour, je tire mon corps dans la sueur des heures alors que les secondes comptent mes grains de peau. La voix traversait les langues et les esprits jusqu'au bord des beaux jours. Toutes ces larmes qu'il avait fallues cueillir dans leurs boutons pour qu'écloses elles se versent dans la baie de nos affections. Un air sifflé plus que soufflé parcourt ma nuque. Les notes sautillent jusqu'à mon oreille, je les enfile le long de ma voix et pour cette petite chose je la chantonne. Les traits sont moins figés, les souvenirs moins sordides. On dirait que cette petite chose a définitivement quitté le berceau de mon corps. Je la vois cheminer sur sa corde, d'un naturel endormi elle suit le chat noir qui m'aimait tant. En équilibre au sud de moi, elle avance insouciante et je l'aime d'avoir choisi cette corde-là de ma sensibilité. Dans l'infinité de mon esprit, elles cheminent et j'accroche des sourires lumineux pour les éclairer. E